Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a mis en avant, mercredi depuis Kuala Lumpur (Malaisie), la « forte volonté » de l’Algérie de renforcer les relations d’amitié et de coopération séculaires avec tous les pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ainsi que son engagement à apporter une nouvelle dimension à ces relations bilatérales à la faveur de son adhésion au Traité d’amitié et de coopération de cette Organisation.
« C’est avec une grande fierté et un immense plaisir que je m’adresse à vous aujourd’hui au moment où mon pays parachève son adhésion officielle au Traité d’amitié et de coopération du Sud-Est », a indiqué M. Attaf dans une allocution à l’occasion de la 58e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN, tout en exprimant sa parfaite considération à l’ensemble des Etats membres d’avoir « accueilli favorablement la demande de l’Algérie et soutenu son adhésion à cet important Traité ». « Certes, ce jour marque un jalon crucial pour les relations de l’Algérie avec l’ASEAN. Comment pourrait-il en être autrement alors que nous avons l’insigne honneur de nous joindre à la famille des Etats membres du Traité, cette famille rassemblant tous ceux qui considèrent l’ASEAN comme un exemple à suivre et un modèle inspirant pour le monde entier », a-t-il soutenu. Il a ajouté que « l’adhésion de l’Algérie à cette famille vénérable repose sur de multiples considérations que l’on peut résumer en trois principaux motifs », précisant que « le premier motif émane de notre estime et de notre admiration pour les pays de l’ASEAN ayant démontré avec brio, à travers leurs activités, leurs travaux et leurs résultats et exploits réalisés, comment la coopération régionale peut-elle mener la transition, renforcer la stabilité et réaliser le bien-être commun de tous ». M. Attaf affirmé, à ce propos, que l’Algérie considère l’ASEAN comme « un modèle exceptionnel d’intégration régionale capable d’inspirer réellement des efforts similaires dans tous les coins du monde, particulièrement en Afrique ». Par ailleurs, le ministre affirmé que le deuxième motif consistait en « la forte volonté animant l’Algérie de renforcer ses relations d’amitié et de coopération séculaires l’unissant à tous les pays membres de l’ASEAN », soulignant que « nous aspirons à travers notre adhésion aujourd’hui au Traité d’amitié et de coopération à donner une nouvelle dimension à ces relations bilatérales, une dimension englobant l’ASEAN en tant que bloc uni, dont la voix collective s’élève et l’impact positif évolue sur la scène mondiale ». Partant de ce principe, a-t-il ajouté, « nous aspirons à renforcer notre interaction et à consolider notre relation avec l’ASEAN à travers l’établissement d’un dialogue de partenariat sectoriel et nous aspirons à votre soutien et à votre appui à cet égard. Le troisième motif concerne, selon le ministre, « notre fierté de partager avec tous les Etats membres de l’ASEAN notre engagement sans faille aux principes du Traité d’amitié et de coopération, d’autant plus qu’il s’agit des mêmes principes que consacre, avec la même vigueur, la Charte des Nations Unies ». Il a estimé que « ces principes découlant du droit international constituent les fondements de la politique étrangère de l’Algérie », des principe, dit-il, qui « ont façonné l’identité extérieure de l’Algérie ». Ce sont ces mêmes principes qui « ont orienté et continue d’aiguiller ses actions et ses positions sur la scène internationale « , rappelle le ministre. A cette occasion, le ministre a affirmé que « notre monde a impérieusement besoin d’un réengagement envers ces principes, notamment au vu des évolutions et des tendances extrêmement préoccupantes qui se révèlent, devant nous, jour après jour ». « Ce qui inquiète est le recours recrudescent et ouvert à la force, au mépris des us et règles reconnus », a-t-il déploré, ajoutant que « le plus alarmant est cette tendance croissante à la violation délibérée du droit international, y compris les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies ». M. Attaf a également mis en garde contre « la marginalisation progressive de l’ONU, l’affaiblissement du système onusien et la transformation du Conseil de sécurité lui-même en un organe impuissant et quasi paralysé », ce qui est extrêmement préoccupant a-t-il