Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a présenté, hier, devant l’Assemblée populaire nationale (APN), le projet de loi de finances (PLF) 2026, lors d’une séance plénière présidée par Brahim Boughali, président de l’Assemblée et en présence de membres du gouvernement.
A cette occasion, le ministre a affirmé que le projet de loi intervient dans un contexte national marqué par une « reprise progressive de l’économie, portée par les efforts du gouvernement dans les différents secteurs », mettant en avant « les efforts continus de l’Etat en matière d’encouragement de l’investissement, de diversification de l’économie, de relance des grands projets structurants et de développement des exportations ». M. Bouzred a précisé à cette occasion que le projet de loi prévoit des dépenses budgétaires de l’ordre de 17.636,7 milliards de dinars en 2026 et des recettes estimées à 8009 milliards de dinars. Le taux de croissance de l’économie nationale pour l’année prochaine devrait atteindre 4,1% avant de grimper à 4,4 % en 2027 puis à 4,5% en 2028, selon les prévisions du PLF 2026, qui prend en compte l’évolution de la situation économique nationale et internationale, notamment les résultats attendus des secteurs hors hydrocarbures. Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait donné instruction lors de la réunion du Conseil des ministres pour que le PLF 2026 ne prévoit aucune augmentation qui accable le pouvoir d’achat du citoyen. Les orientations du président de la République ont porté également sur la mise en place d’un plan de modernisation et de développement des mécanismes d’action de l’Office national des statistiques (ONS) sur les plans structurel et technique, avec la création d’annexes de l’Office couvrant les wilayas et les communes, afin que l’Etat ait une vision statistique basée sur la réalité de l’Algérie profonde. Le chef de l’Etat avait souligné, en outre, la nécessité d’œuvrer à l’instauration d’une assiette fiscale non contraignante, mais plus efficace en termes de recouvrement, pour lutter contre l’évasion fiscale et les comportements négatifs dans le domaine de l’impôt. Il avait également instruit de faire en sorte que la prochaine loi de finances soit incitative à l’investissement et à la concurrence et de veiller à ce que la loi de finances ne prévoit pas « des décisions sectorielles pour susciter l’admiration et à visées populistes, mais pour réaliser une valeur ajoutée et une faisabilité économique étudiée avec des résultats garantis ». La croissance économique de l’Algérie devrait s’établir à 4,1% en 2026 et 4,4% en 2027, selon les prévisions du PLF 2026, en prenant en considération l’évolution du contexte national et international, notamment les performances attendues des secteurs hors hydrocarbures. Conformément à la tendance générale de l’économie nationale, le produit intérieur brut (PIB) devrait se situer en valeur courante à 41.878,3 milliards DA en 2026, passant à 45.018,4 milliards DA en 2027 puis 48.395,7 milliards DA en 2028, selon les chiffres présentés par le ministre des Finances. Le PIB hors hydrocarbures s’établirait, quant à lui, à 36.286,5 milliards DA en 2026, puis 39.578,3 milliards DA en 2027 avant d’atteindre les 43.117,8 milliards DA en 2028, tandis que la croissance hors hydrocarbures se situerait à 4,9% en 2027 et à 5% respectivement pour 2027 et 2028. Le cadrage macroéconomique et budgétaire du PLF 2026 est établi sur les prévisions pour la période triennale 2026-2028, en se basant sur l’évolution du contexte économique national et international, notamment en matière de l’offre et de la demande en produits d’hydrocarbures. Dans ce contexte, le prix de référence fiscal du baril de pétrole brut est estimé à 60 dollars (USD) sur la période 2026-2028, alors que le prix du marché du baril est fixé à 70 dollars. Au plan de l’activité économique nationale, le PLF s’attend à la poursuite de sa dynamique positive sur la période 2026-2028, principalement portée par les performances attendues des secteurs hors hydrocarbures. Il s’agit du secteur agricole dont le taux de croissance devrait atteindre 5,4 % sur la période 2026-2028, porté par les investissements en cours et l’amélioration de la production, notamment celle des céréales, qui passerait de 44 millions de quintaux en 2026 à 62 millions en 2028. Cette progression reflète, selon le projet de loi, les effets attendus des réformes engagées, en particulier le développement de filières stratégiques, telles que la céréaliculture, la production laitière et les viandes rouges. Le secteur industriel, pour sa part, devrait enregistrer une croissance de 6,2 % en volume sur la même période, alors que la croissance du secteur de la construction serait de 5,1%, portée par « la relance des investissements et la poursuite de la réalisation des objectifs stratégiques en matière de logement ». Quant au secteur des services, il devrait réaliser une croissance de 5%, soutenue par la diversification de l’économie et l’expansion de l’activité économique. Par ailleurs, et concernant les prévisions de clôture pour 2025, le PLF 2026 prévoit un taux de croissance de 4,4% comparativement à 4,5% prévu dans la loi de finances de 2025. D’autre part, les dépenses budgétaires devraient se situer à 17.636,7 milliards DA en 2026, 17.815,7 mds DA en 2027 puis 18.499,7 Mds DA en 2028, alors que les recettes budgétaires devraient atteindre, quant à elles, 8.009 milliards DA en 2026, 8187,2 Md DA en 2027 puis 8412,7 mds DA. Les recettes de la fiscalité ordinaire devraient ainsi progresser de 6,6% en moyenne annuelle durant cette période, malgré la baisse des recettes fiscales pétrolières budgétisées, qui passeraient de 2.697,9 milliards DA en 2026 à 2.588,4 milliards DA en 2027, puis 2.513,5 milliards DA en 2028. La masse salariale pour 2026 s’élèvera à 5.926 milliards DA, représentant 33,6% du total du budget de l’Etat, avec une augmentation de 83 milliards DA (soit 1,4%) comparativement à 2025 (5.843 Mrds DA). En matière de dépenses de transferts, le PLF 2026 prévoit un montant de 2.812 milliards DA, couvrant principalement les subventions aux établissements publics et organismes sous tutelle, les transferts aux personnes 2284 mds DA, dont allocation chômage 420 mds DA, 424 mds DA aux retraites et assimilé, alors que le montant global des subventions aux produits de large consommation comme les céréales, le lait, l’eau dessalée, l’énergie, le sucre, l’huile et le café avoisine 657 mds Da. Dans ce contexte, le PLF 2026 souligne que les budgets de l’Etat pour la période 2026-2028 s’inscrivent dans la continuité de la trajectoire budgétaire arrêté jusqu’à présent, visant à améliorer la maîtrise des dépenses publiques et à assurer une évolution encadrée et soutenue des recettes fiscales. Cette orientation a pris également en considération les taux de consommation budgétaire observée, estimés à environ 70%, ce qui permet de réduire progressivement le déficit global du Trésor.
T. Benslimane






