La  décision de l’OPEP+ du 03 mars 2O25 d’augmenter sa production à partir du 01 avril 2O25 impacte les cours à la baisse et les sept déterminants du cours du pétrole

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Lors d’une réunion ministérielle par, vidéo conférence le O3 mars 2O25 , l’OPEP+ a décidé  un assouplissement  des réductions volontaires  de production pétrolière à  compter du 01 avril 2O25.

Selon le communiqué du cartel «compte tenu des fondamentaux sains et des perspectives positives du marché », les membres de l’OPEP+  ont réaffirmé leur décision, convenue le 5 décembre 2024, de procéder à un retour progressif et flexible des ajustements volontaires de 2,2 millions de barils quotidiens à partir du 1er avril 2025 » ce qui a condit à une chute des cours  dont la cotation le 05 mars 2O25  sous al barre des 7O dollars , exactement à 14H GMT 69,94 dollars le Brent  et 68,94 dollars le WIT ce qui pénalisera forcément les petits producteurs  dépendant fortement de la rente hydrocarbures.

Rappelons que les treize membres de l’OPEP sont l’Algérie, l’Angola, l’Arabie saoudite, le Congo, les Émirats arabes unis, le Gabon, la Guinée équatoriale, l’Iran, l’Irak, le Koweït, Libye, le Nigeria et le Venezuela. Les 10 autres pays membres de l’OPEP+ sont l’Azerbaïdjan, le Bahreïn, le Brunéi, le Kazakhstan, la Malaisie, le Mexique, Oman, le Soudan, le Soudan Sud et la Russie principal acteur. Selon l’Agence internationale de l’Énergie, l’OPEP représente 34% de la production mondiale et l’OPEP+ compte pour environ 51% de la production mondiale de pétrole. Il faut voir dans cette décision l’influence  des deux plus grands producteurs à savoir la Russie et l’Arabie Saoudite, plus de 1O millions de barils jour les autres pays étant marginaux de l’effet du président américain Trump  dans ses bonnes relations avec ces deux géants pétroliers .dont le but est un cours entre 5O/60 dollars

Quels sont les principaux facteurs déterminant le cours du pétrole ?

Premièrement,

 La croissance de l’économie mondiale  et notamment  de la Chine, le plus gros  le plus gros importateur d’énergie dans le monde où en 2O23, la Chine  a importé  pétrole et de produits dérivés  environ 13,8 millions de barils par jour, l’Europe étant le  deuxième importateur, avec 12,8 millions de barils/j qui selon le FMI  serait de  3,3% en 2O25 et 2O26  un niveau inférieur à sa moyenne historique (3,7 % sur la période 2000–19) La demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 1,1 million de barils par jour (mb/j) en 2025, pour s’établir à quasiment 104 mb/j selon l ‘AIE  plus prudente que l’alliance des producteurs de pétrole, l’OPEP+, qui table sur une demande de 1O5 mb/J en 2O25 contre   1O2,2 mb/j en 2O23 et 1O4,1 mb/j  en 2O24

Deuxièmement,  

Un des plus grand producteur mondial grâce au pétrole et gaz de schiste, sont les USA où du côté de l’offre, nous assistons à une hausse plus rapide que prévu de la production de pétrole (non-conventionnel) qui a bouleversé toute la carte énergétique mondiale, étant passé de 5 millions de barils/jour de pétrole plus de 13 millions de barils jour.  Les Etats-Unis, importateur par le passé, sont devenus le plus grand producteur de pétrole brut (tenant compte de la consommation intérieure) devant l’Arabie saoudite et la Russie. Selon The Telegraph, les Etats-Unis devraient pénétrer fortement le marché mondial avec des quantités sans précédent de gaz naturel liquéfié (GNL) 30 projets sont en cours de réalisation, grâce au gaz et le pétrole de schiste pesant ainsi sur le marché mondial du GNL. Expliquant la décision du président Trump  a demandé à l’Europe de lui acheter plus de gaz et de pétrole afin de rééquilibrer la balance commerciale

Troisièmement

 On doit tenir compte du conflit en Ukraine qui a bouleversé toute la carte énergétique avec la décision du G7 plus l’Australie de plafonner prix du pétrole par voie maritime à 60 dollars le baril et les dérivées à compter de février 2023, ainsi que la décision  de la commission européenne de plafonner le prix du gaz à 180 dollars le mégawattheure.  Certes, ces plafonnements n’ont de chance de succès que si ces prix se rapprochent de ceux du marché où le c ours du gaz en 2025  sur les 12 derniers mois est de 46,51 dollars le MWh sur le marché de gros  alors qu’après la  fermeture  de la  canalisation passant par l’Ukraine représentant environ 14% en direction de l’Europe le cours avait   dépassé les 5O dollars le MWh. L’éventualité du règlement du conflit Russie Ukraine, premier réservoir mondial de gaz ,   devrait renforcer les  capacités russes  en gaz sous la pression de l’Allemagne qui a été fortement pénalisée  pouvant encore faire baisser les prix.   En rappelant qu’avant . le conflit en Ukraine, à travers le North Stream et le South Stream la capacité était de plus de 125 milliards de mètres cubes gazeux pour approvisionner l’Europe, plus de 45% avant les tensions expliquant d’ailleurs que suite aux les tensions avec Europe, la Russie s’est  tournée  vers l’Asie dont la Chine et l’Inde à des prix préférentiels avec de nouvelles canalisations dont  le projet canalisation Sibérie Chine.

