La FAO alerte: 52 % des stocks de poissons en Méditerranée restent surexploités

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Plus de la moitié des populations de poissons en Méditerranée et en mer Noire demeurent surexploitées malgré une baisse notable de la pression de pêche et plusieurs signes de reprise, a indiqué vendredi l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans son rapport biennal.

Selon ce document, la pêche en mer dans ces régions, combinée à l’aquaculture en eaux côtières salées ou saumâtres, génère chaque année environ 2,06 millions de tonnes de denrées alimentaires, pour une valeur estimée à 21,5 milliards de dollars. L’ensemble de cette activité soutient 1,17 million d’emplois directs et indirects. La FAO souligne qu’entre 2013 et 2025, la pression globale exercée par la pêche a diminué de 50 %, tandis que la proportion de stocks exploités dans des limites durables a doublé grâce à l’adoption de mesures de gestion plus strictes et fondées sur la science. Toutefois, 52 % des stocks évalués restent surexploités, et la capture accidentelle d’espèces vulnérables, comme les requins et les tortues marines, demeure préoccupante, en particulier dans certaines zones du centre et de l’Est de la Méditerranée ainsi que dans l’Adriatique. « Les stocks ne sont pas encore là où nous voudrions qu’ils soient, mais ils commencent à se rétablir grâce à une gestion fondée sur la science et à un engagement fort des parties prenantes », a déclaré Manuel Barange, directeur des pêches et de l’aquaculture à la FAO, cité dans le rapport. Il a également estimé que l’aquaculture jouera un rôle essentiel pour répondre à la demande future en produits aquatiques.

En 2023, les pêcheurs de Méditerranée et de mer Noire ont débarqué près de 1,12 million de tonnes de poissons sauvages et autres animaux marins, soit une augmentation de 13 % par rapport à 2022. La Turquie est restée le premier pays de pêche, représentant 31 % des débarquements et 17 % de la capacité de la flotte régionale, suivie par l’Italie et la Grèce. L’aquaculture régionale a produit, la même année, 2,97 millions de tonnes de denrées alimentaires, pour une valeur totale de 9,3 milliards de dollars, dont 940.000 tonnes issues des eaux salées ou saumâtres. Néanmoins, le secteur fait face à des défis croissants : vagues de chaleur, maladies, introduction d’espèces non indigènes, et lourdeurs administratives limitant l’investissement, notamment pour les petits producteurs. La FAO estime enfin que pour répondre à la demande projetée d’ici 2050 et permettre aux pays de la région d’atteindre la consommation mondiale moyenne de 20,7 kg de produits aquatiques par habitant (valeur 2022), la production totale devra augmenter de 14 % à 29 %.

Hakima Halimi

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