Le rapport de l’indice de liberté économique (en anglais Index of Economic Freedom – EFI) vient de paraître le 04 mars 2O25 étudiant 176 pays avec un classement mitigé pour l’Afrique, en n’oubliant que l’actuelle politique du président américain Trump allant vers un retour à travers les droits de douane, expliquant d’ailleurs les récentes fluctuations boursières mondiales , vers un protectionnisme relatif va à contre courant des principes défendus du libéralisme par The Heritage Foundation et paradoxalement suite aux mesures restrictives américaines et européennes, c’est la Chine qui défend les principes régissant l’Organisation Mondiale du Commerce OMC.
L’économie de marché concurrentielle dans le cadre des avantages comparatifs mondant tout en ne freinant pas l’initiative des entrepreneurs par une bureaucratie et une gestion administrative étouffante, qu’ils soient publics ou privés animés par la seule logique de maximisation des richesses , n’existant nulle part dans le monde de modèles ultra libéral sauvage, un des ouvrages clef d’Adam Smith en plus de la richesse des Nations, étant LA MORALE, l’Etat régulateur joue un rôle stratégique devant concilier les couts sociaux et couts privés , l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale , répartition socio professionnelle et intra régionale, à laquelle je suis profondément attachée, autant que LA LIBERTE au sens large condition de l’épanouissement des énergies créatrices (voir le programme de l’Association Algérienne de l’Economie de Marché ADEM largement diffusée au niveau mondial en anglai-arabe et français entre 1992/1993 dont j’ai eu l’honneur d’être le président de 1992 à 2O16 -conférences données aux USA et au parlement européen).
1- Rappelons que l’indice de liberté économique est un indicateur fondé sur un ensemble de critères économiques, regroupés en quatre catégories principales, son objectif étant de mesurer la liberté économique dans les différents pays du Monde reposant sur la taille du gouvernement ; l’état de droit; les marchés ouverts et l’efficacité réglementaire. Créé par la Fondation Heritage et le Wall Street Journal en 1995 reposant il se base sur les statistiques de la Banque mondiale du FMI, de l’Economist Intelligence Unit ,société appartenant au même groupe que The Economist . Le score total représente la moyenne arithmétique de ces dix indicateurs, chacun d’entre eux étant noté de 0 à 100, où 100 représente une liberté maximale La méthodologie a légèrement évolué au fur et à mesure que de nouvelles données et indicateurs ont été disponibles, l’indice de liberté économique évaluant 178 pays à l’aune de quatre thèmes principaux, la règle de droit (propriété privée, lutte contre la corruption), la taille de l’Etat (dépenses publiques, liberté fiscale), l’efficience réglementaire (liberté de faire des affaires, liberté du travail, liberté monétaire) et l’ouverture au marché (liberté du commerce, d’investissement et liberté financière). Cet indice est un indicateur pour l’attrait d’ investissements directs étrangers IDE où nous avons les prises en compte des indicateurs suivants
Les données collectées pour 2O25 couvrent la période allant du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024 et le score total représente la moyenne arithmétique de ces dix indicateurs, chacun d’entre eux étant noté de 0 à 100, où 100 représentant une liberté maximale. La méthodologie a légèrement évolué au fur et à mesure que de nouvelles données et indicateurs ont été disponibles . Les pays qui ont enregistré les scores les plus élevés (entre 80 et 100) sont considérés comme « économiquement libres » et en fin de classement, on retrouve les pays dits « répressifs » qui regroupent ceux ayant des scores inférieurs à 50 points. l’indice global de liberté économique s’est légèrement amélioré (+1,1 point à 59,7) en 2O25 , mais il reste inférieur au seuil de liberté économique. Quatre-vingt-neuf pays (soit 50 % de l’échantillon) sont « peu libres » ou « réprimés » avec des scores inférieurs à 60, tandis que 60 pays sont « majoritairement non libres » et 29 pays économiquement « réprimés. Singapour conserve la première place, suivi de la Suisse et de l’Irlande et Taïwan atteint son meilleur classement historique (4e) et avec un score de 79,7 sur 100, elle prend la deuxième place en Asie-Pacifique, devant la Corée du Sud (74), le Japon (70,2), la Malaisie (67,1), et la Chine (49). Les anciens pays communistes d’Europe centrale et de l’Est comme l’Estonie (8e), la Lituanie (16e) ou la République Tchèque (20e) ont un score appréciable . Trente-sept pays réalisant leur meilleur score, dont Taïwan, la Géorgie, Israël et la Côte d’Ivoire et quatorze pays ont présenté des améliorations successives au cours des cinq dernières années, dont la Pologne, la Corée du Sud, Taïwan et les Emirats arabes unis. A l’inverse, onze pays sont au plus bas, dont le Venezuela, l’Argentine et la Grèce, les États-Unis tombant à la 26e place (avec un score de 70,2, l’un des plus bas de leur histoire, en raison d’une dépense publique excessive.et la France se retrouve 63ᵉ, Pour l’Europe qui selon ce rapport souffre de nombreuses barrières protectionnistes, d’un marché du travail rigide, de son endettement et de son fardeau fiscal, trois pays sont qualifiés de «généralement non libres» (Grèce, Moldavie, Russie) et deux sont «répressifs» (Ukraine et Biélorussie) . Pour l’Europe nous avons par ordre en points, la Suisse 8O,5-Estionie 76,8-Irlande 76,6-Danemark 76,3-Royaume Uni 75,8-Lituanie 74,7 et l’Allemagne 73,3.