Quatrièmement, 

Il faut prévoir le retour à terme, sur le marché de la Libye, sous réserve d’une stabilisation politique, des réserves de 42/44 milliards de barils de pétrole et plus de 1500 milliards de mètres cubes gazeux, pour une population ne dépassant pas 6,5 millions d’habitants, pouvant facilement produire plus de 2 millions de barils/jour; l’Irak, pouvant aller vers plus de 7 millions/jour et l’Iran, s’il y a accord sur le nucléaire ayant des réserves de 160 milliards de barils de pétrole lui permettant d’exporter entre 4/5 millions de barils jour, sinon plus et possédant le deuxième réservoir de gaz traditionnel mondial, plus de 32.000 milliards de mètres cubes gazeux, derrière la Russie et avant le Qatar. A cela pourrait s’ajouter un accroissement de la production de l’Iran où  Russie selon l’agence officielle ruse en date du O2 mars 2O25 , vient de proposer  comme intérimaire pour régler le conflit USA Iran  qui possède le deuxième réservoir mondial  de gaz  plus de 32.OOO milliards de mètres cubes gazeux, 21O  milliards de barils de pétrole   ou en plus contrôlant le détroit de D’Ormuz où transite 25/3O% des produits pétroliers et gaziers mondiaux

Cinquièmement, 

Les nouvelles découvertes dans le monde  notamment en Méditerranée orientale (20.000 milliards de mètres cubes gazeux expliquant en partie les tensions au niveau de cette région, et en Afrique dont le Mozambique (plus de 4000 milliards de mètres cubes gazeux), l’exploitation du gaz conjointement le Sénégal et la  Mauritanie  de l’’Ile de la Tortue,  qui pourrait être le troisième réservoir d’or noir en Afrique après celui du Nigeria 53OO milliards de mètres cubes gazeux de réserves ,et bien d ‘autres découvertes en Afrique avec l’expansion des énergies renouvelables qui risque de bouleverser la carte  énergétique du continent , l’Algérie possédant 24OO milliards de mètres cubes gaz traditionnel et 11/12 milliards de barils de pétrole, sans compter les importantes réserves en méditerranée orientale plus de 4OOO milliards de mètres cubes gazeux dont une partie au bord de Gaza  et  les estimations de la quantité de pétrole dans l’Arctique variant considérablement,  où selon l’Institut d’études géologiques des États-Unis (USGS), étude de février 2023  la région arctique recèle environ 9O  milliards e barils   de pétrole, 1 669 milliards de pieds cubes de gaz naturel et 44 milliards de barils de liquides de gaz naturel

Sixièmement 

 Les politiques de la transition énergétique seront déterminantes pour un nouveau modèle de consommation énergétique mondial qui influe sur les prix des hydrocarbures transitionnels. D’ici à 2030/2035, les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique  dans le monde malgré le retrait des USA de l’Accord de Paris,  devraient fortement progresser et les grandes compagnies devraient réorienter progressivement leurs investissements dans ces segments rentables à terme, les industries écologiques et les industries  de la vie fondées sur le savoir pour reprendre l’expression de Jacques Attali. Car les   USA/Europe représentent actuellement plus de 40% du PIB mondial qui dépasse le seuil des 105.000 milliards de dollars en 2024, pour une population inférieure à un milliard d’habitants  et si les Chinois, les Indiens et les Africains avaient le même modèle de consommation énergétique, il faudrait cinq fois la planète

Septièmement

 L’évolution des cotations du dollar et de l’euro, toute hausse ou baisse du dollar, pouvant entraîner un écart de 10/15%  et les fluctuations des  stocks américains dont la baisse  ou la   hausse  et souvent oubliés les stocks chinois, mais qui  ont des  incidences sur les prix à court terme.

En conclusion, le monde s’orientant vers la multipolarité est  à l’aube d’une profonde reconfiguration des relations internationales qui sera marquée par  la transition numérique et énergétique  et  le principal défi 2023/2025/2030  notamment de l’Afrique est l’urgence d’une stratégie d’adaptation  au mieux de ses intérêts.

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