Il ne se passe pas une journée de championnat sans que la commission de discipline de la Ligue nationale de football ne décrète le huis clos quelque part. Au moindre incident ou utilisation et jet de fumigènes sur le terrain, la sanction tombe systématiquement.
Cette fois c’est la JSK et l’ASMO qui en font les frais. De quoi alimenter la polémique, surtout chez les Canaris qui se sentent visés par les responsables de la Ligue. Ils vont sauter sur l’occasion pour crier au complot, au moment où leur équipe a refait pratiquement son retard sur le leader. En effet, plus que deux points la sépare de l’USMA désormais. Si d’aventure elle se fait accrocher par l’ASAM à domicile, lors de la prochaine journée du championnat, le prétexte est tout trouvé pour justifier l’éventuel faux pas. Ce sera évidemment le huis clos ! Une sanction qui plus est, inutile. Elle n’a nullement réglé le problème de la violence dans nos stades. Ce sont surtout les véritables fans et le spectacle qui sont les grands perdants. On ne le dira jamais assez. Les législateurs au niveau des institutions footballistiques devront sérieusement se pencher sur ce problème récurrent. Justement l’obligation d’installer un comité des supporteurs conformément à l’article 201 de la loi N° 13-05 du 23 juillet 2013 relative à l’organisation et au développement des activités physiques et sportives, devrait inciter les clubs à revoir l’organisation et la canalisation de leurs fans. Aucun club ne pourra désormais se dérober à ses responsabilités. D’autant que la LNF dans un communiqué publié sur son site officiel, vient d’inviter tous les clubs à lui envoyer « la liste nominative avec toutes les coordonnées des présidents ou des personnels dument mandatés pour représenter les comités des supporters ». La Ligue, pour sa part, devra avoir la main moins lourde en évitant de décréter le huis clos à tout va. Cela a tendance à discréditer les compétitions qu’elle est sensée promouvoir. Ce n’est pas du tout professionnel. Il faut rappeler que par le passé, les comités des supporteurs existaient au niveau des associations sportives. Mais ils se sont quelque peu dévoyés de leur mission, en s’immisçant dans les affaires techniques de leurs clubs. Certains présidents craignant leur influence, ont tout fait pour s’en débarrasser. Depuis, ils ont été mis au placard. C’est l’occasion de les réhabiliter. On l’espère pour la bonne cause, cette fois.
Ali Nezlioui