La décision de l’OPEP+ du 03 mars 2O25 d’augmenter sa production à partir du 01 avril 2O25 et son impact sur  l’économie algérienne: Éviter les erreurs du passé par une plus grande rigueur du contrôle budgétaire

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1.-Lors d’une réunion ministérielle par ,vidéoconférence le O3 mars 2O25 , l’OPEP+ a décidé  un assouplissement  des réductions volontaires  de production pétrolière à  compter du 01 avril 2O25  .Selon le communiqué du cartel «   compte tenu des fondamentaux sains et des perspectives positives du marché », les membres de l’OPEP+  ont réaffirmé leur décision, convenue le 5 décembre 2024, de procéder à un retour progressif et flexible des ajustements volontaires de 2,2 millions de barils quotidiens à partir du 1er avril 2025 » ce qui a conduit à une chute des cours  dont la cotation le 06 mars 2O25   sous  la barre des 7O dollars , exactement à 14H GMT 69,66 dollars le Brent  et 68,71  dollars le Wit, et pour le prix de cession du gaz naturel après avoir  dépassé les 5O dollars le mégawattheure au 05 mars 2O25 (source bourse)   42,27 dollars malgré un  froid rigoureux, en rappelant que durant le premier semestre 2O24 il fluctuait entre 3O/35 dollars  ce qui se répercute sur la rentabilité en bas de baisse sur bon nombre de projets gaziers  ce qui pénalisera forcément les petits producteurs  dépendant fortement de la rente  des  hydrocarbures. Rappelons que les treize membres de l’OPEP sont l’Algérie, l’Angola, l’Arabie saoudite, le Congo, les Émirats arabes unis, le Gabon, la Guinée équatoriale, l’Iran, l’Irak, le Koweït, Libye, le Nigeria et le Venezuela. Les 10 autres pays membres de l’OPEP+ sont l’Azerbaïdjan, le Bahreïn, le Brunéi, le Kazakhstan, la Malaisie, le Mexique, Oman, le Soudan, le Soudan Sud et la Russie principal acteur. Le Brésil les ayant rejoint  en tant que membre depuis janvier 2O24. Selon l’Agence internationale de l’Énergie, l’OPEP représente 34% de la production mondiale et l’OPEP+ compte pour environ 51% de la production mondiale de pétrole. Il faut voir dans cette décision l’influence des deux plus grands producteurs à savoir la Russie et l’Arabie Saoudite, plus de 1O millions de barils jour les autres pays étant marginaux de l’effet du président américain Trump dans ses bonnes relations avec ces deux géants pétroliers .dont le but est un cours entre 5O/60 dollars

2.-Dès lors quel impact dès lors une   baisse du cours des hydrocarbures  sur l’économie algérienne mais qui touchera tous les pays à forte population mono exportateur et dont la consommation intérieure est forte  et les exportations relativement faibles ?    Selon les données jointes au communiqué de l’Opep, la production algérienne connaîtra une augmentation en avril 2O25  pour atteindre 911.000 barils par jour, contre 13 millions  pour les USA, 1O/11 millions barils jour pour la Russie et l’Arabie Saoudite dont 55% exportation et 45% pour la consommation intérieure , les exportations actuelles  étant d’environ 48O.OOO -5OO.OOO barils jour .pour le pétrole et sur plus de 1OO milliards de mètres cubes gazeux  environ 5O milliards ayant connu selon  le site spécialisé en Energie  international  Attaqa du 2O février 2O25   une baisse en 2O24 à 98,41 milliards de mètres cubes en 2024, contre 105,24 milliards de mètres cubes en 2023    Aussi cette augmentation modérée pour l’Algérie   ne compensera pas  la baisse des cours s’il venait  à être entre 6O/65  dollars, pour le volume actuel de production avec  moins  de 4O milliards de dollars de recettes  en devises de Sonatrach  et  en cas de 5O dollars   les recettes  seraient  d’environ 3O milliards de dollars. Cela aura forcément  un impact  sur les équilibres financiers de l’Algérie qui   doit être attentive  aux impacts  de la décision  récente de l’OPEP + .car gouverner c’est prévoir afin d’ éviter les discours  euphoriques ayant conduit  aux scénarios des années passées  que nul algérien ne souhaite. 

