Le terrorisme et le crime organisé au menu – La 2ème session du  dialogue de haut niveau entre   l’Algérie et l’UE  se tient aujourd’hui

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 L’Algérie et l’Union européenne (UE) tiennent  aujourd’hui  à Alger la 2ème session de leur dialogue de haut niveau sur la  sécurité régionale et la lutte contre le terrorisme, destiné à développer  leur coopération pratique en répondant aux défis posés par le terrorisme et  la radicalisation.

  La nouvelle session de ce dialogue, lancé en octobre 2017 à Bruxelles,  sera co-présidée par le ministre des Affaires étrangères (MAE), Abdelkader  Messahel et la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et  la politique de sécurité, Federica Mogherini qui effectue sa troisième  visite à Alger après celle de septembre 2015 et d’avril 2017.  La nouvelle rencontre s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la  « collaboration » et du » dialogue régulier » entre l’Algérie et l’UE sur les  thèmes identifiés lors de la première session, à savoir: la sécurité  régionale, la lutte contre le terrorisme et la déradicalisation, y compris  dans l’optique de la mise en œuvre des priorités de partenariat conclues  entre l’UE et l’Algérie en mars 2017.  La chef de la diplomatie européenne avait réitéré, à l’issue du premier  dialogue de haut niveau UE-Algérie tenu à Bruxelles, la détermination de  l’Union à voir se matérialiser « pleinement » le potentiel de la coopération  sécuritaire avec l’Algérie qu’elle considère comme « un partenaire régional  majeur de l’UE ». Federica Mogherini avait exprimé son souhait que ce dialogue à haut niveau  soit « une plateforme pour renforcer la coopération » algéro-européenne. L’Algérie est « prête » à aider et à partager avec l’UE son expérience dans  le domaine de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, avait  assuré, de son côté, le chef de la diplomatie algérienne. La première session du dialogue de haut niveau Algérie-UE sur la sécurité  régionale et la lutte contre le terrorisme s’était poursuivie au niveau des  hauts fonctionnaires qui ont exploré les opportunités visant à développer  la coopération entre les deux parties en vue d' »unir les forces » pour  lutter contre le terrorisme et « appuyer les efforts de  l’Algérie » en  matière de stabilisation régionale, avait expliqué à l’APS une source  diplomatique. « L’Algérie jouit d’une expérience mondialement reconnue en matière de  lutte contre le terrorisme et pourrait apporter à l’UE une expertise avérée  en la matière », a-t-elle ajouté, soulignant que le pays accomplit un  travail « considérable » pour sécuriser ses frontières et joue un « rôle de  premier plan » dans la stabilisation de la région. « Un appui de l’UE aux efforts de l’Algérie ne pourra qu’être bénéfique  pour tout le monde », a soutenu la même source. Depuis plusieurs années, l’Algérie apporte une contribution importante  dans la lutte contre le terrorisme et à l’instauration de la paix, de la  stabilité et de la sécurité de la région, notamment au Sahel, à travers la  sécurisation de ses frontières et en s’appuyant sur sa diplomatie engagée  en tant que pays voisin, dans la conduite d’une médiation internationale au  Mali ponctuée par un accord de paix et de réconciliation nationale et  l’appui aux efforts visant à stabiliser la Libye.  Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, a salué d’ailleurs  les efforts déployés par l’Algérie pour promouvoir la stabilité régionale,  exprimant sa satisfaction du rôle « important » que joue le pays dans la  stabilisation de la Libye et dans la lutte contre le terrorisme.  « Nous sommes très satisfaits du travail que l’Algérie accomplit pour la  stabilisation de la rive sud de la Méditerranée », avait-il déclaré en  octobre 2017, à l’issue d’une rencontre avec le ministre des Affaires  étrangères, Abdelkader Messahel qui effectuait une visite de deux jours aux  institutions européennes à Bruxelles.

Des relations bilatérales « denses et  globales »

 La visite de Mogherini à Alger sera, par ailleurs, l’occasion pour les  deux parties d’examiner l’état et les perspectives de leurs relations  bilatérales « denses et globales » régies par l’Accord d’association en vue  de « les renforcer davantage dans l’intérêt mutuel face aux défis communs de  sécurité et de développement dans la région ». Dans une déclaration conjointe publiée à l’issue de la 11ème session de  leur Conseil d’association tenu en mai dernier à Bruxelles, l’Algérie et  l’UE se sont engagés à renforcer leur coopération en matière de  diversification de l’économie algérienne, « dans un contexte particulier  induit par la chute des prix des hydrocarbures depuis 2014 ». Les deux parties se sont félicitées à cet égard de l’adoption du cadre  unique d’appui, qui définit les priorités de la coopération technique et  financière bilatérale pour la période 2018-2020 et où « le soutien à la  diversification économique figure en première place ». L’Algérie et l’UE ont réaffirmé également leur volonté à ce que « toutes  mesures relatives à leurs échanges commerciaux soient prises dans le  respect de l’Accord d’Association », soulignant que cet accord « intègre des  mécanismes permettant de tenir compte des difficultés économiques  rencontrées par l’une ou l’autre partie ». « Il est envisagé que les discussions bilatérales engagées à cet effet  pourront être finalisées dans les meilleurs délais et, si possible, avant  la fin de l’année », ont-ils souligné dans la déclaration. Le partenariat multiforme entre l’UE et l’Algérie couvre également de  nombreux autres domaines, en témoigne, l’adhésion de l’Algérie au  Partenariat sur la recherche et l’innovation dans la région méditerranéenne  (PRIMA) et  le lancement de la coopération dans le domaine de la protection  civile et la gestion des risques majeurs. L’UE et de l’Algérie ont affirmé, par ailleurs, leur volonté de  « dynamiser » leur dialogue de haut niveau en matière énergétique,  afin de  « renforcer la sécurité énergétique, consolider leurs échanges et promouvoir  l’utilisation des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ». L’Algérie et l’UE ont décidé, en outre, de créer une Commission  parlementaire mixte, dont la première réunion est prévue durant le deuxième  semestre 2018. Les deux parties ont convenu aussi d' »œuvrer ensemble » en vue du règlement  des conflits et des crises dans la région, qui « sont parfois la source des  phénomènes de migration irrégulière », s’engageant à renforcer leur dialogue  sur la question des flux migratoires pour « tirer tout le profit des voies  légales de mobilité, dans le cadre d’une approche globale et d’un agenda  positif pour les deux parties ».