Le sujet des jeunes chômeurs de Sud, notamment, s’est cruellement rappelé cette semaine au-devant de la scène médiatique, après que des informations colportées par certains quotidiens, eurent fait état de la suppression par la Sonatrach de la condition liée à la résidence pour l’inscription des demandeurs d’emploi aux agences de l’emploi.
Comme un boomerang qui revient de plus en plus vite. Des informations partagées largement par les jeunes issus des wilayas de Sud faisant état d’un nombre de «700 recrutements directs» dans le Sud au profit des demandeurs d’emploi arrivant des wilayas de Nord, ont failli mettre le feu aux poudres. Notamment que les textes de loi et les décrets du gouvernement sont clairs : les jeunes demandeurs d’emploi issus de Sud sont éligibles et prioritaires pour accéder aux postes d’emplois annoncées par les sociétés publiques, notamment Sonatrach dans cette région en étant leur région de résidence. Les chômeurs mécontents mettent en cause «des dépassements et abus d’influence» exercés par certains dirigeants des sociétés pétrolières, qui «auraient recruté des jeunes d’ailleurs dans des sociétés pétrolières dans cette région» alors que dans les wilayas de Sud des milliers de jeunes diplômés qui arrivent sur le marché d’emploi sans une chance d’être recrutés, qui s’ajoutent aussi à d’autres dont les contrats de travail ont expiré. Dénonçant ce qu’ils qualifient «un bafouement de leur droit au travail», ces chômeurs du Sud ont adressé dans ce sens des plaintes et réclamations aux autorités locales concernées dans les wilayas de Sud. Ils s’offusquent également devant «le silence des inspections de travail» sur ces dépassements dans les recrutements de certains responsables des sociétés pétrolières qui auraient, selon les plaignants «imposé des conditions de recrutement contraignants», ce qui menace d’exacerber les sentiments de colère et d’injustice chez chômeurs de Sud. Des appels ont été lancés à l’adresse de président de la République pour ouvrir des enquêtes sur ces allégations et éventuels dépassements dans la politique de recrutement dans les wilayas du Sud. Réagissant à ces accusations et allégations, la Société nationale des hydrocarbures (Sonatrach) a démenti, samedi dernier, dans un communiqué «les informations relayées par des quotidiens nationaux sur la suppression de la condition liée à la résidence pour l’inscription des demandeurs d’emploi aux agences de l’emploi». La compagnie nationale qui est le premier recruteur dans la région a indiqué qu’une telle décision ne relevait pas de ses prérogatives. «La Sonatrach dément catégoriquement les informations relayées par certains journaux quotidiens, parus le 26 décembre 2020, faisant état de la suppression par la Société nationale des hydrocarbures de la condition liée à la résidence pour l’inscription des demandeurs d’emploi aux agences de l’emploi», a-t-elle précisé. Pour Sonatrach, «cette information est totalement erronée et infondée» et les articles en question sont «fallacieux», du moment que le groupe n’intervient nullement dans les inscriptions des demandeurs d’emploi, puisque cette opération s’effectue au niveau des agences locales de l’emploi sur l’ensemble du territoire national». «Les règles déontologiques de la presse exigent de s’assurer de la véracité de cette information avant sa publication», en se rapprochant de la direction de la communication de Sonatrach, seul organe habilité à informer et à communiquer, a estimé la société. «Sans s’approfondir sur les motifs ayant amené le quotidien ou l’auteur de l’article à publier une fausse information, Sonatrach se réserve le droit d‘engager des poursuites judiciaires pour publication d’informations mensongères susceptibles de duper l’opinion publique sur un sujet sensible», a conclu le communiqué de la Sonatrach. Le même jour, le gouvernement a essayé d’expliquer les choses, en mettant en avant que la mesure de la non-exigence de certificat de résidence concerne uniquement les wilayas du Nord. Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a annoncé la suppression de la condition liée à l’obligation de fournir le certificat de résidence pour l’inscription des demandeurs d’emploi à travers les Agences locales de l’emploi (Alem) dans les wilayas du Nord et de son maintien pour les dix wilayas du Sud. Réagissant aux «informations relayées via les réseaux sociaux, faisant état de la suppression de la condition liée à l’obligation de fournir résidence pour l’opération d’inscription auprès des Alem», le ministère a indiqué, dans un communiqué, que «la condition de présentation du certificat de résidence pour l’inscription des demandeurs d’emploi à travers les Alem dans les wilayas du Nord du pays, a été supprimée». La condition de fournir le certificat de résidence est toutefois maintenue pour l’inscription dans les dix wilayas du Sud (Ouargla, Laghouat, Ghardaïa, Béchar, Tindouf, Tamanrasset, Illizi, Adrar, El Oued et Biskra), et ce, au regard du «marché de travail dans ces wilayas, qui est soumis à des mesures et instructions spéciales».
Synthèse de M.W. Benchabane