D’où l’importance d’une nouvelle politique énergétique  reposant sur un Mix énergétique, efficacité énergétique, développement des énergies renouvelables pour la consommation intérieure , développement de l’hydrogène pour l’exportation  et un accroissement  de  la production pour compenser  cette baisse des prix . L’on devra  tenir compte des nouveaux enjeux énergétiques mondiaux donc d’une forte concurrence  notamment en plus de l’entrée de nouveaux producteurs en Afrique,  de l’accroissement des exportations américaines en direction de l’Europe et éventuellement  du gaz russe en cas  de la résolution du conflit  en Ukraine, l’Algérie ayant profité de ce conflit où sa part est passée   de 1O/12% entre 2O19/2O22  à plus de 19% entre 2O23/2O24. .Car les  recettes de Sonatrach sont passées de 6O milliards de dollars en 2O22, à 5O en 2O23 , probablement entre 43/44 milliards de dollars en 2O24 ou le cours moyen  a été entre 75/77 dollars le baril. Car   face à une pression démographique, plus de 45 millions d’habitants  s’orientant vers plus de 5O  horizon 2O23O, il faut créer 35O.OOO/4OO.OOO empois par  an qui s ‘ajoute au taux de chômage actuel évalué en 2O24 selon les institutions internationales à plus de 14% de la population active , l’ONS du gouvernement donnant  septembre 2O24  à 12,7%, nécessitant 8/9% de  taux de croissance sur plusieurs  années.  C’est une loi économique, les grands projets  hautement capitalistiques annoncés par le gouvernement  s’ils venaient à se réaliser dans les délais impartis,  n’atteindront leur seuil de rentabilité que  dans 5/7 années à partir de leur première année de fonctionnement ,  et pour les PMI/PME que dans 2/3 années,  c’est à dire horizon 2O28/2O32 et sans surcoûts.

 Selon le Premier ministère(rapport officiel rendu public  par l’agence APS) , l’assainissement des entreprises publiques avec une désindustrialisation  qui selon  un rapport officiel du ministère de l’industrie représente  en 2O23  environ 4% du PIB contre plus de 17% vers les années 1978, (source APS)  ont coûté au Trésor public, environ 250 milliards de dollars, durant les trente dernières années à fin 2020, et plus de 65 milliards de dollars de réévaluation, les dix dernières années à fin 2020 , ces assainissements ayant  continué entre 2023/2O24, dont plus de 90% sont revenues à la case de départ, faute de maîtrise de la gestion. Nous assistons à  une extension de la sphère  informelle où le  montant de la circulation fiduciaire hors circuit bancaire a ainsi atteint 8026,19 milliards de dinars à fin septembre 2023, au cours de 135 dinars un dollars soit 59,45 milliards de dollars contre 54,75 milliards de dollars  à fin décembre 2022 contrôlant 33,99% de la masse monétaire en circulation (source banque d’Algérie ) ,

 Or,  Sonatrach avec les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures pour 67% , ce segment étant passé de  6,9 milliards de dollars en 2O22, à 5,O1 milliards de dollars en 2O23 et selon les estimations  de l’ONS durant le premier semestre 2O24  allant vers 4,2 milliards de dollars en 2O24 , procurent 97/98% des recettes en devises du pays. Pour pouvoir exporter il faut des entreprises compétitives devant  dresser la balane devises seul critère pertinent pour évaluer  la performance hors hydrocarbures, devant prendre en compte les matières premières en importées en devises, les subventions accordées notamment pour le gaz, 2O% du prix international pour  certains segment- sidérurgie-ciment-  , la bonification du cout du transport et des taux d’intérêt  D’où l’urgence d’avoir une plus grande budgétaire, où selon le FMI pour les lois de finances de  2O24-2O25   entre budget d’équipement et de fonctionnement  nécessitent  pour l’équilibre  14O dollars avec un fort déficit budgétaire, le  cours de 60 et 70 dollars retenus dans la loi de finances, prix fiscal et prix du marché étant un artifice comptable  Au cours de 134 dinars un dollar, le déficit budgétaire est passé de 3O,5O milliards de dollars en 2O22 , à 46,O4 milliards de dollars en 2O24  et une prévision  de 63,6O milliards de dollars pour 2O25. Et la solutions face  à ces tensions serait de puiser dans les réserves de change évaluées  fin 2O24 à 7O milliards de dollars  et la facilité serait de recourir à une restriction non ciblée des importations  accentuant les pénuries et donc  l’inflation qui en 2O23 a augmenté de 9% ou s’ajoute 5,2% entre octobre 2023 à septembre 2024 (source ONS), dans la mesure où le taux d’intégration entreprises publiques et privés en 2O24 ne dépasse pas 15%  ou encore au dérapage du dinar pour couvrir artificiellement une fraction du déficit budgétaire  et à la planche à billets qui aurait un impact sur le processus inflationniste déjà élevé,  menaçant la cohésion sociale. La baisse des cours   aura forcément un impact sur l’accentuation de la distorsion du taux de change du dinar  par rapport à celui du marché parallèle où le O4 mars  2O25  le cours officiel de l’euro  étant  à 135,02 dinars pour l’achat et à 135,03 dinars pour la vente et celui du marché parallèle continuent  l’euro s’échange  à 250 dinars algériens à l’achat et grimpe à 252 dinars à la vente soit un écart de 86,66% . Aussi, avec une dépense prévisionnelle selon la loi de finances  pour 2O25  de 128 milliards de dollars,   s’impose une planification stratégique, plus de rigueur, l’Etat devant donner l’exemple, et des stratégies d’adaptation où le poids dans les relations internationales doit reposer sur une économie performante,  étant  à l’aube d’une profonde reconfiguration du pouvoir économique mondial.

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