Face à une situation géostratégique, économique et sociale complexe 2023/2025/2030, devant différencier selon le langage militaire stratégie à moyen et long terme supposant une planification stratégique et tactiques de court terme qui doivent se mouler au sein de la fonction globale, le nouveau gouvernement devrait axer sa stratégie autour de huit axes directeurs , pour le redressement économique national, supposant une vision stratégique au sein des filières mondiales, internationalisées et de définir avec précision la mise en œuvre des projets : délais, coûts, les moyens humains et les modes de financement en devises et en dinars en incluant la protection de l’environnement.
C’est que tout projet social est porté par des partis politiques, en fonction d’affinités idéologiques et économiques dont le but, loin des slogans populistes, est d’améliorer la situation sociale des citoyens, de concilier efficacité économique avec une profonde justice sociale impliquant une économie forte, toute nation ne partageant que ce qu’elle a préalablement produit. Le premier axe est de mettre en œuvre une politique s’orientant vers un véritable processus démocratique, se fondant sur une société plurielle plus participative des partis politiques crédibles, permettant la responsabilisation pleine et entière de la société civile, signe évident de la vitalité de toute société, conciliant la modernité et la préservation de notre authenticité. La léthargie, l’activisme et le populisme conduisant au statu quo, étant le signe de l’immobilisme suicidaire, sont intolérables. En raison des crises internes qui les secouent périodiquement, du discrédit qui frappe la majorité, les formations politiques actuelles et la majorité des segments de la société civile ont aujourd’hui une faible capacité de faire un travail de mobilisation et d’encadrement efficient, de contribuer à la socialisation politique et donc d’apporter une contribution efficace à l’œuvre de redressement national. Le second axe, est une nouvelle approche des relations tant internes qu’ internationales. Les ambassades dé-bureaucratisées doivent servir d’appui aux actions internes tout en écoutant à l’écoute de la diaspora.qui recèle d’importantes potentialités surtout scientifiques pour accompagner le pays d’accueil . Les relations de responsables à Etat étant de moins en moins efficaces, des réseaux externes souples devraient être créés loin de tout esprit bureaucratique afin de donner une meilleure image de l’Algérie au niveau international. Au niveau interne , la mise en place d’un minimum de Smig social où les différentes sensibilités puissent dialoguer dans un cadre organisé se fondant sur la tolérance et le droit à la différence afin de soutenir le développement par une administration centrale et locale rénovée, par la mutation progressive des services collectifs qui deviennent de plus en plus créateurs de valeur ajoutée (éducation, santé, télécommunication, transports, infrastructures), en introduisant les paramètres marchands pour tester leur efficacité, tout en encourageant la mixité pour améliorer les prestations fournies aux consommateurs Le troisième axe est la refonte des institutions centrales et locales liée à la bonne gouvernance, liée à une véritable décentralisation autour de six à sept grands pôles économiques régionaux dont le pilier devra reposer sur la lutte contre la bureaucratisation de la société. Le terrorisme bureaucratise local et central enfante la sphère informelle représentant plus de 50% de la superficie économique hors hydrocarbures et donc la corruption dont l’éradication suppose des mécanismes de régulation transparents pour redonner confiance. Le quatrième axe, est une nouvelle politique économique marquée par l’adaptation à l’universalisation de l’économie de marché, tenant compte des spécificités sociales, où la dominance est le consommateur et l’arbitre, les marchés financiers. Le véritable nationalisme se mesurera par la capacité des Algériens d’améliorer leur niveau de vie grâce à leur contribution à la valeur ajoutée locale et mondiale. Il s’agira d’ améliorer le fonctionnement des marchés et des initiatives par l’amélioration du climat des affaires., avec une politique incitative d’encadrement macro-économique et macro social solidaires, avoir une nette volonté politique d’aller vers une économie de marché à finalité sociale et une cohérence dans la création des ministères évitant les interférences. Le cinquième axe, est la réforme de Sonatrach lieu de production de la rente procurant avec les dérivées 97/98% des ressources en devises et encore pour longtemps, ainsi que la dynamisation de la bourse des valeurs et la réforme du système financier, lieu de distribution de la rente , enjeu énorme de pouvoir ( banques, douane, fiscalité, domaine renvoyant à l’épineux problème du foncier ) avec un tableau de la valeur relié aux réseaux internationaux pour détecter les surfacturations, avec l’accélération de sa numérisation afin qu’il s’oriente dans la dynamisation de projets créateurs de valeur ajoutée et pas seulement comme par le passé en favorisant l’importation. Le sixième axe est la restructuration des capitaux marchands de l’Etat, dépénaliser l’acte de gestion pour permettre aux managers de prendre des risques, à ne pas confondre avec la corruption, favoriser le partenariat public privé, la privatisation partielle et totale, l’accélération de la transition numérique et énergétique (efficacité énergétique et énergies renouvelables). L’on devra imaginer une nouvelle politique non de l’industrie, mais de l’entreprise, loin des anciennes organisations hiérarchiques bureaucratiques dépassées mais sur la souplesse des organisations, basées sur les réseaux, grâce aux nouvelles technologies par la décentralisation des décisions économiques, à travers la gestion prévisionnelle des compétences et le travail en groupes. Cette politique devra s’inscrire dans le cadre de la dynamisation des projets structurants , si ils sont mis en œuvre fin 2023, début 2024, pour les PMI/PME, la rentabilité ne se fera pas avant trois années et pour les grands projets pas avant 7/8 ans, le temps ne se rattrapant jamais en économie Le septième axe, est de garantir un minimum de sécurité alimentaire, une nouvelle politique agricole axée sur la mise en valeur des terres et des hauts plateaux du Sud, renvoyant au foncier agricole. L’Algérie étant un pays semi-aride, une nouvelle politique de l’eau par une lutte contre les fuites dans les canalisations, le recyclage des eaux usées , une nouvelle politique des prix, renvoyant aux subventions, développer le goutte à goutte dans l’agriculture, le dévasement des barrages par un entretien régulier et l’accélération de la construction d’unités de dessalement de l’eau de mer, étant prévu par l’ONU ; une sécheresse en Afrique du Nord entre 2025/2030. Le huitième axe, qui est le fondement du synthèse du tout est de : favoriser le primat de la connaissance, une Nation sans son élite étant comme un corps sans âme et une nouvelle politique de l’emploi renvoyant à une nouvelle politique de formation adaptée aux nouvelles technologies, réduire les inégalités sociales et revoir le système fiscal par la combinaison de l’équité verticale et horizontale. Il s’agit de revoir la politique des subventions ciblées inter socioprofessionnelle et inter régionale En conclusion, il faut si l’on veut mobiliser la population et redonner confiance , en évitant la sinistrose gratuite, les défis pour l’Algérie sont une véritable stratégie d’adaptation pour une rapide relance économique en ce monde turbulent et instable, supposant de profondes réformes afin de favoriser le développement durable et faire de l’Algérie un pays pivot, régional, elle en a les potentialités. Faute de quoi ,il y a risque de régression tant dans le domaine économique, social, avec de graves incidences internes sécuritaires et géostratégiques au niveau de la région africaine et méditerranéenne, que nul patriote ne souhaite .
A.M