A l’issue d’investigations lancées suite à la plainte contre X déposée par le représentant légal du ministère de la Poste et des TIC, la cellule de la communication et des relations publiques du groupement territorial de la Gendarmerie nationale d’Alger a annoncé dans un communiqué avoir procédé à l’arrestation d’un suspect qui serait responsable de la cyberattaque perpétrée contre le réseau informatique du ministère de la Poste et des Technologies de l’information.
«Un hacker ayant perpétré une cyberattaque, pénétrant -frauduleusement- dans la base de données du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (TIC) a été arrêté, a indiqué le communiqué. La section de recherche et d’investigation d’Alger a réussi le 27 juillet 2016 à arrêter T.A., ( 28 ans) et titulaire d’un master (2) en informatique, qui a réussi à pénétrer frauduleusement dans la base de données du ministère de la Poste et TIC».
Après avoir informé le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, «les enquêteurs de la section ont lancé leurs investigations, en coordination avec le Centre de prévention contre la criminalité informatique et la cybercriminalité relevant de la Gendarmerie de Bir Mourad Raïs ainsi que l’Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui».
«Après une enquête approfondie et grâce aux nouveaux moyens technologiques et techniques utilisés, les unités de la gendarmerie ont réussi à identifier le coupable, qui s’est servi de ses connaissances scientifiques» pour développer un virus informatique et l’introduire dans le système de traitement automatique des données du ministère concerné».
L’enquête a révélé que le suspect n’en était pas à son premier essai puisqu’il avait précédemment réussi à pénétrer dans les sites électroniques de l’Université des sciences et technologies Houari-Boumediene (USTHB) et du Centre de recherches et d’études en informatique. A l’issue de cette enquête, le mis en cause a été présenté devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, qui a transféré l’affaire au juge d’instruction au niveau de la 5e chambre qui a décidé de le placer dans l’établissement pénitentiaire d’El Harrach.
Depuis le début de l’année, des cyberattaques d’envergure se sont multipliées contre les institutions financières et gouvernementales à travers le globe. A l’image des Etats-Unis où le 30 juillet, soit une semaine après une vaste fuite d’emails ayant en partie assombri la convention démocrate, des responsables du parti démocrate américain ont affirmé avoir été la cible d’un nouveau piratage informatique, la campagne de Clinton se disant également victime d’une cyberattaque.
L’équipe d’Hillary Clinton annonçait avoir été touchée par un piratage visant plus largement le parti démocrate : «Un programme d’analyse de données géré par le parti démocrate et utilisé par notre campagne ainsi que par diverses autres organisations a été touché lors du piratage du parti», a indiqué Nick Merrill, porte-parole de l’équipe de campagne de la candidate.
«Le FBI est au courant des informations de presse sur des cyberattaques impliquant plusieurs organismes politiques, et nous travaillons pour déterminer la nature et l’étendue de ce piratage», avait dit la police fédérale dans un communiqué.
L’une des plus spectaculaires attaque est quant à elle survenue le 5 février dernier, lorsque des pirates informatiques avaient réussi à faire transférer sur des comptes bancaires aux Philippines 81 millions de dollars que la Banque centrale du Bangladesh détenait sur un compte à l’antenne de New York de la Banque centrale américaine (Fed).
Les auteurs de ce «casse» informatique sont les mêmes que ceux ayant tenté de s’en prendre à la Tien Phong Bank au Vietnam, d’après la société de sécurité informatique américaine Symantec. Le piratage informatique qui donne le plus de sueurs froides est l’intrusion des «hackers» dans le système de transaction du réseau financier international Swift. Un autre type de fraude vise à prendre le contrôle des serveurs et à perturber, voire interrompre le service. C’est apparemment le cas du ministère de la Poste et des TIC.
Les experts s’accordent toutefois pour dire qu’il est difficile de déterminer l’origine des attaques même si les pirates utilisent des techniques relevant du cyber-espionnage d’Etat. Les institutions financières et gouvernementales mondiales doivent avoir un coup d’avance, ce qui passe notamment par le partage des informations sur les menaces reçues, expliquent les spécialistes.