Le rapport de la Banque mondiale de mai 2024

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Les  perspectives de l’Algérie d’une économie diversifiée concurrentielle, 2025/2030,  tributaire d’une planification stratégique tenant compte des nouvelles mutations mondiales  et de profondes réformes structurelles internes

2.-Qu’en est -il des perspectives de l’économie algérien de 2025/2030 ?

Qu’en est -il des exportations hors hydrocarbures et des prévisions de 400 milliards de dollars du PIB  où   l’Algérie a les moyens de financement  mais cela ne suffit pas , le fondement du développement du XXIème siècle reposant sur la bonne gouvernance et le  savoir avec de profondes  réformes structurelle,  condition sine qua non de l’accélération de la diversification ,  notamment par un soutien aux investissements productifs concurrentiels.   .Comme  mis en relief précédemment, le  niveau de réserves de change  dépasse les 80 milliards de dollars  fin 2023 y compris les 173 tonnes d’or, avec une dette extérieure inférieure à 1,6% du PIB   avec   un PIB  selon le FMI après réévaluation du PIB par le gouvernement algérien en 2023 de  243 milliards de dollars qui  devrait passer   en 2024 à  268 milliards de dollars (la troisième puissance africaine) à 293 milliards de dollars en 2025,  à  318 milliards de dollars en 2026 et à  370 milliards de dollars  en 2028. Elle peut atteindre  400 milliards de dollars  de PIB  entre 2029/2030, mais l’Algérie fonctionne avec des variations entre 2020/2024 ente budget de fonctionnement et équipement entre 110/140 dollars le baril et donc ces objectifs sont tributaires d’une plus grande rigueur budgétaire, éviter de dépenser sans compter,  au sein d’une planification stratégique, des entrées en devises fonction de l’évolution des prix des  hydrocarbures, des capacités d’attrait de l’investissement étranger,  de la réforme  du système financier dans sa globalité, banques, fiscalité, douane, domaine, du système socio éducatif depuis le primaire  au supérieur en passant par la formation professionnelle, , du foncier et des institutions  avec une réelle décentralisation autour de six à sept grands pôles économiques régionaux,  pour une participation citoyenne  et dont   la levée du  blocage numéro un  de l’économie algérienne,  l’hydre bureaucratique qui enfante la sphère informelle. Dans sa  note de conjoncture, la banque centrale indique qu’avec une part de 33,35 % du total de la masse monétaire à fin septembre 2022, contre 33,47% à fin 2021, la circulation fiduciaire hors banques, s’est accrue de 10,18% entre les deux périodes, soit   7395 milliards de dinars  à fin septembre 2023 contre 6712 milliards de dinars  fin décembre 2021, soit au cours de 134 dinars un dollar  passant de 50,08 milliards de dollars à 55,15 milliards de dollars. La lutte contre la corruption à ne pas confondre avec acte de gestion afin de ne pas  freiner les énergies créatrices des  managers, avec la moralité de la gestion de la Cité,  doit être la priorité .A ces conditions  , l’Algérie peut espérer  un taux de croissance selon la majorité des experts internationaux  de 8/9%  entre 2025/2030 afin d’absorber le flux additionnel de demande d’emplois  de 350000/400000 /an qui s’ajoute au de chômage actuel , d’environ 14% . Il s ‘agira de créer un nouveau tissu économique reposant sur les nouvelles technologies ne devant plus  assainir des entreprises publiques  qui ont coûté au trésor public 250 milliards de dollars selon un rapport du premier ministère  durant  les  trente dernières années à fin 2020( source APS) et les assainissements ont continué entre 2021/2023, 80% de ces entreprises étant revenues à la case de départ , montrant que cela n’est pas  une question de capital-argent, et devant retenir les expériences réussies, ne pouvant privatiser partiellement ou totalement que les unités potentiellement rentables ( goodwill positif) .  Les réformes par l’amélioration du climat des affaires doivent contribuer  grâce à l’accroissement de la production et de la productivité à l’appréciation de la  valeur du dinar ,    diminuer le taux d’inflation  qui lamine le pouvoir d’achat. Car le  cours officiel du dinar (cours achat) en 1970, a été de 4,94 dinars un dollar, en 1980 à 5,03 dinars un dollar ; – 2001 : 77,26 dinars un dollar et 69,20 dinars un euro– 2020 : 128,31 dinars un dollar -; en 2022 140, 24 pour un dollar et 139,30, un dinar pour 1 euro, et le 10 août 2024   l’euro s’échange à 134,49  dinars un dollar  et  146.83 un euro, la     dépréciation officielle du dinar permettant  d’augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d’hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu’en