martelé. Face à ces développements qui contribuent à la reconfiguration de l’ensemble du paysage mondial, M. Attaf a souligné l’engagement de l’Algérie à œuvrer aux côtés de l’ASEAN à défendre les valeurs de paix, de respect mutuel, de coopération sincère et d’entraide, afin de renforcer le respect des règles du droit international, en tête desquelles les principes du Traité d’amitié et de coopération. Il a également souligné l’engagement de l’Algérie à « coordonner étroitement avec l’ASEAN afin de privilégier la diplomatie à la confrontation et de faire prévaloir la primauté de la loi sur la force et le multilatéralisme sur l’unilatéralisme, étant le seul moyen de parvenir à un avenir où régnera la paix et la prospérité pour toute l’humanité ». L’Algérie qui a toujours plaidé pour une approche globale et intégrée dans le cadre de la résolution des conflits et des crises qui secouent la région du Sahel, vient, une fois de plus, réaffirmer ses positions, tout en précisant que cette approche doit englober deux segments importants, à savoir les projets de développement et l’aspect sécuritaire, notamment à la lumière des derniers développements survenus dans certains pays de la région où plusieurs coups d’Etat ont été opérés. A cet égard, de nombreux acteurs internationaux et régionaux ont salué les grands efforts menés par l’Algérie pour assurer le retour et le maintien de la stabilité dans la région, réaffirmant que le dialogue est la seule et unique choix pour rétablir la paix et la stabilité. A ce propos, le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf avait insisté sur l’impératif de prioriser la solution politique et d’écarter le recours à la force au regard des répercussions désastreuses que pourrait entrainer cette option sur la région toute entière. Il avait indiqué qu’il s’agit du renforcement du principe de rejet des changements anticonstitutionnels et la mise en œuvre de solutions politiques devant aboutir au rétablissement de l’ordre constitutionnel et démocratique. M. Attaf avait précisé que l’approche politique préconisée par l’Algérie propose d’accorder les garanties adéquates dans la perspective d’assurer la durabilité des solutions politiques aux crises et conflits. L’approche politique pour le règlement des problèmes dans la région ne suffit pas et une action complémentaire et intégrée sur le plan économique est nécessaire, avait affirmé M. Attaf, ajoutant que l’objectif est de promouvoir une approche basée sur le développement et mobiliser les financements nécessaires à la mise en œuvre de programmes de développement dans cette région qui a cruellement besoin d’infrastructures sociales et économiques, à même de garantir une stabilité et une sécurité durables. L’Algérie qui a toujours privilégié la voix du dialogue et de la concertation pour le règlement des crises et des conflits, vient, encore une fois, de réaffirmer cette position qui fait partie des principes cardinaux de sa diplomatie. En effet, le président de la République avait réaffirmé les positions constantes de l’Algérie en faveur des causes justes et en soutien aux peuples opprimés qui luttent pour la liberté, en tête desquelles les questions palestinienne et sahraouie. Le chef de l’Etat avait indiqué que « l’Algérie qui est bien placée pour évaluer le prix à payer pour arracher la liberté, ne renoncera jamais à son soutien aux causes justes et aux peuples opprimés qui luttent pour leur liberté ». Sur le plan régional, le Président Tebboune avait mis en avant les efforts consentis par l’Algérie pour parvenir à des solutions pacifiques, rassembler les belligérants et rapprocher les positions et les vues. « L’heure est à la réflexion sur les moyens de promotion des valeurs et principes de la Charte des Nations unies, de consolidation de nos engagements collectifs et d’ancrage de fondements solides, à même de renforcer la coopération mondiale autour des questions majeures », dans le but de « consacrer la paix et la sécurité internationales, mais également le développement durable dans un monde multipolaire », avait indiqué le président de la République. L’Algérie veillera à mettre sa riche expérience en matière de médiation et de promotion du règlement pacifique des conflits à la disposition de l’ONU, avait assuré le chef de l’Etat.
T. Benslimane






