Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Lotfi Boujemaa, a affirmé que la justice algérienne repose sur des principes essentiels, au cœur desquels figurent le rapprochement de la justice du citoyen, l’amélioration continue des services judiciaires, la garantie d’un fonctionnement sûr et efficace des tribunaux, et le renforcement de la sécurité juridique dans le respect des droits et libertés fondamentaux.
S’exprimant lundi lors de son passage au programme « Forum de la Première » de la Radio algérienne, le ministre a mis en avant le rôle central du système judiciaire dans la protection de la société et de l’ordre public, rappelant que cette mission s’appuie sur le principe de lutte contre toutes les formes de criminalité, conformément à la Constitution de 2020, dont l’arsenal juridique, a-t-il dit, « traduit l’adaptation de la justice nationale aux évolutions et défis de notre époque ». Abordant la question de la drogue, M. Boujemaa a évoqué « une guerre menée contre la société », soulignant que la lutte contre ce fléau est passée par plusieurs étapes, marquées récemment par une fermeté accrue des pouvoirs publics. Sous l’impulsion du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le niveau de la lutte a été élevé à un degré de rigueur sans précédent, concrétisé par l’adoption du dernier amendement de la loi 04-18, relative à la prévention et à la lutte contre les stupéfiants et substances psychotropes. Selon le ministre, la stratégie repose avant tout sur la prévention, fondée sur la mobilisation de l’ensemble des départements ministériels et des acteurs de la société civile, dans le cadre d’une stratégie nationale cohérente et coordonnée. Le ministre de la Justice a ensuite évoqué la nouvelle loi sur la circulation routière, qu’il a décrite comme « une feuille de route du président de la République », destinée à endiguer le drame des accidents de la route, responsables chaque année de milliers de victimes et de lourdes pertes économiques.
Il a expliqué qu’un nouveau cadre juridique plus strict et plus structuré a été mis en place, introduisant de nouvelles dispositions et établissant des sanctions ciblées contre les différents acteurs impliqués, de manière à clarifier les responsabilités et à renforcer la culture de la sécurité routière dans le pays. Évoquant la lutte contre les bandes de quartiers, M. Boujemaa a rappelé qu’il s’agit de l’un des premiers textes législatifs adoptés depuis 2020, en soulignant l’importance de la participation citoyenne à ce combat. « Sur le plan social, nous saluons la participation active des citoyens à travers le signalement, et sur le plan juridique, la protection du lanceur d’alerte est pleinement garantie par le Code de procédure pénale », a-t-il assuré.
Le ministre a salué le sens civique et la vigilance des citoyens, considérant leur implication comme un pilier fondamental de la cohésion sociale et de la prévention de la criminalité. M. Boujemaa a également abordé les crimes économiques et technologiques, tels que le blanchiment d’argent, la corruption et la cybercriminalité, les qualifiant de menaces à la fois nationales et transnationales.
Il a affirmé que le législateur algérien a intégré ces nouveaux défis dans le cadre du système judiciaire en créant des juridictions spécialisées et en renforçant le système des pôles judiciaires régionaux, afin d’assurer une réponse adaptée et efficace à des infractions nécessitant des compétences techniques pointues. Abordant la question de la récupération des avoirs détournés, le garde des Sceaux a souligné que cette démarche figure parmi les priorités du président de la République et du gouvernement. Selon lui, le recouvrement à l’intérieur du pays a atteint 100 % au profit de la collectivité nationale, tandis que des démarches judiciaires et diplomatiques sont en cours à l’international.
Plusieurs États ont déjà répondu favorablement aux requêtes algériennes, a-t-il indiqué, tandis que d’autres sont en voie de le faire, ajoutant que « les résultats obtenus confirment que les efforts engagés vont dans la bonne direction ». Avant de conclure, M. Boujemaa a rappelé que le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné la promulgation du nouveau statut des magistrats, une étape décisive pour renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire et réhabiliter pleinement son rôle au service de la société et de l’État de droit.
Il a également insisté sur la modernisation et la numérisation des services judiciaires, qui constituent désormais un axe majeur de la réforme du secteur, visant à faciliter les démarches administratives et judiciaires pour le citoyen.
L’objectif final, a-t-il conclu, est de parvenir à l’instauration d’une véritable justice électronique en Algérie, synonyme de transparence, d’efficacité et de proximité.
Yasmine Derbal






