Ligue 1: Ces fusibles nommés entraîneurs

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Il y a eu tellement d’entraîneurs limogés en Ligue 1, cette saison, qu’il est devenu difficile de recruter un technicien qui tient la route. On ne les compte plus. Pratiquement toutes les équipes de l’élite sont concernées par cette valse des entraîneurs.

 C’est devenu un sport national. Les dirigeants ne savent pas sur quel pied danser. Certains clubs ont déjà consommé trois entraîneurs, d’autres ne savent pas sur qui jeter leur dévolu. A l’image du MCA sans coach depuis le départ du Tunisien Fawzi Benzarti qui a lui-même remplacé le Bosnien Faruk Hadžibegić. Le dernier à avoir rendu le tablier est Kheireddine Madoui, l’entraineur du CSC dont le courant ne passait plus avec le président Boulahbib. Madoui est justement pressenti au MCA. Y a-t-il une relation de cause à effet ? Ça ne serait pas étonnant. Il y a des cas similaires chez nous et ailleurs, où l’entraîneur fait tout pour quitter un club afin de rejoindre un autre. Ces dernières années, le technicien tunisien était à la mode chez nous, mais il n’a pas échappé à la règle. Plusieurs d’entre eux ont été remerciés. Seul Nabil Kouki résiste, car son équipe le CRB caracole en tête du championnat. Mais il n’est pas dit qu’il va terminer la saison à Belouizdad, même si son président l’a rassuré dernièrement suite aux deux défaites consécutives du CRB en Ligue des champions. S’il ne se qualifie pas aux quarts de finale de la compétition continentale, il sera probablement évincé. D’autant que de nombreux supporters du CRB appellent déjà à son départ. C’est dire que sa place est en sursis, tous comme ses collègues de la Ligue 1. L’entraineur est presque devenu un intermittent du spectacle, un métier fragile et aléatoire. Les rescapés doivent leur survie souvent à la chance. Ils sont victimes de l’instabilité au niveau des clubs dont les dirigeants sont obnubilés par le résultat immédiat. Il est difficile au demeurant de faire des vieux os en l’absence d’une politique à long, voire à moyen terme. La durée de vie moyenne d’un technicien au niveau d’un club de l’élite ne dépasse pas dix mois. Un métier avec lequel on ne se montre pas du tout patient. On ne peut pas leur demander dès lors de mettre en place un style ou un système de jeu propre à lui. Mais dans cette instabilité chronique, certains entraîneurs trouvent leur compte, car ils font deux clubs par saison. Tout le monde est gagnant dans l’affaire, le seul perdant est évidemment le football. Il ne faut pas s’étonner du coup de la baisse du niveau du championnat. C’est en tout cas l’un des facteurs essentiels dans le marasme général du football local. D’autant qu’un entraîneur quand il débarque dans un club au milieu de la saison, il vient avec une autre conception et n’hésite pas à effacer tout le travail effectué par son prédécesseur. Une réalité qui ne change pas. On dirait qu’on vit le même cauchemar chaque saison.

Ali Nezlioui