Le discours pragmatique de Sellal : Développement, investissement, croissance… 

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Une administration locale efficace et débureaucratisée assurant un service public de qualité au citoyen et promouvant l’investissement et le développement a été le leitmotiv de la réunion gouvernement-walis dont les travaux ont pris fin hier au Palais des nations.

En disant toutes les vérités sur la réalité de la situation socio-économique de l’Algérie et insistant sur la préservation de la souveraineté de la décision économique nationale dans le contexte de difficultés financières que vit le pays du fait du recul des prix du pétrole, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aura été d’une franchise totale et d’un pragmatisme inébranlable. «La conjoncture que traverse le pays, dira-t-il, nous dicte de préserver la souveraineté de notre décision économique, car notre décision politique en est tributaire. Le gouvernement ne saurait tolérer un niveau d’endettement élevé, car cela risque de compromettre l’avenir des générations futures, a-t-il ajouté, affirmant qu’il «nous incombe de penser à leur avenir». A ce titre, il y a lieu de développer les ressources d’hydrocarbures et d’appuyer les explorations, qu’il s’agisse des ressources classiques ou du gaz de schiste. Evoquant la règle 51/49  qui régit les investissements étrangers en Algérie, le Premier ministre a précisé que celle-ci avait consacré la souveraineté de l’Algérie sur son économie en dépit des critiques essuyées. Selon A. Sellal, 2017 s’annonce «difficile» pour l’économie nationale, d’où l’importance de promouvoir de nouvelles ressources économiques, notamment à la faveur des efforts des autorités locales au niveau des communes, des wilayas et des régions. Elle sera «notre dernière chance pour opérer un changement de vision économique privilégiant la culture du travail», a averti le Premier ministre, appelant les walis et les responsables locaux à axer leurs efforts sur le soutien aux activités d’investissement dans les secteurs des industries lourde et légère, du tourisme et de l’agriculture.

Les pratiques bureaucratiques dans le secteur économique n’ont plus lieu d’être, notamment après l’introduction de lois favorisant la liberté d’initiative et protégeant les cadres gestionnaires dans la prise de décision. A ce titre, le chef de l’Exécutif a insisté sur la nécessité de changer les mentalités en matière de gestion locale et les investisseurs algériens doivent assumer leur part de responsabilité dans le développement de l’économie nationale. Sellal a appelé à tenir l’analyse de la situation économique du pays à l’abri du défaitisme et du pessimisme, estimant qu’un minimum de consensus autour d’une vision économique unifiée entre le gouvernement, les autorités locales et les partenaires sociaux et économiques était nécessaire pour atteindre les objectifs escomptés. Soulignant que la croissance sera dorénavant cherchée dans l’entreprise sur la base du nouveau modèle économique de croissance, il a invité les responsables et les élus locaux à accorder une importance particulière à l’accroissement de l’offre foncière, la simplification des procédures administratives, l’accompagnement des opérateurs et le replacement des PMI, du tourisme et de l’agriculture au cœur des dynamiques de développement local.

Il a indiqué que malgré la contraction de ses revenus pétroliers depuis trois années, l’Algérie continue de résister et de déployer des efforts pour préserver la stabilité de ses indicateurs macroéconomiques, ajoutant que le gouvernement, comme en 2016, tablait sur un taux de croissance de 3,9% en 2017. Abondant dans le même sens, le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, a indiqué que ses services s’attelaient à une prochaine révision du code communal  et de wilaya, conformément à la dernière révision constitutionnelle. Les modifications qui seront introduites dans ces codes visent à lever les obstacles et permettre une action plus efficace des collectivités locales.

Bedoui a plaidé pour une révision de la fiscalité et des finances locales à travers l’institution d’un cadre fiscal et financier permettant aux communes de sortir de leurs difficultés financières. Il a appelé les walis à œuvrer à la libération de l’esprit d’initiative au niveau des collectivités locales et à répondre aux attentes des citoyens, soulignant que la paix et la stabilité dont jouit l’Algérie aujourd’hui est la première priorité du président de la République, ajoutant  que la paix et la stabilité sont un fondement essentiel pour la relance du développement et de l’investissement. Plusieurs ministres se sont succédé pour mettre en exergue les actions entreprises pour mettre en œuvre le nouveau modèle de croissance économique et pour une meilleure gouvernance. Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a, notamment, indiqué que les travaux de réalisation de 50 parcs industriels destinés à l’investissement seront lancés avant la fin du premier trimestre 2017. Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdesselam Chelghoum, a fait savoir, de son côté, que le secteur agricole a attribué une superficie de plus de 600 000 hectares pour la réalisation de projets structurants d’un montant de 600 milliards de dinars.

T.B.