Après son examen et adoption par le Gouvernement, le projet de loi de finances 2020 sera bientôt devant le Parlement pour débat. Ce projet prévoit plusieurs mesures, dont, notamment un retour progressif de la courbe budgétaire suivant la logique de rigueur, de rationalisation et d’assainissement des finances publiques, avec la mise en place des objectifs de retour des grands équilibres économiques et le maintien de l’aide sociale de l’Etat aux catégories vulnérables et du pouvoir d’achat des citoyens.
Dans ce contexte, le PLF-2020 prévoit la rationalisation des dépenses de fonctionnement des services et administrations publiques, des dépenses publiques et des recettes issues des services et des biens. Il s’agit également du renforcement de l’attractivité économique nationale et l’amélioration du climat d’affaires, de même que la diversification et l’élargissement des sources de financement de l’économie nationale. Il prévoit, en outre, l’amélioration des revenus des recettes ordinaires du budget de l’Etat à travers l’augmentation du rendement des opérations de recouvrement fiscal et simplification des procédures fiscales et douanières ainsi que la lutte contre l’évasion fiscale. Reposant sur des perspectives prudentes des recettes de fiscalité pétrolière à la lumière de la conjoncture marquée par l’instabilité des marchés des hydrocarbures, le PLF 2020 prévoit, outre le maintien de la politique sociale de l’Etat, une croissance économique relative et une grande rationalisation des importations des biens et services avec un taux d’inflation maîtrisé. De ce fait, les dépenses publiques connaîtront en 2020 une baisse de -9,2 %, due à la baisse des dépenses de fonctionnement (près de -1,2 %) et des dépenses d’équipement (-20,1 %), et ce, après les opérations de régulation et d’encadrement des dépenses de l’Etat.
Quant aux recettes publiques et en dépit de la hausse qu’elles ont enregistrée, soit 5,3 % pour la fiscalité ordinaire, elles connaîtront, de façon générale une baisse de -8,3 % en raison de la fiscalité pétrolière qui atteindra 2200,3 milliards de dinars en 2020. Concernant les dispositions législatives et fiscales proposées, elles s’inscrivent dans le cadre de la consécration de l’efficacité du système fiscal à travers l’amélioration du niveau de recouvrement fiscal et l’augmentation des recettes du budget de l’Etat, notamment par la fiscalité ordinaire et l’élargissement progressif de la base de l’assiette fiscale. Elles visent également à renforcer l’attractivité de l’économie nationale avec la levée des restrictions prévues dans le cadre de la règle 51/49 appliquée aux investissements étrangers en Algérie et touchant les secteurs non stratégiques. Le projet de loi propose la possibilité de recourir, de façon sélective, au financement étranger auprès des institutions financières mondiales de développement en vue de financer les projets économiques structurels et rentables avec des montants et des délais conformes à la rentabilité de ces projets et leur solvabilité. Il propose, en outre, la possibilité pour les citoyens résidents d’importer des véhicules touristiques de moins de 3 ans et ce, à leur propres frais et ces derniers doivent respecter les normes et standards internationaux, notamment en matière de protection de l’environnement, outre le renforcement des impôts et des taxes sur la fortune et les biens suivant les indicateurs de fortune mobilière et immobilière en vue d’assurer la répartition idoine des charges fiscales entre tous les citoyens. A cet égard, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, a mis en valeur les propositions mentionnées dans ce projet de loi, lesquelles «traduisent expressément les décisions prises par le Gouvernement en matière de rationalisation des dépenses publiques et de préservations des équilibres financiers, notamment celles liées à la réduction du déficit de la balance des paiements».
A ce propos, le Premier ministre a fixé le cadre général que doit adopter ce projet de loi, lequel doit préserver le caractère social de l’Etat, sans porter atteinte aux acquis du citoyen. Pour ce faire, Bedoui a donné des orientations à l’effet d’élaborer le PLF 2020 à la lumière du recours au financement conventionnel et aux recettes ordinaires du budget. Il a également exigé de poursuivre la mise en œuvre des décisions du Gouvernement tendant à réduire le déficit de la balance des paiements et à préserver les réserves de change. Dans ce cadre, il a été demandé au groupe ministériel de fournir plus d’efforts en vue de réduire au maximum la facture des importations. Dans l’objectif de drainer des capitaux étrangers au profit de l’économie nationale, créer de la richesse et des emplois et la promotion des activités économiques dans plusieurs secteurs qui pâtissent de contraintes et d’entraves qui inhibent l’acte d’investir, le Premier ministre a appelé à la mise en place de tous les mécanismes pratiques à même d’améliorer le climat d’affaires et de réunir toutes les conditions incitatives. Il a également appelé à la concrétisation de la décision d’autoriser les citoyens à importer les véhicules d’occasion de moins de 3 ans, à leurs propres frais, et dans le respect des normes et standards internationaux, notamment la protection de l’environnement, l’exonération de start-up et des investissements des jeunes porteurs des projets du paiement des différents impôts et taxes et l’octroi de mesures incitatives, à même de leur faciliter l’accès au foncier aux fins d’extension de leurs projets.
Bedoui a ordonné de charger une commission composée des ministères des Finances, de l’Industrie, de l’Environnement, du Travail, du Commerce et de l’Agriculture, de proposer une série de mesures et de facilitations indispensables, au titre de ce projet de Loi, en vue d’amener cette catégorie d’entreprises à concrétiser ses projets. En vue d’accroître le recouvrement des recettes et droits de l’Etat et des Collectivités locales, Bedoui a demandé à ce que les objectifs devant être atteints au titre du PLF 2020 soient clairement définis conformément à une nouvelle vision qui repose sur l’engagement de concrétiser les résultats tracés, avec mise en place de tous les moyens et mesures incitatives au profit des agents chargés des opérations de recouvrement, en vue d’atteindre ces objectifs qui feront l’objet d’évaluation périodique. Il a appelé à la rationalisation des dépenses de fonctionnement des Administrations publiques, la réactivation de l’application des nouvelles dispositions de délégation du service public en accordant la gestion des structures publiques de proximité au profit des jeunes porteurs d’idées ou un groupe de jeunes diplômés d’université et d’instituts. Le Premier ministre a appelé tous les secteurs à être à «la hauteur de la rigueur financière et budgétaire imposée par la conjoncture et à faire montre de sens élevé de la responsabilité à l’égard des grands défis qui attendent le pays et la gestion des affaires publiques, une responsabilité et un devoir nationaux que tout un chacun se doit d’assumer, par la rationalisation de notre consommation et le rejet de toutes formes excès et de gaspillage».