Le rapport 2O24 de l’Indice de perception de la corruption intitulé « la corruption joue un rôle dévastateur dans la crise climatique » vient d’être rendu public publié le 11 février 2O25 à Berlin.
1.-Depuis sa création en 1995, l’Indice de perception de la corruption est devenu le principal indicateur de la corruption dans le secteur public au niveau mondial. Il classe 180 pays et territoires du monde entier en fonction de la perception de la corruption dans le secteur public, à l’aide de données provenant de 13 sources externes dont la Banque mondiale, le Forum économique mondial, des sociétés privées de conseil et de gestion des risques, des groupes de réflexion, et d’autres sources. Les scores attribués reflètent les points de vue d’experts et de personnalités du monde des affaires. Selon cette institution, internationale, un score plus proche de 0 correspond à plus de corruption, un score plus proche de 100 à moins de corruption et une note inférieure à 3 signifie l’existence d’un « haut niveau de corruption, entre 3 et 4 un niveau de corruption élevé. Les données sources de l’IPC saisissent les aspects suivants de la corruption, en fonction de la formulation de la question spécifique utilisée pour recueillir les données :
– Les pots-de-vin
-Le détournement de fonds publics
– La prévalence de fonctionnaires utilisant la fonction publique à des fins privées sans subir de conséquences
– La capacité des gouvernements à endiguer la corruption et à appliquer des mécanismes d’intégrité efficaces dans le secteur public
– Les formalités administratives et les contraintes bureaucratiques excessives qui peuvent accroître les opportunités de corruption
– Les nominations basées sur le népotisme plutôt que sur la méritocratie dans la fonction publique
-Les poursuites pénales efficaces contre les fonctionnaires corrompus
– L’existence de lois adéquates sur la divulgation financière et la prévention des conflits d’intérêts pour les fonctionnaires
– La protection juridique des lanceurs d’alerte, des journalistes et des enquêteurs lorsqu’ils signalent des cas de corruption et de versement de pot-de-vin
– La captation de l’État par des intérêts particuliers étroits
– L’accès de la société́ civile aux informations sur les affaires publiques
Pour Transparency International, les niveaux de corruption restent alarmants de par le monde, et la lutte contre la corruption s’essouffle. Le rapport a mis en évidence de graves niveaux de corruption dans le monde entier, plus de deux tiers des pays obtenant une note inférieure à 50 pour 100, la moyenne mondiale de l’Indice restant de 43. Selon ce rapport, la corruption est une menace mondiale en constante évolution qui ne se contente pas de saper le développement, loin de là, mais accroît les inégalités et la crise sociale. Les tendances dangereuses révélées par l’Indice de perception de la corruption de cette année 2O24 montrent qu’il est nécessaire de prendre des mesures concrètes dès maintenant pour lutter contre la corruption à l’échelle mondiale. » les faits marquants de ce rapport sont que près de 6,8 milliards de personnes vivent dans des pays dont l’IPC est inférieur à 50, équivalant à 85 % de la population mondiale de 8 milliards d’habitant
2. -Nous avons le classement suivant des pays africains dans l’indice de perception de la corruption 2024 :
1- Seychelles (18è rang mondial)
-2-Cap-Vert (35è)
-3-Botswana (43è)
-4-Rwanda (43è)
-5-Maurice (56è)
-6-Namibie (59è)
-7-Bénin (69è)
-8-Côte d’Ivoire (69è)
-9-Sao Tomé-et-Principe (69è)
-10-Sénégal (69è)
-11-Ghana
-12-Burkina Faso (82è)
-13-Afrique du Sud (82è)
-14-Tanzanie (82è)
-15-Tunisie (92è
-16-Zambie (92è)
-17 -Gambie (96è)
-18-Ethiopie (99è)
-19-Lesotho (99è)
-20-Maroc (99è
-21-Algérie (107è)
-22-Malawi (107è)
-23-Niger (107è
-24-Sierra Leone (114è)
-25-Angola (121è)
– 26-Kenya (121è)
-27-Togo (121è)
-28-Djibouti (127è)
-29-Egypte (130è)
-30-Mauritanie (130è)
-31-Guinée (133è)
-32-Eswatini (135è)
-33-Gabon (135è)
-34-Liberia (135è)
-35-Mali (135è)
-36-Cameroun (140è)
-37-Madagascar (140è)
-38-Nigeria (140è)
-39-Ouganda (140è)
-40-Mozambique (146è)
-41-Centrafrique (149è)
-42-République du Congo (151è)
-43-Tchad (158è)
-44-Comores (158è)
-45-Guinée-Bissau (158è)
– 46-Zimbabwe (158è)
-47-RDC (163è)
-48-Burundi (165è)
-49-Soudan (170è)
-50-Guinée équatoriale (173è)
-51-Erythrée (173è)
-52-Libye (173è)-53
-Somalie (179è)
-54-Soudan du Sud (180è)
Vingt ( 20) pays africains ont amélioré leurs scores par rapport à l’édition 2023 de l’indice de perception de la corruption alors que 22 ont vu leurs scores régresser et 12 ont conservé les mêmes scores. les pays dont les scores sont les plus bas sont pour la plupart des pays fragiles et touchés par des conflits comme le Soudan du Sud (8 points), la Somalie (9), la Libye (13), l’Erythrée (13) et la Guinée équatoriale (13) et 20 pays africains ont amélioré leurs scores par rapport à l’édition 2023 de l’indice de perception de la corruption alors que 22 ont vu leurs scores régresser et 12 ont conservé les mêmes scores et cinq pays africains seulement obtiennent des scores supérieurs à 50 points sur une échelle de 100 points : Seychelles, Cap-Vert, Botswana, Rwanda et Maurice et pour les meilleures progressions par rapport à 2023 ont été réalisées par la Côte d’Ivoire (+5 points) et le Rwanda (+4 points), tandis que les plus fortes régressions concernent l’Erythrée (-8 points) ainsi que la Libye, le Soudan du Sud et l’Egypte (-5 points pour chacun des trois pays).
En conclusion , comme je le rappelais dans une interview donnée au grand quotidien financier les Echos -Paris le 07 aout 2008, et dans plusieurs contributions internationales entre 2O1O-2O24 la lutte contre la mauvaise gestion et la corruption renvoient à la bonne gouvernance et de la rationalisation de l’Etat dans ses choix en tant qu’identité de la représentation collective. Selon un rapport de la Banque africaine de développement BAD dans une note du 08 décembre 2024 l’Afrique perdrait 145 milliards de dollars par an pour corruption en 2023 contre 128 en 2021, soit plus 5,17% de son PIB évalué à 2800 milliards de dollars ce qui est énorme . –Selon François Valérian, président de Transparency International dans l’introduction du rapport 2024, , « la corruption est une menace mondiale en constante évolution qui ne se contente pas de saper le développement, loin de là : c’est une cause essentielle du déclin de la démocratie, de l’instabilité et des violations des droits humains. La communauté internationale et chaque nation doivent faire de la lutte contre la corruption une priorité absolue à long terme. C’est capital pour faire reculer l’autoritarisme et parvenir à un monde pacifique, libre et durable. Les tendances dangereuses révélées par l’Indice de perception de la corruption pour 2024 montrent qu’il est nécessaire de prendre des mesures concrètes dès maintenant pour lutter contre la corruption à l’échelle mondiale. » Comme l’a mis en relief l’économiste de renommée mondiale, John Maynard Keynes, il vaut mieux que l’homme exerce son despotisme sur son compte en banque personnel que sur ses concitoyens.
Pr des universités, Expert international- Dr d’Etat Abderrahmane MEBTOUL






