Le ministère de l’Agriculture se défend et rassure : « Aucun cas d’empoisonnement à cause des pesticides »

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Face aux inquiétudes provoquées par le refoulement de produits agricoles algériens par des pays étrangers, le ministère de l’Agriculture est monté au créneau pour la troisième fois depuis dimanche, pour tenter d’éteindre la polémique et de rassurer les consommateurs. Les produits phytosanitaires à usage agricole sont soumis, avant leur mise sur le marché national, à une homologation délivrée par le ministère de l’Agriculture suite à plusieurs procédures de contrôle, a indiqué le directeur de la protection des végétaux et des contrôles techniques auprès de ce ministère, Moumen Khaled. La demande d’homologation doit notamment comprendre un certificat attestant que ce produit est homologué dans le pays d’origine, une fiche descriptive de la matière active et du produit commercial contenant toutes les données scientifiques et techniques relatives à l’identification, aux caractéristiques physico-chimiques de la matière active et du produit, explique-t-il. Cette demande doit également comprendre un dossier comportant les résultats toxicologiques et épidémiologiques de la matière active et du produit commercial, ainsi qu’un dossier biologique comportant les résultats de l’efficacité du produit. Les demandes d’homologation sont alors examinées par la Commission interministérielle d’homologation composée notamment des ministères chargés de l’Industrie, du Commerce, de l’Environnement, de la Santé, du Travail et de l’Enseignement supérieur. Cette commission est relayée par un Comité biologique composé des instituts techniques du ministère de l’Agriculture, qui sont chargés d’expérimenter les pesticides sur le terrain pour une période de deux ans, détaille-t-il. C’est sur la base des expérimentations que la commission interministérielle d’homologation donne l’autorisation pour l’utilisation des pesticides. Selon M. Moumen, les pesticides homologués doivent être utilisés sur des cultures, des insectes et contre des maladies précises et à des doses également bien définies. Le même responsable précise que l’importation des produits phytosanitaires est soumise à l’obtention d’une autorisation technique préalable délivrée par l’autorité phytosanitaire nationale. D’autre part, un contrôle de conformité est exercé aux frontières avec prélèvement d’échantillons à des fins d’analyse. En cas de non de conformité du produit après analyse, l’agent de l’autorité phytosanitaire aux frontières prend des mesures d’interception notifiées à l’importateur. À titre d’exemple, pour la période allant depuis janvier 2018, sur 772,5 tonnes de produits phytosanitaires importés, une quantité de près de 16 tonnes a été refoulée pour non-conformité.

Utilisation des pesticides

Evoquant le mode d’utilisation des pesticides, M. Moumen explique qu’un travail d’encadrement et d’accompagnement des agriculteurs est mené régulièrement par les organismes de ministère de l’Agriculture, notamment les instituts techniques, pour leur inculquer le mode d’usage du produit selon les normes pour lesquelles il a été homologué. Il relève, entre autres, l’importance des délais d’emploi des pesticides avant la récolte (un délai minimal autorisé entre le dernier traitement et la récolte): il y a des traitements qui doivent s’arrêter une semaine avant la récolte pour certains produits, et de trois jours pour d’autres. “Notre travail de sensibilisation porte aussi sur la nécessité de respecter les délais d’emploi avant la récolte, sachant que l’objectif principal est d’éviter l’accumulation des résidus”.

Aucun cas d’empoisonnement à cause des pesticides

D’autre part, se référant au Centre national de toxicologie, M. Moumen affirme qu’ « aucun cas d’empoisonnement causé par des pesticides n’a été enregistré jusqu’à maintenant. » Sur ce point, il avance que la mise en place d’organes de contrôle rigoureux est en cours. Concernant la récente affaire de refoulement de produits agricoles exportés vers le Canada et la Russie, le même responsable affirme que ce refoulement est dû au non-respect de la chaîne de froid: “Il y a des opérateurs qui ne respectent pas la chaîne de froid’, regrette-t-il. Selon ce responsable, le groupe de travail chargé d’œuvrer à la réalisation du développement durable des exportations agricoles, installé lundi dernier par le ministre du Commerce, permettra d’accompagner les exportateurs dans les filières agricoles.

El Badji M