euros convertis en dinar dévalué), cette dernière accentuant l’inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens, montant accentué par la taxe douanière s’appliquant à la valeur du dinar, supportée, en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l’entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité. Quant au dinar sur le marché parallèle, toujours pour fin juillet début août  cours achat 239 dinars un euro et cours vente 241 dinars et pour le dollar cours achat 220 et cours vente 222 dinars  soit un écart qui est passé en 10 ans de 33% à  plus de 60% favorisant les délits d’initiés lors des importations et le trafic aux frontières  Concernant les exportations  hors hydrocarbures, selon les données officielles de la banque d’Algérie (source APS)  les exportations hors hydrocarbures ont été de 5,9 milliards de dollars en 2023  contre  5,01 en 2022( source APS juillet 2024) contredisant certaines supputations   et  selon les données officielles de la douane , données légèrement différentes de celle de la banque d’Algérie, la structure des exportations hors-hydrocarbures en 2022 est la suivante en millions de dollars :chimie pétrochimie et dérivées d’’hydrocarbures 4248,09 millions de dinars- médicaments et produits pharmaceutiques 3,61, matériaux de construction, ciment et rond à béton 1017,43- métallurgie sidérurgie 423,40- plastique, caoutchouc-verre 172,00- autres secteurs industriels 415,12- produits agro- alimentaires 149,69- produits agricoles 103,68 millions de dinars   donnant un total de 6533,02 millions de dollars soit au cours de 134 dinars un dollar 4,87,milliards  de dollars. Si l’on inclut le ciment, le rond à béton, dominants dans les matériaux de construction, les exportations étant des semi-produits à faible valeur ajoutée et bénéficiant d’importantes subventions (dont le prix du gaz à environ 10/20% du prix international), nous avons un taux de 80,60% ; restant aux autres produits 19,40% alors que certains soi disant experts organiques, selon l’expression du philosophe italien Gramsci  induisant en erreur le président de la république et les plus hautes autorités du pays ont avancé sans analyses sérieuses  13 milliards de dollars  entre 2024/2025 ( données reprises par l’APS)  courant 2025, et certains responsables  , sans dire comment , 30 milliards de dollars entre 2029/2030.  Car , pour bien situer les enjeux des exportations hors hydrocarbures dans le temps et non se fier aux facteurs conjoncturels, il faudrait pour un bilan serein en dressant la balance devises nette et donc répondre aux questions fondamentales suivantes. Quelle est la part des entreprises publiques et privées et leurs formes d’organisation, entreprises par actions, SARL ou unités uni personnelles ;  la répartition spatiale par zones  géostrophiques, en mentionnant le  chiffre d’affaires, la structure des coûts; mettre en place des tableaux comptables de prospectives physico-financiers, afin d’ analyser les évolutions des  exportations en volume et en  sur une longue période pour corriger l’effet prix ; le  taux d’intégration des unités exportatrices devant retirer toute les matières premières et services importées en devises qui ont un impact sur la balance des paiements et enfin quantifier toutes les subventions dont les bonifications des taux d’intérêt et pour les unités fortes consommatrices d’énergie, aligner le prix du gaz sur celui du prix international pour calculer leur rentabilité réelle dans un cadre concurrentiel mondial. Pour atteindre entre 10/15 milliards de dollars entre 2028/ 2030, il faut être réaliste, en référence à la structure des prix de 2024, il faudra augmenter le volume de près de 40%, nécessitant de profondes réformes structurelles, la concurrence étant  vivace au niveau mondial, car  les exportations hors hydrocarbures   supposent des entreprises publiques et privées concurrentielles  dans le cadre des avantages comparatifs  mondiaux en rappelant qu’un projet  entre l’idée et sa réalisation, selon son importance, fonction de la levée des contraintes bureaucratiques,  demande  entre 2/4 ans  et entre la durée de sa mise en exploitation et son seuil de rentabilité, pour les PMI/PME  2 à 3 ans et pour les projets hautement capitalistiques  entre 5/7 ans. Pour ne citer que quelques projets structurants,  cela sera pour le cas du fer de Gara Djebilet 3eme réservoir mondial où il est prévu seulement fin 2026 l’opérationnalité de la ligne de chemin de fer-Gara Djebilet-  Tindouf Béchar, les projets de zinc et de phosphate  toujours en négociation, dont le seuil de rentabilité est prévu entre 2029/2030, sous réserve que l’on respecte les délais  et  la maîtrise des coûts.  