Le rôle crucial que l’Algérie est en train de jouer dans la résolution politique des conflits et crises a été de nouveau souligné et elle est considérée aujourd’hui comme un partenaire stratégique et un acteur principal garant de la stabilité dans la région du Sahel.
Ce rôle vient, encore une fois, d’être mis en évidence par le Parlement européen qui, par la voix du président de sa Commission des Affaires étrangères (AFET), David Mc Allister. a affirmé que l’Algérie est un « pilier important » dans la stabilité de la région du Sahel. « Nous considérons, à l’Union européenne, que l’Algérie est un pilier important dans la stabilité de la région (du Sahel) », a déclaré à la presse Mc Allister au terme de son audience avec le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Mettant l’accent sur le renforcement de la coopération parlementaire entre l’Algérie et l’UE, Mc Allister a qualifié la mise en place, il y a deux années, d’un comité de coopération entre l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Parlement européen de « grand pas », soulignant que la coopération entre l’UE et les autres pays doit inclure le volet parlementaire. De son côté, M. Messahel a considéré son entretien avec Mc Allister de « rencontre constructive » pour les deux parties, ce qui a permis d’évoquer, a-t-il dit, les relations entre l’Algérie et l’UE. « Nous avons abordé la situation en Algérie, notamment les étapes franchies depuis 1999 dans l’édification de l’Etat de droit et de la démocratie », a-t-il relevé, précisant, à ce propos, que « le mérite revient au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et à la politique de bonne gouvernance qu’il a prônée depuis son élection ». Pour ce qui est de la situation dans la région, M. Messahel a indiqué que cette rencontre a permis à l’Algérie « d’apporter plus d’explications sur son approche dans la résolution les problèmes et des conflits ». En ce sens, il a réaffirmé « la nécessité de résoudre les conflits par le dialogue et la réconciliation », soulignant en ce qui concerne la Libye que l’Algérie « soutient le dialogue entre les Libyens eux–mêmes, une solution dans le cadre de l’application du plan des Nations Unies, ainsi l’application de la feuille de route de l’Envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassane Salamé ». S’agissant du Sahara occidental, M. Messahel a affirmé que « nous sommes pour l’application de toutes les décisions et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, comme nous soutenons l’envoyé spécial du SG des Nations Unies pour le Sahara occidental, Horst Kohler, dans les efforts qu’ils déploie », ajoutant qu’il a évoqué avec Mc Allister la situation au Sahel et la lutte antiterroriste, ainsi que la lutte contre le crime organisé et la migration clandestine. Lors de son entretien avec le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, le responsable européen a déclaré que l’Algérie a vécu, il y a 20 ans, une situation très difficile et a pu relever le défi de la lutte contre le terrorisme et je pense que tous les pays qui y font face peuvent tirer des enseignements de l’expérience algérienne. Il a ajouté que l’Algérie était considérée comme le « garant de la sécurité » dans la région, se disant « très heureux » de « voir enfin l’Algérie stable après toutes ces dures épreuves ». Mc Allister a indiqué avoir discuté avec M. Bedoui de l’approche algérienne dans la résolution des crises et sa politique de non-ingérence, l’immigration clandestine sur laquelle « il y a un bon niveau de coopération », ajoutant avoir également évoqué les questions liées à la sécurité et à la réforme de l’administration publique. De nombreux pays, faut-il le souligner, n’ont pas manqué, ces dernières années, de saluer le rôle pionnier de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, mettant en avant son expérience en matière de réconciliation nationale qui a jeté les bases de la paix et de la stabilité. Ils ont réitéré l’attachement de l’Algérie aux principes de sa politique étrangère, notamment en ce qui concerne le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays, le soutien aux causes justes dans le monde et aux droits des peuples à l’indépendance et à l’autodétermination. L’année dernière, le groupe international sur les crises n’avait pas tari d’éloges dans son dernier rapport sur l’Algérie, mettant en avant ses efforts en faveur de la paix et de la sécurité dans la région. Le rapport note que l’Algérie est en passe de devenir un acteur indispensable de la stabilité en Afrique du Nord et au Sahel, à travers sa démarche de promotion du dialogue comme solution des crises de ses pays voisins. Le rapport observe qu’au « moment où l’insécurité, l’ingérence étrangère et la polarisation augmentent partout dans la région, l’Algérie a promu le dialogue et le renforcement de l’Etat comme les meilleurs moyens pour faire sortir ses voisins de la crise et préserver dès lors sa propre sécurité à long terme ». Ce retour de l’Algérie sur la scène politique régionale, après une longue absence depuis sa décennie noire dans les années 1990, a été « positif pour plusieurs raisons », selon le rapport qui mentionne que « son approche de la promotion de l’inclusion et du compromis pour la stabilité de ses pays voisins offre une occasion à un système international qui a lutté pour faire face aux défis engendrés par les soulèvements arabes ». Alger a joué un rôle important, plus particulièrement, en Libye, au Mali, et en Tunisie ou elle « a défendu les solutions politiques plutôt que la polarisation, l’agitation sociale et les conflits armés », relève la même source, ajoutant que « compte tenu de la rareté des acteurs capables de jouer un rôle constructif dans la région, cela est très positif, en particulier au Sahel ». Il faut relever que ce n’est pas la première fois que le rôle de l’Algérie est salué par la communauté internationale, puisque les Etats-Unis, première puissance mondiale, avaient fortement apprécié les efforts déployés par l’Algérie pour promouvoir la paix et la stabilité en Afrique du Nord et au Sahel. Les Etats Unis avaient remercié l’Algérie pour ses efforts dans la médiation et son appui pour l’accord de paix au Mali, qualifié de feuille de route pour rétablir la sécurité et stimuler la bonne gouvernance ainsi que la réconciliation et la justice dans ce pays. La diplomatie américaine avait affirmé que l’Algérie a joué un rôle de soutien « fondamental » dans le cadre des efforts de l’ONU pour parvenir à une solution politique dans ce pays, estimant que la réunion des parties libyennes en Algérie a été un jalon « très important ». Cela confirme le leadership de l’Algérie dans la région, mais aussi l’engagement des parties libyennes envers le dialogue comme étant la seule solution viable à cette crise, avait affirmé le secrétaire d’Etat américain, soulignant que son pays s’engage à continuer d’appuyer ce processus pour une Libye stable unie et en paix. L’Algérie est le pays qui a combattu le terrorisme dans des circonstances particulièrement tragiques et son peuple a payé un lourd tribut et c’est la raison pour laquelle, elle demeure plus que jamais mobilisée pour lutter contre cette menace, tout en appelant la communauté internationale à conjuguer ses efforts pour gagner cette bataille, qui est extrêmement importante pour toute l’humanité.
T.Benslimane