L’Algérie traverse une crise économique conjoncturelle: Le gouvernement face à un nouveau défi

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, vient de  réaffirmer que  «la crise que traverse l’Algérie est conjoncturelle et non structurelle». Cela laisse supposer que la roue de l’économie nationale, affectée par la pandémie du coronavirus, et la chute des prix du pétrole, sera relancée prochainement.

Cette crise sanitaire et pétrolière a créé en Algérie une situation difficile, mais loin d’être catastrophique. Pour le président de la République, l’Algérie pourra avoir dans deux années une croissance économique forte pour peu que des hommes d’affaires intègres s’impliquent. Partant de ce constat, le gouvernement compte mettre tous les atouts de son côté pour gagner le pari de la relance de la machine économique en veillant à la levée de tous les verrous se dressant devant les investisseurs nationaux et étrangers à travers la Loi de finances complémentaire qui constituera le début d’une rupture et l’occasion de construire un système économique réel. Récemment, le Premier ministre a assuré que tous les verrous qui empêchent l’investissement national et étranger vont disparaître, dans le cadre de LFC, assurant que ce texte va donner une nouvelle dynamique et une autre vision à l’investissement. Cette loi va être le début d’une rupture progressive et de la construction d’un système économique réel et elle va mettre un terme à tout ce qui a été fait pour bloquer les investissements et pour empêcher l’Algérie de construire une réelle économie, avait-expliqué. Evoquant les dispositions prévues dans la LFC, il a cité particulièrement la règle 49/51% qui sera complètement levée, sauf pour quelques secteurs jugés stratégiques. Dans ce contexte, il a fait état de l’élaboration de la LFC sur trois principaux axes de développement qui sont respectivement le développement de la ressource humaine, la transition énergétique et l’économie de la connaissance. Il est question, dans le cadre du premier axe, de développer la ressource humaine, de reconstruire le système national de santé, de réformer l’école et de l’université algérienne. Le deuxième axe portera, quant à lui, sur la transition énergétique et l’exploitation des énergies renouvelables afin de ne plus dépendre de la rente pétrolière, tandis que le troisième axe sera focalisé sur l’édification de l’économie de la connaissance dans l’objectif de moderniser le pays. «Ce sont-là des objectifs nobles auxquels les Algériens doivent croire et pour lesquels ils sont appelés à travailler pour redonner à notre pays un rôle sur le plan international et sa place qu’il mérite», avait relevé M. Djerad, tout en faisant remarquer que l’Algérie dispose de compétences et d’une élite en mesure de concrétiser ces projets et de relever le défi du développement. Assurant que le gouvernement avait établi un diagnostic sur la situation de l’économie nationale, l’intervenant a mis en exergue la vision de l’Exécutif de procéder de manière «sereine» pour «ne pas refaire les erreurs du passé» en vue de mettre en place une «approche pragmatique» devant permettre de sortir le pays d’une crise multidimensionnelle.

