Le PDG de la Cagex à la Radio : «Une véritable stratégie de redéploiement des exportations s’impose»

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Le PDG de la Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations (CAGEX), Djillali Takiret

L’Algérie œuvre, dans le cadre de sa politique d’encouragement des exportations, notamment, hors hydrocarbures, à libérer les capacités nationales de production ainsi qu’à atteindre une croissance économique durable.

Il aura fallut attendre plus de trente ans après pour que cette mesure soit prise en considération d’autant que l’Algérie se préparait à élaborer son nouveau modèle économique. Pour le PDG de la Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations (CAGEX), Djillali Takiret, les premières tentatives ont débuté durant les années 80. Les mesures prises durant cette période avait pour objectif d’encourager les entreprises, qui étaient dans leur majorité, versées dans le secteur public. La situation n’a cependant pas beaucoup évolué, dira le PDG, lors de son intervention, hier, à l’émission L’Invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio algérienne. En effet, les exportations hors hydrocarbures sont restées marginales. Les hydrocarbures continuent encore à représenter l’essentiel des ventes à l’étranger avec une part dépassant les 90%, alors que les exportations hors hydrocarbures ne représentent que 5% du volume global et sont essentiellement constitués par le groupe «demi-produits». Elles se sont chiffrées en 2017 à «seulement 1,8 milliard de dollars». Pour l’intervenant, des actions ont été entreprises pour améliorer la situation. Il cite entre autres l’organisation de «deux assises» consacrées aux exportations dont les résultats n’ont pu être perceptibles qu’«aujourd’hui». Il citera aussi la tenue de la dernière tripartie. Et encore, cela reste peu convaincant. Selon lui, il est nécessaire, de définir une «véritable stratégie de redéploiement des exportations», selon les filières, et de la renforcer par l’élaboration d’un «plan d’action multiformes», qui touchera le secteur «économique et les administrations d’accompagnement et de facilitation». A ce propos, il importe de rappeler, que la feuille de route du projet de la mise en place d’une Stratégie nationale d’exportation (SNE), permettant la diversification de l’économie et des exportations, devrait être finalisée en juin prochain. La première consultation nationale sur ce projet, tenue en octobre dernier, avait permis de cerner les objectifs de cette stratégie. Saisissant cette occasion, le PDG relèvera l’importance de l’Organisme qu’il gère et estime qu’il a son «mot à dire». Il regrettera la non-implication de la Cagex, malgré son expertise de plus de 20 ans dans le domaine, dans l’élaboration de cette stratégie. Créée en 1996, la Cagex a pour mission «d’assurer les risques commerciaux, politiques, de non-transfert et les risques de catastrophes naturelles lors des transactions à l’export».

La Cagex, fera-t-il signaler, «reste à la disposition des pouvoirs publics» et entend «apporter sa contribution pour le développement» de l’activité d’exportation. D’ailleurs, il rappellera que la Cagex détient un rôle important, car elle est chargée «de donner une visibilité» et d’éviter la situation des impayés. «Cela ne sert à rien d’exporter la marchandise sans rapatrier la contrepartie», a-t-il dit encore. Il rappellera à ce propos que près de «25% des quelque 700 entreprises exportatrices algériennes que compte le pays sont assurés à Cagex». Selon les chiffres avancés, cet organisme ne couvre ainsi que «10% à 15% du volume global des exportations». Comme entraves, le directeur général évoque les difficultés dans la réalisation des exportations compte tenu de l’absence d’une mise à niveau des lois du pays. C’est dans cette optique qu’il proposera l’adaptation de la législation. «Il doit y avoir nécessairement une mise à niveau de notre législation et de nos réglementations relatives au commerce international», a-t-il dit à ce propos. Outre, le volet juridique et législatif, le PDG de la Cagex a considéré que le décollage de l’activité d’exportation en Algérie était également tributaire, entre autres, de l’amélioration du règlement de change, des infrastructures et de l’organisation de contrôle des frontières.