Les chiffres peuvent paraître anodins quand il s’agit de vies humaines, mais en matière d’études et de prévention, ils ont toute leur importance et sont souvent indispensable à la mise en place d’une stratégie. Les routes algériennes continuent allègrement à engendrer des pertes humaines et par la même occasion des pertes financières significatives en matière de déploiement des équipes de secours ou des frais de soins. C’est dans ce cadre que le Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR) a élaboré un plan d’action multisectoriel pour endiguer ce fléau qui pèse lourd sur l’économie nationale.
Le premier semestre de l’année 2017 aura enregistré pas moins de 1.600 décès dans 12.358 accidents de la circulation, a indiqué mercredi à Alger, le directeur du Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR), Ahmed Nait El-Hocine. Notant « 1695 personnes ont perdu la vie sur nos routes au cours de ce semestre de l’année 2017, contre 1.919 durant la même période de l’année 2016. enregistre une diminution de 11.67% », a précisé le responsable lors d’une conférence de presse. Cette baisse de la mortalité routière durant ce semestre a épargné 224 vies par rapport à la même période de l’année passée, a souligné le directeur du CNPSR ajoutant que le nombre d’accidents enregistrés de janvier à juillet était de 12358 contre 14238 durant la même période de l’année écoulée. Cette chute du nombre d’accidents de la route est estimée à 1.83% au niveau des zones urbaines, soit 143 d’accidents en moins et 26.95 au niveau des zones rurales, soit 1.737 accidents en moins. Il a rappelé à l’occasion que malgré cette baisse de mortalité, une augmentation est observée au cours du mois de mars durant lequel plusieurs accidents tragiques ont été enregistrés notamment dans les wilayas de Ghardaia, El oued et Tiaret qui ont engendré 23 décès. Pour ce qui est des blessés, M. Nait El-Hocine a souligné que ces accidents ont causé des blessures à 17715 personnes contre 21290 entre janvier et juillet 2016, soit 3575 en moins notant que la meilleure baisse est constatée entre janvier et février 2017, une période qui a connu, selon lui, une réduction du nombre d’accidents. Par ailleurs, le même responsable a relevé que les véhicules légers sont impliqués dans 72.91% des accidents de la circulation durant cette période soit 14.03% de moins tandis que les véhicules lourds sont donné pour être à l’origine de 7.81% des accidents, soit 24.79 de moins. A noter également que les motocycles qui représentent 50842, soit 0.57 du parc automobile, sont signalés dans 12.02% des accidents soit une augmentation de 0.81%. Quant aux véhicules de transport des voyageurs, ces derniers sont impliqués dans 2.98 % des accidents entre janvier et juillet, soit 2.90% en moins. Le directeur du CNPSR a tenu à souligner que les jeunes conducteurs sont sur-représentés dans les accidents survenus au titre du premier semestre 2017, puisque la tranche d’âge comprise entre 18 et 29 ans a été impliquée dans 4482 accidents, soit 36.27% du nombre global des sinistres routiers. Il a rappelé dans ce sillage que les conducteurs titulaires d’un permis de conduire de moins de 5 ans représentent la moitié des conducteurs impliqués, soit 49.53%. Selon lui, cet état de fait peut être expliqué, en grande partie, par le faible apprentissage à la conduite. Les chauffeurs professionnels ont été impliqués dans 1985 accidents durant cette période.
Mise an application du projet algero-espagnol de régulation du trafic routier dans la capitale dès septembre
Le projet algero-esapagnol de régulation du trafic routier dans la capitale sera lancé dès la prochaine rentrée sociale et concernera dans un premier temps 200 carrefours, a annoncé mercredi le directeur général du Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR), Ahmed Naït El Hocine. Lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du bilan des accidents de la route survenus durant le premier semestre de 2017, le responsable a précisé que « la première étape de la mise en œuvre du projet algero-espagnol de régulation du trafic routier dans la capitale concernera 200 à 500 carrefours et sera lancée dès la prochaine rentrée sociale ». Ce projet d’une valeur de 15 milliards de dinars algériens sera réalisé par la société algero-espagnole « Mobilité et éclairage d’Alger » en vertu d’une convention signé en juillet 2016 entre l’Entreprise de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU) et l’Etablissement de réalisation et de maintenance de l’éclairage public d’Alger (ERMA) du côté algérien et deux sociétés espagnoles spécialisées dans les systèmes de gestion du trafic routier. M. Naït El Hocine a, par ailleurs, fait état d’une proposition de création d’un Fonds pour la sécurité routière qui sera financé par les amendes forfaitaires et les contributions des concessionnaires automobiles et des assureurs pour la prise en charge des programmes et des politiques nationales de prévention des accidents de la route sans recourir au budget de l’Etat.