Les accidents de la route continuent de faire des victimes: Un bilan alarmant

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Depuis le début de la saison estivale, les accidents de la circulation ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, alors que depuis janvier dernier, ce sont plus de 1100 personnes qui ont trouvé la mort et 40 000 ont été blessées dans plus de 32 200 accidents survenus sur nos routes.

Le mois de janvier a été particulièrement meurtrier en termes d’accidents de la circulation, avec au moins 151 morts et plus de 5300 blessés dans plus de 4300 accidents, selon un décompte basé sur les chiffres communiqués par les services de la Protection civile, d’où la nécessité de prendre des mesures urgentes et efficaces pour juguler ce fléau. En dépit des différentes mesures prises par les pouvoirs publics et les campagnes d’information et de sensibilisation initiées sur la sécurité routière, les accidents de la route continuent de faire des victimes quasi quotidiennement. Partant de ce constat alarmant, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait chargé le Premier ministre de tenir un Conseil interministériel consacré exclusivement à l’examen du fléau des accidents de la route, ce qui dénote tout l’intérêt accordé par les pouvoirs publics à ce phénomène récurent. A cet égard, le gouvernement est appelé à proposer des mesures susceptibles de mettre fin à ces catastrophes qui ont pris des proportions inacceptables et intolérables, avec la hausse constante et préoccupante de sinistres sur nos routes, occasionnant des pertes humaines et matérielles et impactant la santé publique et l’intégrité du citoyen. Il faut dire qu’en dépit également du durcissement des lois, le facteur humain demeure la première cause des drames routiers, en particulier dans les transports des voyageurs et les transports de marchandises, illustrés par des  accidents meurtriers. A ce propos, la Fédération nationale de transport des voyageurs et marchandises (FNTVM) a mis en avant la nécessité d’un schéma national de transport dans le cadre des efforts visant à réduire les accidents de la route. Elle a préconisé, à cet égard, de mettre en place un schéma englobant toutes les activités de transport (bus de longues distances, transport urbain et suburbain, transporteurs de marchandises et conducteurs privés) afin de réguler le transport et de réduire le nombre des accidents de la circulation. Tout en plaidant pour des assisses nationales sur les accidents de la circulation, elle a souligné l’importance d’intensifier les campagnes de sensibilisation avec la participation des différents acteurs, estimant que le transport est l’affaire de tous. La Fédération a rappelé que l’Algérie enregistre chaque année près de 4000 décès et entre 40 000 et 45 000 blessés, suite aux accidents de la route, précisant que le facteur humain, avec le non-respect du code de la route, le manque de formation des conducteurs, ainsi que la dégradation des routes, demeurent les principales causes de ces accidents. Elle a appelé, à cet effet, les auto-écoles à la rigueur dans l’octroi des permis de conduire et à garantir une formation efficace aux stagiaires en vue de contribuer à la préservation des vies. Concernant le transport de voyageurs longue distance, la Fédération a plaidé pour la généralisation de la règle des deux conducteurs pour se relier et se reposer et, par conséquent, éviter les accidents souvent tragiques, comme elle a mis en avant l’importance de renforcer le système de contrôle et d’adopter des mécanismes efficaces pour la vérification de la conduite. De son côté, la Délégation nationale à la sécurité routière œuvre dans le même sens à travers l’organisation de caravanes de sensibilisation sur les dangers de la route avec pour objectif d’inculquer aux usagers de la route les bons comportements, réduire le nombre des accidents impliquant des chauffeurs professionnels et améliorer les conditions de sécurité routière en milieu professionnel. Il s’agit également d’élargir le champ d’intervention en touchant le maximum de wilayas programmées à chaque caravane de sensibilisation, la réalisation de plusieurs supports de communication et l’intensification des programmes d’information et de sensibilisation à travers les différentes chaînes TV et radios. Afin de maintenir la mobilisation autour des questions liées à la sécurité routière, la Délégation nationale à la sécurité routière a multiplié les actions consacrées aux différentes thématiques, outre les supports pédagogiques qui ont été menés en différentes occasions. En dépit des mesures répressives prises par les pouvoirs publics et des  campagnes nationales de sensibilisation lancées à longueur d’années, les accidents de la route ne semblent pas avoir de répit. Et pour cause, une moyenne de neuf à dix personnes sont mortes quotidiennement, alors que des dizaines d’autres subissent des blessures plus ou moins graves, sans compter les dégâts matériels occasionnés. Il faut dire qu’avec ce phénomène qui prend de l’ampleur, les pouvoirs publics semblent de plus en plus résolus à prendre les mesures qui s’imposent pour endiguer ce fléau. C’est ainsi que la mise en place d’une stratégie gouvernementale s’avère impérative pour endiguer le phénomène des accidents de la route. Il est question aussi de mettre en place un système national permettant une meilleure lecture des accidents de la route et partant, une meilleure riposte à ce phénomène aux proportions inquiétantes, en associant également les différents services de sécurité, ainsi que la société civile.

T. Benslimane