Ligue 1: Des reports, encore des reports !

0
1781

Les responsables de la programmation au niveau de la Ligue nationale de football ne savent plus sur quel pied danser. Alors que le championnat de la Ligue 1 est à l’arrêt depuis pratiquement un mois (la dernière journée a été jouée le 9 avril), voilà qu’ils viennent de reporter à une date ultérieure, la 23e journée, prévue initialement le 5 mai prochain, en raison du «cumul des matchs en retard», explique la LNF dans son communiqué rendu public, hier mardi.

Elle veut «donner une chance égale à tous les clubs afin de préserver les valeurs et l’éthique sportive», ajoute le communiqué. Des valeurs et une éthique sportive qui ont disparu depuis longtemps de notre championnat malheureusement. Quant au nouveau calendrier, il sera publié «le 1er mai prochain après le déroulement des rencontres de la phase retour des compétitions africaines interclubs, ainsi que les matchs des huitièmes de finale de la Coupe d’Algérie prévues pour les 28, 29 et 30 avril». Ainsi, de nombreux clubs de l’élite ne disputeront pas de matchs officiels pendant plus d’un mois et ne savent pas quand ils vont reprendre la compétition au moment où dans la plupart des pays, on s’apprête à terminer la saison. Cela dit, ce n’est pas une situation inédite chez nous, on a l’habitude de gérer ce genre de dysfonctionnement récurrent. Il faut juste se préparer à une longue saison qui s’étalera vraisemblablement jusqu’à l’été prochain avec toutes ses répercussions néfastes sur la prochaine édition. Ce sera toujours le cas, jusqu’au jour où nos institutions footballistiques seront dotés de dirigeants compétents ayant le courage de mettre un terme à la gabegie et l’incurie qui régnent dans ce milieu. Du courage, il en faut, car il faudra imposer un règlement strict et ne pas céder à l’ingérence et la pression des clubs et des politiques. Pour ce faire, il faut avoir des institutions élues démocratiquement, ce qui n’est pas le cas actuellement. Quand on a un fil à la patte, on n’est pas maître de ses décisions. C’est la triste réalité de notre football à laquelle ni le président de la FAF, ni celui de la LNF ne peuvent rien changer. Ils la subissent pour pouvoir garder leurs postes et leurs privilèges. Il est impossible dans ce cas d’établir un calendrier harmonieux qui tient la route. Car il est chaque fois modifié pour de multiples raisons dont certaines n’ont rien à voir avec le football. Comme l’illustre parfaitement le report du match JSK-USMA, sur une décision du wali de Tizi-Ouzou qui a refusé que la rencontre se joue dans sa ville «pour des raisons sécuritaires». Une dizaine de jours plus tard, le match est de nouveau programmé pour le 5 mai prochain. Cette fois, il peut se dérouler le plus normalement du monde. Si on ne maîtrise pas le calendrier, comme le font aisément nos voisins, il est difficile dès lors de parler de championnat et de performance. Finalement, on a les résultats qu’on mérite.

Ali Nezlioui