Le démontage douanier mis en place à compter du 1er septembre: Le coût des produits européens estimé à 308 milliards de dollars

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Le 1er septembre, l’accord de partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne est mis en œuvre à 100%, et ce, en matière de démantèlement douanier, à un moment où le gouvernement insiste sur la nécessité de modifier le partenariat, à cause duquel le Trésor public a subi des pertes en dinars et en dollars.

Durant les 16 années précédentes, 308 milliards de dollars ont été dépensés sur les marchandises européennes. Pendant ce temps, cela n’a pas donné aux produits algériens un visa pour pénétrer sur le marché européen, à l’exception du pétrole et du gaz. Dans une déclaration à la presse, le président de l’Association nationale des exportateurs algériens, Ali Bey Nasri, indique que «l’accord de partenariat entre l’Algérie et l’Europe a donné des résultats négatifs pour le Trésor public en 2015, en raison de l’effondrement des prix du pétrole et du gaz demeurant les produits les plus importants entrant sur le marché européen.

A une époque auparavant, les voyants des rentes du secteur des hydrocarbures s’affichaient en vert», soulignant au passage que «les résultats négatifs révélés par le passé excluant les exportations de gaz et de pétrole». Selon Ali Bey Nasri, l’Algérie a appelé à une révision du dossier en s’asseyant à la table des négociations avec les représentants de l’Union européenne à Bruxelles, afin d’exiger des droits de douane supplémentaires que l’Europe a déjà protesté auparavant et n’a pas accepté lorsque l’Algérie en a évoqué le sujet en 2016, les Européens ont invoqué l’article 17 de l’accord, qui stipule de ne pas augmenter les droits de douane, tandis que la partie algérienne invoque l’article 40, qui permet de protester contre des droits supplémentaires dans le cas où des résultats négatifs seraient enregistrés dans la balance des paiements, une situation dans laquelle l’Algérie vit depuis 5 ans. Dans ce contexte, le président de l’Anexal dira : «Nous sommes actuellement dans la phase d’évaluation, et après cela nous allons nous asseoir à la table des négociations avec l’Union européenne, pour revoir les points qui ne servent pas l’économie nationale, en raison de la situation délicate que traverse aujourd’hui l’Algérie, du fait de la baisse du prix du pétrole, et de la baisse des revenus, qui doit osciller d’ici la fin de l’année, selon les estimations, entre 23 et 25 milliards de dollars, soit 11 milliards de dollars de moins par rapport aux années précédentes.» Tout en considérant que l’Europe, pour sa part, se plaindra des demandes de droits supplémentaires que l’Algérie divulguera et qui recourra à la mise en œuvre de l’article 40 du texte de l’accord, car cet article permet de revoir les droits supplémentaires en cas de perte de balance des paiements, soulignant que «le commerce de l’Algérie ne représente pas plus de 0,8% des exportations européennes, sur un total de 2132 milliards de dollars que l’Europe exporte dans le monde. «Les importations algériennes de marchandises européennes au cours des 16 années de mise en œuvre de l’accord, selon Ali Bey Nasri, ont été estimées à 308 milliards de dollars, tandis que les droits de douane auxquels l’Algérie a renoncé au profit des Européens équivalaient à 15 milliards de dollars par an. L’Association nationale des exportateurs algériens a salué les décisions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, concernant la modification des accords de partenariat internationaux, y compris l’accord avec l’Union européenne, tout en appelant à la nécessité de revoir l’accord algéro-européen, dont les dispositions ne sont restées que de l’encre sur papier, et l’Union européenne n’est engagée que dans des affaires commerciales. L’aspect industriel, qui pousse les Européens à investir en Algérie, tels que le transfert de technologie et la libre-circulation, a été ignoré pour des raisons que l’Algérie ne connaîtpas ! Il est à noter qu’au cours des dernières années, l’UE s’est contentée de commercialiser ses marchandises en Algérie de manière déséquilibrée, sans accorder de facilités aux marchandises algériennes pour entrer sur le marché du Vieux continent.

  1. W. Benchabane