D’une manière générale, cet objectif de 10/13 milliards de dollars sera fondamentalement tributaire des dérivées d’hydrocarbures, d’où l’importance d’encourager la pétrochimie dont le grand projet de la raffinerie de Hassi Messaoud qui accuse un retard. .  Car , selon la majorité des institutions internationales, l’Algérie  fortement dépendante entre 2025/2030 des hydrocarbures,  ces objectifs dépendront de l’évolution de la quantité exportable, pétrole et gaz,  et des prix des hydrocarbures , le cours  durant  mai  à aout 2024 fluctuant entre 80/77 dollars le  Brent et entre 30/40 dollars le mégawattheure pour le gaz , prix fonction des tensions géostratégiques, de l’évolution  de la croissance de l’économie mondiale  et du nouveau modèle de consommation énergétique mondial s’orientant  vers la transition énergétique. C’est dans ce cadre  que  le  ministre  algérien de l’Energie et des Mines  et le PDG de Sonatrach ont     annoncé courant   mai 2024  que l’Algérie pourrait produire,( étant la sommation  de  la  consommation intérieure et des exportations)   dans les cinq prochaines années (2029/2030) environ  220/225  milliards de mètres cubes gazeux   dont  100 milliards de mètres cubes gazeux  d’exportation car il faut réinjecter entre 20/25% du gaz dans les  puits pour éviter leur assèchement. C’est que les  prévisions de Sonelgaz prévoient 80 milliards de mètres cubes gazeux  pour la consommation intérieure du fait de la forte pression démographique en 2030 , plus de 50 millions d’habitants  à cette date  et bon nombre de secteurs  nouveaux consommateur d’énergie. Ces objectifs sont réalisables sous réserve  d’  une nouvelle politique des subventions ciblées. Certes, une très forte baisse des carburants qui parfois ne couvrent pas les coûts (exemple Sonelgaz pour l’électricité),mais devant être réaliste, le revenu moyen de l’Algérien étant environ 20% de celui de l’européen,  d’où la nécessité de revoir leur marge commerciale, en appliquant le système des subventions  au profit des régions et  des catégories sociales à faibles  revenus ainsi que transitoirement pour des segments inducteur de valeur ajoutée ( étude réalisée sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul assisté des cadres de Sonatrach et du bureau d’études américain Ernst & Young 8 volume 890 pages, MEM Alger, pour une nouvelle politique des carburants, dossier présenté d dossier aux députés APN axée sur une politique des subventions ciblées pour les carburants).  Cette politique des carburants implique donc à l’avenir tant aux opérateurs économiques, aux institutions de l’Etat central et local et aux citoyens de rationaliser leur consommation, en vue d’économiser et permettre  d’exporter vers les marchés extérieurs pour générer des devises au profit de  l’économie nationale. Dans ce tte perspective Sonatrach dans le cadre du Mix énergétique entend axer sa politique sur la diminution des gaz torchés, la réduction de l’empreinte carbone, être un acteur efficace au sein de la chaîne de valeur des énergies renouvelables, ainsi que de l’hydrogène vert bleu et blanc . L’Algérie entend devenir  un acteur majeur d’approvisionnement  en énergie de l’ Europe( 2ème fournisseur avec 19% en 2023) et  d‘autres marchés lointains en développant le GNL,  , grâce à un partenariat gagnant – gagnant . Avec le développement des énergies renouvelables dont  le solaire ( 3000 heures de soleil par an) . l’objectif est d’ atteindre 35/40% de la  couverture des besoins intérieurs  2030/2035  avec une  partie exportable de 10.000/11.000 MW  ( source Ministère Énergie ) grâce aux interconnexions et concernant hydrogène  vert et  bleu 15% de la couverture des besoins de l’Europe horizon 2035, , un montant d’investissement  entre 25/30 milliards de dollars ayant été dégagé par le gouvernement algérien.

En conclusion, l’Algérie peut  devenir un acteur majeur de l’approvisionnement de l’Europe en Énergie avec le  parachèvement de la préparation de la dernière phase des négociations pour le lancement du projet de  raccordement électrique  entre l’Algérie et les pays européens via la Méditerranée. Cependant l’objectif stratégique est   d’utiliser cette rente éphémère afin d’asseoir une économie diversifiée, un pays n’étant respecté ( exemple la Chine) en ce XXIème siècle, existant un lien dialectique entre sécurité et développement,  que s’il a  une économie forte,  l’Algérie pouvant  devenir un pays pivot  et donc un acteur majeur de stabilité au sein des  espaces  méditerranéens et africains. 

Suite et fin

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