Elle est sans doute l’équipe de ce premier tiers du championnat. On ne veut pas parler de l’Entente de Sétif, le leader actuel, mais de son dauphin, l’O Médéa que personne, absolument, n’attendait à ce niveau et aussi bien classée à ce stade de la compétition.
Les gars du Titteri étonnent et détonnent s’installant, sans invitation, à la table des «grands». Ils ont confirmé, hier, leur forme insolente en allant s’imposer une nouvelle fois, allions-nous dire, loin de leur base (1-0). Un succès qui leur permet de revenir à trois longueurs seulement de l’ESS. Leur victime du jour s’appelle la JSM Skikda dont le parcours en championnat est aux antipodes de celui réalisé jusque-là par l’O Médéa. Même s’ils ont accédé tous les deux en Ligue 1, cette saison, force est de reconnaître qu’ils ne «boxent» pas dans la même catégorie. D’un côté, une équipe qui réussit pratiquement tout ce qu’elle entreprend et de l’autre une formation qui risque de faire le chemin inverse. La réussite de Médéa apporte, en tout cas, un vent de fraîcheur à un championnat moribond dans lequel les soi-disant grandes équipes se comportent comme des divas reportant leurs matchs à leur guise, dès qu’elles se sentent moins bien. L’OM nous donne une belle leçon d’humilité, d’assiduité, d’abnégation et de sacrifices. Ses joueurs, aussi modestes soient-ils, n’attendent pas les primes pour s’illustrer sur le terrain en réalisant à chaque journée de véritables exploits. Les poulains de Cherif Hadjar marchent sur l’eau. Ils n’ont pas perdu depuis la troisième journée. Une série de neuf rencontres sans défaite ponctuée par sept victoires, dont quatre acquises à l’extérieur. De quoi forcer l’admiration et le respect pour un club aux moyens très limités comparativement aux grosses écuries du championnat. À cœur vaillant rien d’impossible, semblent nous dire les Médéens. D’autant que le sort semble s’acharner sur le club dont les locaux ont été ravagés dernièrement par un grand incendie. Fort heureusement, il n’y a pas eu de perte humaine, mais les dégâts matériels sont considérables plongeant le club dans le dénuement le plus total.
Cela n’empêche pas néanmoins l’équipe de poursuivre sa marche en avant contre vents et marées. Une victoire par-ci, un nul chez le leader ou face à un sérieux prétendant par-là, Lakroum et ses coéquipiers, poursuivent leur bonhomme de chemin déjouant tous les pronostics. Jusqu’à quand se demandent beaucoup d’observateurs ? Le plus longtemps possible, souhaitent les fans de l’OM tout en étant convaincus au fond d’eux-mêmes que cette parenthèse enchantée prendra fin un jour. Pour une équipe dont l’ambition est le maintien, l’on peut dire que l’objectif est pratiquement atteint. Maintenant ce n’est que du bonus et pourquoi faire durer le plaisir encore et encore. C’est tout le mal que l’on souhaite à cette sympathique équipe qui a bouleversé la hiérarchie, rien qu’avec la foi et la volonté.
Ali Nezlioui
