Le divorce  en Algerie: Le taux a atteint « son plus haut niveau depuis l’indépendance »

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Une hausse « considérable » des cas de  divorces a été enregistrée en Algérie au cours de l’année 2018  comparativement à l’année 2017, a indiqué à Constantine, l’experte  juridique, Souad Kassâa, lors d’une rencontre nationale sur « le divorce »  organisée à l’Université des sciences islamiques « Emir Abdelkader ».

« Des statistiques récentes révèlent 68.284 cas de divorce enregistrés en  2018 en Algérie contre 65.637 en 2017 », a expliqué Mme Kassâa, au cours de  sa communication intitulée « Les problématiques  juridiques et de  jurisprudence du  divorce », relevant que le taux de divorce a atteint « son  plus haut niveau en Algérie depuis l’indépendance ». Les instances des affaires familiales auprès des différents tribunaux du  pays ont enregistré « une moyenne annuelle supplémentaire de plus de 5.000  affaires de divorce, soit un cas de divorce toutes les 6 heures », a fait  savoir l’intervenante. Elle a ajouté que 30% des divorces sont signalés parmi des couples  nouvellement mariés et étaient prononcés après consentement des deux  parties, sur décision de juge ou unilatéralement. De son côté, l’enseignante Zoubida Akroufa, (université d’Abderrahmane  Mira de Bejaia), a assuré que 90 % des cas de divorce ont été prononcés  dans un état de colère, soulignant que  » l’Algérie est le cinquième pays à  l’échelle arabe qui enregistre un taux élevé en terme de divorce ». Environ 15.000 cas de répudiation ont été recensés durant l’année 2018 en  Algérie, a révélé Mme Akroufa, expliquant  que la propagation du phénomène  du divorce est due « à l’ignorance des dispositions relatives au divorce et  la mauvaise interprétation et confusion de certaines fatwas diffusées sur  des chaînes satellitaires ». Pour sa part, Abdelwahab Merabtine, imam et enseignant principal auprès de  la direction des Affaires religieuses de Constantine, a souligné la  nécessité de créer un comité scientifique qui regroupe les compétences  universitaires ainsi qu’une instance auprès du conseil de la justice  chargée des affaires familiales qui permettrait « de venir à bout des  problèmes familiaux sans recourir au divorce ». Organisée par la direction locale des Affaires religieuses en  collaboration avec l’Université « Emir Abdelkader », cette rencontre a vu la  participation de plusieurs enseignants-chercheurs issus des différentes  universités du pays, ainsi que des cadres de la direction des Affaires  religieuses.

Houda H