L’Algérie dispose de compétences et d’une élite en mesure de concrétiser ces projets et de relever le défi du développement Il a ajouté dans ce sillage que le pays dispose de moyens financiers suffisants pour dépasser la crise économique, mettant en avant l’adoption d’une approche «pragmatique et réaliste» par le gouvernement qui tient compte des difficultés actuelles, appelant les Algériens au dialogue et au patriotisme ainsi qu’à tenir compte de la volonté politique pour reconstruire leur pays. Par ailleurs, et dans une correspondance qu’il avait adressée le mois passé, le Premier ministre avait instruit les membres de son gouvernement à procéder, en application des instructions du président de la République, à une consultation avec les organisations patronales et les syndicats des travailleurs activant dans le monde économique, autour de la problématique de l’atténuation des effets induits par les mesures de prévention et de lutte contre le coronavirus, prises par l’Etat. En effet, les mesures prises par les pouvoirs publics pour la prévention et la lutte contre la pandémie, impactent directement la vie économique et l’emploi, ce qui nécessite une solidarité nationale d’envergure pour le maintien de l’activité économique, la préservation de l’emploi et la prise par l’Etat de mesures de régulation rendues nécessaires par cette conjoncture. Pour assurer la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, le président de la République avait appelé à prioriser l’investissement dans les produits agricoles assurant la sécurité alimentaire du pays. Il s’agit ici d’encourager les filières céréalières, notamment le maïs, ainsi que les filières à même de couvrir les besoins nationaux en sucre, huile et céréalesEn tenant compte des différentes mesures déjà mises en œuvre par les pouvoirs publics dans les domaines bancaire, fiscal, parafiscal et des marchés publics, l’effort commun devra s’orienter d’abord sur l’évaluation, par secteur d’activité, des impacts de la crise sanitaire sur la situation financière et de l’emploi des entreprises. La concertation devra être focalisée également sur le maintien de l’activité économique dans le strict respect des mesures de prévention et de lutte contre le coronavirus ainsi que la prise de mesures pour la survie des entreprises impactées et la préservation de l’outil national de production et de réalisation. Le troisième thème de la concertation portera sur les modalités de mobilisation et de gestion de la sphère économique face à cette conjoncture exceptionnelle que traverse le pays, afin de sauvegarder l’emploi et préparer la reprise de la croissance. Dans ce contexte, et pour assurer la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, le président de la République avait appelé à prioriser l’investissement dans les produits agricoles assurant la sécurité alimentaire du pays. Il s’agit ici d’encourager les filières céréalières, notamment le maïs, ainsi que les filières à même de couvrir les besoins nationaux en sucre, huile et céréales.  Il avait chargé, à ce propos, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural de mettre en place, à court terme et avant la fin de l’année en cours, un mécanisme sous forme d’un office ou autres en vue de relancer et promouvoir les investissements agricoles qu’ils soient nationaux, étrangers ou mixtes. En outre, le président de la République a affirmé que «le recul des recettes algériennes d’exportation des hydrocarbures était une réalité liée à l’évolution de la pandémie du coronavirus que connaît le monde», assurant que «nous devons nous préparer sérieusement pour surpasser les répercussions de la crise économique mondiale. Et d’ajouter : «C’est également une occasion pour nous de prendre conscience de la vulnérabilité de notre économie nationale, en raison de notre négligence pendant des décennies à la libérer de la rente pétrolière, indiquant qu’il est impératif de mettre un terme aux mauvaises pratiques qu’a inculquées la période de l’aisance financière, à l’exemple du gaspillage, de l’esprit dépendantiste, de fainéantise et de surconsommation.» «Se débarrasser de ces pratiques demeure un devoir noble pour nous tous afin de passer sérieusement, collectivement et définitivement vers l’édification d’une nouvelle économie fondée sur la diversification des recettes, la protection de la production nationale, l’économie du savoir et la concrétisation de la transition énergétique, et ce, a-t-il expliqué, pour que le destin de toute une nation ne soit pas à la merci des fluctuations des marchés pétroliers.» En attendant, le président de la République a annoncé la réduction du montant de la facture d’importation de 41 à 31 milliards de dollars et des dépenses du budget de fonctionnement de 30% sans toucher les charges et salaires.  Il a également donné une instruction à l’effet d’arrêter la conclusion des contrats d’études et de services avec les bureaux étrangers, ce qui épargnera à l’Algérie près de 7 milliards USD/an, outre le report du lancement des projets inscrits ou en cours d’inscription, dont la réalisation n’a pas encore été entamée, à l’exception des projets prévus pour les zones de l’ombre. Il s’agit aussi du maintien des dépenses relatives au secteur de la Santé, tout en renforçant les moyens de lutte contre la propagation de l’épidémie du coronavirus et les maladies épidémiques en général, et le maintien du niveau de dépenses liées au secteur de l’éducation. Dans le même cadre, le Président Tebboune a instruit de la prise en charge, lors de l’élaboration de la loi de Finances complémentaire, des pertes subies par les opérateurs en raison de la propagation du coronavirus, tout en chargeant le groupe Sonatrach de réduire, de 14 à 7 milliards de dollars, les charges d’exploitation et les dépenses d’investissement afin de préserver les réserves de change.

  1. Benslimane