Le port du masque réduit le taux d’incidence du Covid-19 de 53 %, selon une vaste étude

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Une analyse publiée, ce jeudi, dans le British Medical Journal montre que le port du masque réduit l’incidence du Covid-19 de 53%. Selon les auteurs de ces travaux, les données disponibles sur l’efficacité des mesures barrières en général sont cependant encore trop faibles. C’est un accessoire dont beaucoup de Français voudraient se débarrasser au plus vite : le masque. Selon une revue de plus de 30 études réalisées partout dans le monde depuis le début de la pandémie, son port serait pourtant la mesure la plus efficace contre la propagation du Covid-19, réduisant son taux d’incidence de 53%. Le lavage des mains permet également une réduction de 53% de l’incidence du virus, bien que cela ne soit pas statistiquement significatif après ajustement, seul un petit nombre d’études ayant été faites sur le sujet. Le respect de la distanciation sociale, lui, permettrait de faire chuter l’incidence de 25%. «Cette revue systématique et cette méta-analyse suggèrent que plusieurs mesures de protection personnelle et sociale, dont le lavage des mains, le port du masque et la distanciation physique sont associées à des réductions de l’incidence du Covid-19», écrivent les chercheurs dont le travail, le premier à évaluer aussi largement l’efficacité des mesures barrières, a été publié dans le British Medical Journal (BMJ).

Un manque de connaissances problématiques dans la gestion de la pandémie Depuis le début de la pandémie début 2020, un vaste panel de mesures a été testé d’un pays à l’autre sans avoir le recul nécessaire pour affirmer si elles allaient vraiment porter leurs fruits. Ainsi, ces choix ont parfois varié au fil du temps comme en France, où les autorités ont initialement fait preuve de scepticisme sur le port généralisé du masque, puis l’ont rendu obligatoire dans de nombreux lieux.  Après une période d’obligation, certains pays ont au contraire fait le pari de supprimer le port du masque, comme le Royaume-Uni mi-juillet ou le Danemark en septembre. Or, ces pays connaissent une situation épidémiologique beaucoup plus défavorable que celles de la France, l’Italie, la Suisse, l’Espagne ou le Portugal qui, eux, l’ont conservé, fait remarquer à l’AFP Antoine Flahault. «Sans qu’il soit aisé d’attribuer la totalité de la dégradation de leur situation à la seule levée du port du masque, il est probable qu’elle ait joué un rôle», souligne l’épidémiologiste. En Israël, le port du masque en intérieur a été levé en juin pour être à nouveau imposé moins de dix jours plus tard, face à la hausse des contaminations. De son côté, le directeur de l’OMS Europe, Hans Kluge, affirmait début novembre que «des projections fiables montrent que si nous parvenions à un taux d’utilisation de 95% des masques en Europe et en Asie centrale, nous pourrions sauver jusqu’à 188 000 vies sur le demi-million de vies que nous risquons de perdre d’ici février 2022». Au-delà du port du masque, le bon respect des gestes barrières est aujourd’hui réclamé par les autorités sanitaires, qui s’inquiètent du rebond épidémique. En France, alors que la progression des contaminations est de l’ordre de 40 à 50% par semaine sur les 15 derniers jours, l’application des mesures de protection individuelles semblent tomber aux oubliettes. Mais si celles-ci sont présentées comme pouvant freiner la propagation du virus, les auteurs de cette méta-analyse soulignent que l’évaluation de l’efficacité de nombreuses mesures sanitaires est toujours rendue impossible par le nombre d’études trop faible ou les trop nombreux biais des travaux existant. Les scientifiques n’ont ainsi pas été en mesure d’examiner les recherches sur les effets d’une bonne aération des lieux clos en raison du faible nombre d’études sur le sujet. Pourtant, de nombreux chercheurs jugent qu’une telle mesure est cruciale puisque le coronavirus se transmet d’abord par les airs. «La transmission du virus se fait à 95 % par les aérosols que nous projetons lorsque nous parlons, lorsque nous crions, lorsque nous chantons. Ces petites particules ont tendance à monter et à stagner dans les pièces, par exemple une fumée de cigarette dans une pièce.