Le Président Bouteflika en Conseil des ministres : «La crise du pétrole nous impose des défis majeurs exigeant la dynamisation des réformes»

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En président hier la réunion du Conseil des ministres, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a relevé que la crise des prix du pétrole s’installe dans la durée et «nous impose des défis majeurs exigeant notamment la dynamisation des réformes à mettre en place».

A cet effet, il a chargé le gouvernement de poursuivre la mise en place du nouveau modèle de croissance, adopté l’année dernière par le Conseil des ministres, y compris son volet de réformes pour l’amélioration de l’environnement de l’investissement et la modernisation du système fiscal, des banques publiques et du marché financier. Parallèlement, le chef de l’Etat a invité le gouvernement à valoriser davantage toutes les ressources et richesses dont dispose le pays, y compris les hydrocarbures fossiles conventionnels et non conventionnels ainsi que les énergies renouvelables. Dans ce contexte, le chef de l’Etat a souligné la nécessité de poursuivre la mise en œuvre de la politique de rationalisation budgétaire adoptée l’année dernière pour redresser les finances publiques à l’horizon 2019. En outre, et pour ne pas trop impacter les programmes publics d’investissements, le Président Bouteflika a instruit le gouvernement à l’effet de promouvoir des financements internes non conventionnels qui pourraient être mobilisés pendant quelques années de transition financière. Tout en insistant sur la nécessité de préserver la souveraineté économique du pays, le président de la République a ordonné au gouvernement d’éviter le recours à l’endettement extérieur et de contenir davantage encore le volume des importations de biens et de services à l’effet de préserver les réserves de changes du pays. Rappelant la nature irrévocable des choix nationaux en matière de justice sociale et de solidarité nationale, le chef de l’Etat a également chargé le gouvernement de travailler à une plus grande rationalisation de cette politique sociale, y compris par un meilleur ciblage des subventions publiques.

Enfin, il a appelé à une solidarité totale dans l’action gouvernementale, à une politique efficace de communication en direction de l’opinion publique et une concertation continue avec les partenaires économiques et sociaux du gouvernement. Le Plan d’action du gouvernement, adopté par le Conseil des ministres et qui sera présenté prochainement devant l’Assemblée populaire nationale, s’inscrit dans la continuation de la mise en œuvre du programme du président de la République.

Il s’articule, notamment autour du renforcement de l’Etat de droit, des libertés et de la démocratie, ainsi que la consolidation de la bonne gouvernance, la promotion de l’identité nationale et la préservation de la mémoire. Concernant les volets économiques et financiers, la modernisation des finances publiques et du système bancaire, l’assainissement de la sphère économique et la promotion de l’investissement et la valorisation de toutes les richesses du pays, figurent parmi les axes de ce Plan d’action. L’amélioration du cadre de vie par l’offre de logements, l’accès aux énergies et à l’eau, et la préservation de l’environnement, l’amélioration du système national d’enseignement et de formation et la valorisation de la recherche scientifique et la modernisation du système national de santé, constituent aussi des priorités pour le gouvernement du nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune.

Au plan social, l’accent sera mis sur la préservation du système national de sécurité sociale et de retraite, la promotion de l’emploi, le renforcement des mécanismes de solidarité nationale, ainsi que la poursuite de la prise en charge des catégories sociales aux besoins spécifiques. Tebboune avait indiqué qu’une reconversion économique «nécessaire et urgente» constitue la priorité de la nouvelle équipe gouvernementale pour que l’Algérie «ne dépende plus des fluctuations des prix des hydrocarbures». Il s’agit de construire une économie «plus saine et plus équilibrée» dans laquelle le secteur privé «aura toute sa place, peut-être même une place prioritaire, avec toute la régulation et le contrôle que doit faire le gouvernement», avait-il expliqué. Tebboune avait assuré que son gouvernement allait continuer sa mission avec les mêmes priorités qu’a fixées le président de la République et qui sont l’éradication totale de la crise du logement, l’éducation et la santé.