Ligue 1 et  2 Mobilis :  La valse des entraineurs, une fatalité

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 En limitant cette saison à deux, les licences d’entraîneurs octroyés par club, la LNF croyait pouvoir endiguer ou du moins ralentir la valse des techniciens que connaissent nos championnats, depuis de nombreuses années.

Il n’en est rien. Rien que ces deux derniers jours, deux entraineurs ont été limogés et un autre a démissionné. Il s’agit de Saïd Hammouche (O Médéa), Sid-Ahmed Slimani (RC Kouba) et Lamine Bougherara (JSM Skikda). Si l’on se réfère seulement à la Ligue 1, neuf équipes ont déjà remercié au moins une fois leur coach, alors que la phase aller n’est pas encore terminée.  D’autres techniciens sont sur la sellette et risquent fort de venir allonger cette longue liste avant la fin de l’année. Il est connu l’entraineur est le premier fusible à sauter, en cas de mauvais résultats. Ceci est valable dans tous les pays, mais chez nous ça prend des proportions hallucinantes. La valse des entraineurs devient par la force des choses, un sport national. Du coup, un jeu des chaises musicales s’installe permettant  à des techniciens d’entrainer deux, voire trois équipes durant la même saison. Certains d’entre eux n’ont même pas le temps de chômer. A peine ont-ils été limogés, ils rebondissent aussitôt après dans un autre club. Il faut dire que la demande est grande et pressante, alors que l’offre est limitée. Ce sont les mêmes techniciens que l’on retrouve sur le marché. Ils font le tour des équipes. C’est valable aussi bien en Ligue 1 qu’en Ligue 2. Il n’y a que quelques clubs riches qui peuvent se permettre d’aller chercher de nouveaux techniciens étrangers. Pour le reste, il faut se contenter du disponible sur le marché local. Alors pourquoi cette précipitation à vouloir changer constamment d’entraîneur, sachant que dans ce domaine tout le monde est logé à la même enseigne ? Un jour, un coach qui a roulé sa bosse, nous avait fait cette confession, à savoir que tous les techniciens algériens se valent. « On connait tous un peu le métier », a-t-il reconnu. Si les dirigeants perdent rapidement patience avec leur coach, c’est parce que, eux aussi, ils sont soumis à une grande pression de la part de leurs supporters. En changeant d’entraîneur, ils espèrent « provoquer le déclic » chez leurs joueurs, comme ils le disent, mais surtout calmer « la rue ». Un effet placébo au demeurant qui peut parfois marcher. Sinon, on recommence…Le mode de thérapie ne change pas pour autant.Tout ça pour dire qu’on a beau changer les règles et astreindre les clubs, il y a des pratiques difficiles, voire impossibles à enrayer. C’est dans la tradition ancrée du football algérien, comme celle qui consiste à toujours trouver un prétexte pour justifier une défaite. Souvent l’arbitre d’ailleurs. Il nous reste plus qu’être résigné et l’accepter comme une fatalité. D’autant plus que tout le monde ou presque est gagnant dans l’affaire.

Ali Nezlioui