Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a indiqué que la modernisation, la numérisation et l’humanisation de l’administration étaient au cœur des réformes initiées par le président de la République, soulignant que ce processus a atteint une étape avancée.
Le ministre a exprimé, également, son souhait de passer à la vitesse supérieure en 2018 en concrétisant le projet de la e-commune dont la réalisation a été entamée, en phase pilote, au niveau des APC d’Alger avant d’être généralisée en 2018. Bedoui a fait savoir, à ce titre, que plus de 12 millions de passeports et 7 millions de cartes identité biométriques ont été délivrés depuis le lancement de l’opération, laquelle «n’a pas atteint encore la cadence souhaitée». Le ministre a appelé les citoyens à demander la carte d’identité biométrique auprès des APC, eu égard à son importance majeure dans les futures opérations électroniques à travers les différentes prestations, expliquant qu’elle contient des applications qui seront prochainement exploitables. Cette carte est l’axe de toute opération de modernisation engagée d’autant qu’elle comprend un numéro national pour chaque citoyen qui lui permettra d’effectuer ses opérations au niveau des autres secteurs, a assuré le ministre. Annonçant, à ce propos, l’entrée en service du permis de conduire biométrique et du document électronique d’immatriculation des véhicules à partir de 2018, Bedoui a indiqué que l’année 2017 a constitué une nouvelle étape dans la numérisation de l’administration locale ainsi que l’achèvement des expériences relatives à ces deux projets. Abordant la communauté nationale à l’étranger, le ministre a déclaré, sur les ondes de la Radio algérienne, que ses services déploient de grands efforts pour prendre en charge cette communauté qui fait partie intégrante de la communauté nationale, affirmant que la mise à disposition des portails électroniques liant les données à travers les deux centres de Laghouat et d’El Hamiz a permis aux citoyens de la communauté de retirer confortablement leurs documents.
Les préoccupations soulevées par la communauté lors des réunions ont été prises en charge, a-t-il assuré. Par ailleurs, Bedoui a affirmé que les projets de lois relatifs aux collectivités territoriales, à la démocratie participative, aux partis politiques et aux associations étaient des ateliers ouverts qui seront présentés au gouvernement puis au Conseil des ministres avant d’être soumis au Parlement pour adoption, ajoutant que ces lois seront conformes aux nouvelles valeurs constitutionnelles. Il a relevé que l’Administration algérienne sera en mesure d’organiser des élections électroniques à partir des législatives de 2022 et avec des compétences algériennes, soulignant cependant que la décision de recourir à ces élections électroniques appartient aux hautes autorités du pays. Estimant que 2017 a été l’année des élections par excellence à travers les deux importantes échéances qu’ont été les législatives et les locales, Bedoui s’est félicité du respect des échéances constitutionnelles après des perturbations dans le passé qui ont eu des résultats négatifs tant sur le plan national qu’international. L’image de l’Algérie, dira-t-il, a été construite à travers le respect de ces échéances électorales, faisant état d’une révision de l’organisation administrative actuelle dans le cadre d’une proposition qui sera transmise au gouvernement pour la création de directions locales des élections, étant donné le caractère permanent de l’opération électorale.
Concernant les critiques relatives au corps électoral, Bedoui a précisé que celles-ci ont baissé cette année grâce au recours à la technologie pour l’assainissement des listes électorales, permettant la suppression de 1 300 000 noms pour cause de décès et d’inscriptions multiples. S’agissant de l’évaluation des deux échéances électorales organisées en 2017, Bedoui a réitéré qu’elles se sont déroulées dans de «bonnes conditions», ajoutant qu’elles ont permis la concrétisation des nouvelles valeurs constitutionnelles issues de la Constitution amendée, à savoir la démocratie, la liberté d’expression, d’opinion et de la presse ainsi que la consolidation de la place du citoyen et toutes les conditions juridiques réunies à la faveur de la révision du code électoral et le traitement de certaines omissions enregistrées dans le précédent. Après avoir rappelé l’installation de l’ensemble des Assemblées populaires communales et de Wilayas (APC/APW), issues des élections locales, le ministre a indiqué qu’un autre travail «nous attend en matière d’accompagnement des nouveaux élus en termes de formation et d’instructions nécessaires pour le développement local et la création de la richesse sur la base des potentialités locales». D’autre part, Bedoui a salué le travail accompli par la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), instance permanente et indépendante avec un pouvoir de proposition, a-t-il dit, faisant état d’une réunion entre le ministère et cette Instance dans quelques semaines pour une évaluation du travail accompli et l’examen de mesures supplémentaires pour l’amélioration le régime électorale.
Dans un autre registre, le ministre a estimé que l’amélioration du service public s’est traduite par les projets et les réalisations accomplis et s’est cristallisée dans les réformes politiques et dans le dernier amendement de la Constitution qui a placé le citoyen au cœur des politiques publiques tout en l’associant dans la gestion des affaires publiques. Le ministre a affirmé, à ce propos, que la réhabilitation du rôle de proximité des collectivités locales, les nombreuses mesures prises et le transfert aux communes de certains services qu’assuraient les daïras et les wilayas ont permis de rapprocher l’administration du citoyen et d’éradiquer la bureaucratie à travers l’assouplissement des procédures administratives et la modernisation des prestations du service public. Le recours aux prestations électroniques n’a pas de limite pour atteindre une administration électronique, a-t-il fait savoir, ajoutant que le guichet électronique unifié sera généralisé en 2018 à l’ensemble des communes du pays outre les prestations de service à distance grâce à la signature électronique. Une opération tributaire de l’obtention par le citoyen d’une carte d’identité biométrique, dont 7 millions ont été délivrées, a précisé le ministre. L’année 2018 verra également, a-t-il ajouté, l’entrée en vigueur, de manière progressive, du permis de conduire et de la carte d’immatriculation de véhicules électroniques, mettant en avant le saut qualitatif qu’a connu la gestion du service public dans de nombreux secteurs.