La classe politique rate son train en 2020: La nouvelle Algérie n’est pas compatible avec les anciennes pratiques

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La nouvelle Algérie est censée apporter de grands changements dans tous les secteurs confondus, mais aussi dans le paysage politique. A présent, on remarque que ce sont toujours les mêmes visages, les mêmes formations politiques et les mêmes discours qui retentissent.

C’est dans ce même contexte politique que les prochaines élections législatives et locales auront lieu. Ce qui fait craindre aux commentateurs de la scène politique que ces conditions politiques ne feront que renforcer l’immobilisme ambiant et favoriser le retour des forces politiques ayant concouru à la crise multidimensionnelle d’avant 12/12/2019. Un constat renforcé par le fait que l’année qui s’achève n’a aucunement permis l’émergence de nouvelles forces politiques représentatives au sein de la société comme le souhaitent le peuple et le Président Tebboune. La crise sanitaire provoquée par la pandémie du coronavirus a bien plombé la scène nationale et empêché de nouvelles forces de se structurer et de jouer pleinement leur rôle dans cette conjoncture particulièrement difficile et sensible. Le résultat est que la classe politique a raté son train en 2020, une occasion en or pour se montrer plus entreprenant et prendre de nouvelles couleurs pour aborder l’ère de l’Algérie nouvelle qui est un espoir formulé tous les Algériens, d’aucuns y voient mal comment  des gens qui ont servi, des décennies durant, le système déchu, étaient derrière la gabegie et les malheurs subis, d’être aujourd’hui des  acteurs de changement pour remettre l’Algérie de nouveau sur rail. Les rendez-vous électoraux sont les seules – et rares occasions – où les partis politiques vont à la rencontre des électeurs, ce qui veut dire que l’existence même de ces partis (notamment les FLN, RND et autres) est beaucoup plus liée aux agendas électoraux que de répondre aux revendications et attentes de peuple. Les prochaines élections législatives apporteront-elles du nouveau ? Force est de constater que la dissolution de la chambre basse du Parlement en tenant de nouvelles élections législatives a été toujours sur les langues juste après l’élection de Tebboune. Dans cette perspective, on remarque que beaucoup de députés, qui, depuis leurs élections en 2017, n’ont fait jamais entendre aucune voix, sortent aujourd’hui à la dernière minute pour se faire remarquer par des discours populistes et critiques envers le gouvernement.  C’est dire que la course à la députation a commencé, non pas sur la base de programmes politiques, mais en recourant au populisme et aux discours de conjoncture. On craint ainsi, à l’occasion de ces législatives, le retour des phénomènes de «chkara» ou d’achat des sièges de la députation avec l’argent sale, même si le président Tebboune s’est engagé clairement à moraliser la vie politique et lutter contre les pratiques malsaines. Il y a tout de même un phénomène qui mérite contemplation : cette toute nouvelle formation appelée «Al Massar El Djadid» née en plein Hirak, que nombre d’observateurs prédestinaient à son jeune leader de jouer un grand rôle dans la future carte politique nationale, au vu de cette grande médiatisation dont il bénéficie. On peut dire que ce parti est la seule force qui a émergé actuellement. Il y a aussi la grande question : le président Tebboune, qui a toujours dit ne pas appartenir à une formation politique, optera-t-il pour une coalition de forces politiques – une alliance présidentielle – pour bénéficier d’un appui à sa politique et ses réformes vu les enjeux qui attendent le pays ?

Synthèse de M. W. Benchabane