Chaque édition de la coupe d’Algérie, cette épreuve populaire par excellence, est marquée par un ou quelques clubs inconnus au bataillon et qui émergent avec éclat. On les appelle les cendrillons et, hormis de très rares exceptions, ils sont éliminés, ne pouvant tenir le rythme des ténors. Cette édition a donc son cendrillon qui s’appelle l’US Tébessa, un récidiviste puisque la saison précédente, cette petite équipe de l’extrême Est, est arrivée aux demi-finales. Ainsi c’est le seul club qui reste pour corser cette édition de la coupe d’Algérie banalisée à l’extrême par cette implacable logique qui fait le MCA dérouler devant la courageuse équipe de l’US Béni Douala alors que la JSK a sué pour sortir le club d’un hameau, Nasr El Fedjoudj. Du coup on va suivre cette compétition pourtant très populaire en supportant de toute notre âme, cette équipe de la frontière Est, l’US Tébessa qui va en découdre avec la très rôdée ASO Chlef et on espère de tout cœur que l’unique cendrillon de la saison aille le plus loin possible. Juste pour conjurer ce coquin de sort qui a depuis longtemps établi une inébranlable hiérarchie. A voir ces puissantes grosses pointures se balader devant les petits clubs, il y a comme un pincement au cœur d’autant plus que dans le passé, nous avons vu d’illustres inconnus damer le pion aux grandes équipes. Nous pensons notamment à l’héroïque CR Béni Thour, ce minuscule club du sud qui a remporté le trophée. Ou encore à cette équipe d’entreprise, le CREC de Constantine, malheureux finaliste il y a une trentaine d’années. Pour dire que la coupe est la seule occasion pour voir émerger des inconnus au bataillon. C’est dire que l’équité est rétablie le temps d’une parenthèse, celle de la coupe et il y a de quoi se poser des questions sur l’inertie des instances qui devraient s’intéresser davantage à ces petits clubs, ces sans-grade auxquels il arrive d’arriver au sommet de la compétition. Se remettre en question en se disant que ce pays regorge d’immenses potentialités qu’il faudra peut-être exploiter pour voir émerger d’authentiques champions. Les instances du football tournent le dos à l’arrière-pays et préfèrent prospecter de l’autre côté de la Méditerranée et il arrive même qu’on nous annonce fièrement la découverte d’un joueur expatrié dont le grand-père est Algérien, sauf qu’il hésite à prendre les couleurs de l’Algérie, attendant sans doute que l’équipe de France lui fasse appel. Notre entraineur national qui ne cesse de louer le produit local, a-t-il assisté à un seul match de coupe? Qui sait, il y a peut-être un virtuose à l’US Tébessa.