Le gouvernement poursuit sa stratégie de modernisation du système de paiement en Algérie à travers une série de mesures ambitieuses visant à généraliser l’usage des moyens électroniques. Cette démarche repose sur l’adaptation du cadre réglementaire, l’intégration des nouvelles technologies, ainsi que l’inclusion des prestataires de services de paiement (PSP) et des banques numériques. Le ministre des Finances, M. Bouzred, a souligné que cette évolution doit garantir la sécurité des transactions, protéger les acteurs économiques contre les menaces liées à la cybersécurité et rester conforme aux standards internationaux.
La modernisation des infrastructures de paiement électronique est présentée comme un pilier essentiel pour sécuriser les opérations et renforcer l’adoption. Elle implique la mise en place d’un cadre technique robuste, des investissements en cybersécurité conformes aux normes internationales, ainsi que la création de trois centres de données destinés à garantir la résilience du système. En parallèle, l’interopérabilité et l’inclusion financière sont renforcées grâce au déploiement du Mobile Switch, une plateforme centrale permettant la compatibilité entre les différentes solutions de paiement mobile. Le ministre a également insisté sur la nécessité d’assurer une formation continue des professionnels du secteur afin de garantir l’efficacité et l’évolution permanente du système de paiement. L’objectif est clair : développer de nouvelles technologies de paiement pour améliorer la rapidité, la sécurité et l’accessibilité des transactions. Cela comprend notamment les cartes sans contact, les cartes à débit différé et les cartes virtuelles, toutes dotées de technologies de chiffrement renforcé. Les paiements via téléphone mobile, notamment à travers les QR codes, sont aussi au cœur de la stratégie, afin de pallier le déficit en terminaux de paiement électronique (TPE) et de faciliter les transactions de proximité. Les banques sont d’ailleurs encouragées à développer leurs propres applications de paiement, interopérables via le Mobile Switch. Dans cette optique, la numérisation des flux de paiements repose sur une adoption large des moyens électroniques, que ce soit pour les transferts d’argent, les paiements par mobile ou par Internet. Des incitations sont prévues pour les secteurs public et privé afin d’accélérer ce processus. Dans l’administration et les entreprises publiques, le recours aux paiements électroniques pour le règlement des factures, taxes et droits vise à renforcer la transparence et l’accès aux services. Dans le secteur privé, l’installation obligatoire de dispositifs de paiement électronique dans les supermarchés et commerces est prévue. Par ailleurs, des mesures fiscales incitatives, telles que des réductions de TVA et des exonérations, sont envisagées aussi bien pour les commerçants que pour les consommateurs, afin de favoriser l’adhésion aux paiements numériques. La promotion de ces moyens passe également par des campagnes de sensibilisation destinées aux consommateurs et aux commerçants. Elles mettront en avant les avantages économiques et sécuritaires des transactions numériques. Ces campagnes, considérées d’intérêt public, seront diffusées gratuitement à travers les chaînes de télévision, la radio et les réseaux sociaux, en partenariat avec les secteurs concernés. De plus, la formation des commerçants à l’utilisation des équipements et à la gestion des transactions est jugée essentielle. Des enquêtes d’opinion et des ateliers spécialisés seront également organisés pour recueillir les retours des usagers et améliorer les dispositifs existants. À ce jour, plus de 21 des 49 mesures prévues dans la première feuille de route ont déjà été mises en œuvre. Une nouvelle feuille de route est en cours de préparation. Elle intégrera les actions non finalisées de la première phase, en plus de proposer de nouvelles mesures jugées prioritaires. Leur mise en œuvre devrait accélérer de manière significative l’adoption des moyens de paiement électroniques à travers le pays. Ces initiatives traduisent un engagement clair des autorités publiques à renforcer et moderniser l’ensemble du système de paiement national. L’approche adoptée se veut progressive, inclusive et structurée, avec pour objectif de consolider la confiance des usagers, d’améliorer l’accessibilité des services et de favoriser l’intégration des solutions numériques dans l’économie nationale. Les chiffres du paiement électronique en Algérie. Le ministre a dressé un état des lieux à fin avril 2025 : Cartes de paiement : 20.498.350 cartes émises, dont 16.189.017 cartes Edahabia et 4.309.333 cartes CIB. Distributeurs automatiques de billets (DAB/GAB) : 4.577 appareils, avec 197.323.075 transactions en 2024, pour un total de 3.691 milliards de dinars. Terminaux de paiement électronique (TPE) : 77.576 appareils installés à fin avril 2025, pour 5.579.708 transactions en 2024, représentant 44,5 milliards de dinars. Paiement en ligne : 644 e-commerçants affiliés et 63.634.914 transactions électroniques réalisées depuis le lancement du service.
Amine Chabouni






