Les travaux du Forum africain d’investissements et des affaires se sont poursuivis aujourd’hui au centre international des conférences à Club des Pins et ont été marqués par l’intervention de plusieurs participants qui ont relevé, à l’unanimité, l’urgence pour les pays africains de s’unir pour faire face aux défis et menaces auxquels l’Afrique est confrontée sur les plans économique et social. Ils ont souligné également la nécessité d’une action commune entre Etats et entreprises en Afrique en vue de lancer des projets communs de partenariat, affirmant le besoin d’échanges entre pays africains, alors que le monde connait des bouleversements géostratégiques et incertitudes climatiques, alimentaires, sanitaires et économiques. Ainsi, la stratégie adoptée par l’institution pour une croissance durable et inclusive du continent, présentée lors de ce Forum, s’articule autour de cinq objectifs prioritaires à savoir : éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des populations. Ces axes peuvent constituer un cadre référentiel aux entreprises africaines et des opportunités pour lancer des projets d’investissement. Ainsi, pour le directeur général de l’Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (ONUDI), Li Yong, l’industrialisation pourrait constituer le principal vecteur de développement économique et social en Afrique, appelant les investisseurs à opter davantage pour des projets communs de partenariat notamment dans l’énergie, les infrastructures et les services en mettant un accent particulier sur les télécommunications et les finances. D’autres intervenants ont, par contre, suggéré de lever toutes les contraintes et barrières administratives face à l’intégration économique en Afrique, citant particulièrement les contraintes liées à la libre circulation des personnes et marchandises en Afrique. Pour rappel, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait soutenu, à l’ouverture de ce Forum, que pour réaliser un bond qualitatif et parvenir à une transformation structurelle, l’Afrique devrait saisir son potentiel de croissance en s’appuyant sur ses propres compétences et son entreprenariat. M. Sellal a souligné qu’il était temps pour que l’Afrique s’affirme sur la scène internationale en tant qu’ensemble puissant et dynamique incontournable aussi bien sur le volet politique qu’économique, en pointe dans le combat contre les facteurs nouveaux de fragilité. Il avait également tenu à rappeler que le président de la République Abdelaziz Bouteflika, « haute personnalité politique qui a consacré sa vie à l’émergence de l’Afrique », avait marqué son soutien à l’organisation de ce Forum en acceptant de lui accorder son haut patronage. Soulignant qu’il était essentiel de sortir des clichés et des idées reçues, le Premier ministre a fait valoir que réduire le continent à un simple réservoir de matières premières serait « une grave erreur ». Il a mis l’accent sur la nécessité de s’attaquer aux facteurs de fragilité et rendre l’économie plus résiliente pour maintenir une croissance vigoureuse, pérenniser les avancées en matière de lutte contre la pauvreté et atteindre les objectifs de développement. Il avait, en outre, mis en avant les objectifs de ce Forum qui offre « l’opportunité précieuse de partager et d’échanger afin de mieux se focaliser sur l’interconnexion durable et fructueuse entre les différents opérateurs économiques dans nos pays et la création de synergies novatrices entre nos économies nationales ». De son côté, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra a souligné que ce Forum constitue un « pas qualitatif » franchi dans le cadre des efforts de l’Algérie pour réunir les opérateurs économiques africains engagés en faveur du développement du continent. Rappelant que cette rencontre coïncide avec l’entame par l’Algérie de la mise en œuvre d’un nouveau modèle de croissance économique, Lamamra a considéré ce rendez-vous d’Alger comme une opportunité pour les opérateurs économiques afin présenter devant les participants les besoins de leurs pays dans le cadre de la dimension de solidarité qui caractérise ce Forum.