2.-Aucun pays du continent africain ne figure dans la catégorie des économies « libres ». L’étude de The Heritage Foundation révèle que les économies africaines ne sont pas libres dans l’ensemble, en raison notamment de la forte prévalence de la corruption, des niveaux élevés de pression fiscale et du faible degré d’ouverture des marchés. Nous avons ainsi Maurice (15e mondial) le premier sur le continent qui a vu son score augmenter de 3,5 points de pourcentage par rapport à l’édition 2024 du classement. Nous avons ( source The Heritage Foundation- Wall Street Journal – rapport 2O25 ) le ,classement des pays africains par tranche de 1O par ordre décroissant :
1- Maurice (15è rang mondial, globalement libre) 75 points – 2- Botswana (23è, modérément libre)- 3- Cap-Vert (40è, modérément libre)- 4- Seychelles (52è, modérément libre)- 5- Sao Tomé-et-Principe (85è, modérément libre)- 6- Maroc (86è, modérément libre)- 7- Tanzanie (92è, pratiquement pas libre) -8- Namibie (94è, pratiquement pas libre) -9- Bénin (96è, pratiquement pas libre)- 10- Côte d’Ivoire (101è, pratiquement pas libre)- 11- Afrique du Sud (103è, pratiquement pas libre)- 12- Madagascar (104è, pratiquement pas libre)- 13- Gambie (105è, pratiquement pas libre)- 14- Eswatini (107è, pratiquement pas libre)- 15- Sénégal (108è, pratiquement pas libre)- 16- Gabon (110è, pratiquement pas libre)- 17- Ghana (112è, pratiquement pas libre)- 18- Djibouti (114è, pratiquement pas libre)- 19- Angola (118è, pratiquement pas libre)- 20- Mauritanie (119è, pratiquement pas libre)- 21- Rwanda (120è, pratiquement pas libre)- 22- Kenya (121è, pratiquement pas libre)- 23- Guinée (123-, pratiquement pas libre)–24- Lesotho (125è, pratiquement pas libre) -25- Nigeria (127è, pratiquement pas libre)- 26- Mali (129è, pratiquement pas libre)- 27- Togo (132è, pratiquement pas libre)- 28- Tchad (133è, pratiquement pas libre)- 29- Cameroun (134è, pratiquement pas libre) – 30- Niger (137è, pratiquement pas libre)- 31- Comores (138è, pratiquement pas libre)- 32- Ouganda (139è, pratiquement pas libre)- 33- Burkina Faso (141è, pratiquement pas libre)- 34- Zambie (142è, pratiquement pas libre)- 35- Égypte (145è, pratiquement pas libre)- 36- Malawi (146è, pratiquement pas libre)- 37- Mozambique (147è, pratiquement pas libre)- 38- Tunisie (149è, répressif)- 39- République du Congo (153è, répressif) – 40- Liberia (154è, répressif)- 41-Ethiopie (156è, répressif)- 42- Sierra Leone (157è, répressif)– 43- Guinée équatoriale (159è, répressif)- 44- Algérie (160è, répressif)- 45- RDC (161è, répressif)- 46- Guinée-Bissau (167è, répressif)- 47- Centrafrique (168è, répressif)- 48- Burundi (170è, répressif)- 49- Erythrée (171è, répressif)- 50- Soudan (172è, répressif)- 51-Zimbabwe (173è, rang mondial répressif).
En conclusion ,je considère dans mes différents ouvrages, contributions et conférences internationales depuis plus de 4O ans que la liberté humaine et politique ne peut pas exister sans une large dose de liberté économique. L’objectif stratégique de tout gouvernement est de concilier l’efficacité économique, la justice sociale et la liberté individuelle. Aussi, il faut tirer les leçons de ce classement tenant compte des hypothèses émises et surtout de l’imperfection du système d’information surtout en Afrique où la structure économique est dominée par la sphère informelle. L’Index des libertés économiques pour 2025 réalisé collectivement par trois organismes de renommées mondiales, The Heritage Foundation- Wall Street Journal- Adriatic Institute montre que des réformes profondes et une amélioration du climat des affaires sont nécessaires pour l’Afrique, renvoyant à l’urgence d’une gouvernance rénovée , pour lui permettre, en ce monde turbulent et instable, dont les rapports de force tendent à remplacer le Droit, nous orientant vers de profondes mutations géostratégiques , de progresser.






