Tandis que la ministre de l’Education nationale songe, avec le concours des services de sécurité, à lutter sérieusement contre la violence qui sévit dans les établissements scolaires en les dotant entre autres, de caméras de surveillance, une conférence a lieu à la bibliothèque nationale pour accabler la gent féminine coupable de cette violence scolaire. C’est la faute à la mixité, soutient mordicus un docteur en…sexologie et accessoirement candidat à toutes les élections, plusieurs fois éconduit. Déjà la thématique d’une violence scolaire comme celle d’une violence sportive, est erronée puisque ce fléau est avant tout un phénomène sociétal, l’école, le stade, le quartier, n’en sont que les démembrements où la violence se manifeste de la même manière, particulièrement avec un couteau puisque désormais des futilités entre adolescents se règlent à la lame. Tout comme les différends de quartier ou les rivalités sportives. C’est dire que coller avec une telle facilité la violence à la mixité dans les écoles, c’est prendre non seulement un dangereux raccourci mais confiner la gent féminine à une catégorie «sexuelle» qu’il faut combattre ! Le pire, c’est que lors du débat qui a suivi cette conférence insolite, des voix se sont élevées pour préconiser que les femmes travailleuses doivent être renvoyées chez elles pour libérer des emplois! Combien d’éminentes professeurs en médecine, d’ingénieurs, de hauts cadres faudra-t-il licencier pour céder la place aux hommes? Il nous faut faire attention : c’est exactement ce discours qui a eu lieu à la veille de la décennie sanglante lorsqu’ un parti politique promit de renvoyer toutes les femmes qui occupent une fonction, dans leurs foyers. Ainsi c’est toute la problématique de l’intégrisme, cette matrice du terrorisme qui est remise sur le tapis avec cette sortie ubuesque du médecin-sexologue. Certes si la nuisance du terrorisme est ramenée à un point minima, les discours qui l’alimentent sont hélas toujours présents.
Une question de mentalité
Cette journée du 8 mars est passée comme les précédentes, avec ses fleurs, ses discours dithyrambiques portant la femme aux nues, l’espace d’une journée, les cadeaux qui pleuvent et les honneurs, tous les honneurs. Et des débats à tire-larigot où des femmes responsables, cadres, pilotes, chauffeurs de bus, viennent nous assurer que le problème des inégalités, même s’il persiste dans les mentalités, est une vue de l’esprit. Il n’y a qu’à demander au fameux docteur qui colle à la mixité les causes de la violence.