Ligue 1: L’inégalité entre les clubs devant la crise

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Les clubs de l’élite, chez nous, sont-ils logés tous à la même enseigne devant la crise de la Covid-19 ? Possèdent-ils les mêmes moyens pour gérer cette pandémie et la dépasser ?

A la question de savoir si son club est prêt à reprendre la compétition, Rachid Redjradj, le manager du CSC, a répondu sans détour par l’affirmatif, mais se demande, par ailleurs, si toutes les autres équipes de la Ligue 1 pourront dire la même chose. La réponse est venue de Samir Zaoui, l’actuel coach de l’ASO Chlef qui ne voit pas, pour sa part, comment des clubs comme le sien «qui peinent même à assurer les salaires de leurs joueurs», pourraient s’en sortir. C’est la raison pour laquelle de nombreux observateurs se montrent sceptiques quant à une éventuelle reprise de la compétition dans les semaines ou les mois à venir. D’ailleurs, dans le communiqué des services du Premier ministre, paru samedi, annonçant la levée du confinement dans plusieurs wilayas du pays et la reprise de nombreuses activités commerciales mises en veilleuse depuis le début de l’épidémie du coronavirus, au mois de mars, le secteur sportif en revanche n’a bénéficié d’aucune mesure d’allègement. L’on ne pense pas que ce soit une omission. Les autorités sanitaires pensent probablement qu’il est encore tôt pour un retour des manifestations sportives sur la scène. Mais on aurait souhaité que le sujet soit évoqué, d’une manière ou d’une autre, par les hautes instances du pays, pour que tout le monde soit enfin fixé. Car cette situation d’attente devient exaspérante et intenable pour beaucoup. Il est à rappeler que tout le monde attend avec impatience la décision des pouvoirs publics concernant la relance ou pas des championnats de la Ligue 1 et de la Ligue 2. Ils sont par ailleurs, prêts à toutes les éventualités sans rechigner, selon les échos et les déclarations des uns et des autres. La FAF quant à elle, se tient prête pour la reprise. Une feuille de route a été élaborée dans ce sens, même si l’on ne sait pas ce qu’elle vaudra dans la pratique. C’est le grand point d’interrogation, sachant, comme on l’a cité plus haut, que les clubs ne sont pas tous sur un même pied d’égalité face à la crise. Certains d’entre eux sont en mesure de répondre favorablement à l’exigeant protocole sanitaire qui sera inéluctablement mis en place. D’autres en revanche estiment qu’ils ne possèdent pas les ressources humaines et matérielles nécessaires pour le faire dans les normes. Cela nous emmène à relever l’iniquité qui prévaut au niveau de notre championnat. Certaines équipes sont privilégiées par rapport à d’autres, car elles bénéficient du soutien et de l’apport considérable des entreprises publiques. Quant aux autres, elles sont livrées à elles mêmes. Un sujet récurrent n’ayant aucune explication rationnelle ou convaincante. L’on sait seulement que cette injustice flagrante a créé un fossé entre les pensionnaires de la Ligue 1. Cela a facilité l’émergence d’une élite et l’édification d’une hiérarchie artificielle n’ayant aucun rapport avec la logique sportive. Aujourd’hui si des clubs ne peuvent pas suivre le protocole sanitaire, c’est quelque part à cause des pouvoirs publics. C’est à ces derniers de rectifier le tir en les accompagnants efficacement et concrètement à traverser avec le moins de dégâts possibles, cette période difficile et délicate.

Ali Nezlioui