L’Algérie célèbre, la Journée Mondiale du Refugié, dans un contexte particulier. Elle fait face à un flux de réfugiés et de migrants dont le nombre ne cesse de progresser, ces cinq dernières années, effet des événements du présumé « Printemps Arabe » et de l’instabilité au Sahel.
L’Algérie, qui abrite aussi, depuis plusieurs années, des réfugiés Sahraouis et Palestiniens est devenue « une terre d’accueil ». Le nombre de refugiés et migrants en Algérie est estimé à 270 000 selon des données de l’Office de la migration internationale des Nations Unies. Le bureau Algérie de l’UNHCR a estimé que le nombre des réfugiés est de 252 personnes et 81 enfants dont la majorité est issue de la République Démocratique du Congo, la République Centrafricaine, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Libye et le Cameroun. Les demandeurs d’asile sont nombreux. Ils sont 6 227 personnes dont 2 408 enfants. 91% des demandeurs, sont Syriens selon un bilan récent du bureau d’Alger du HCR. Selon les autorités algériennes, plus de 40 000 Syriens sont présents sur le territoire algérien. En dépit de la crise économique, l’Algérie a dégagé pas moins de 100 millions de Dollars pour la prise en charge des différents refugiés selon le ministre de la Communication. Un projet de loi portant sur le statut des refugiés et des apatrides, est en cours d’élaboration par les services du ministère des Affaires étrangères. Il permettra de gérer de nouveaux flux migratoires. Le projet de loi en question définira, outre les mécanismes d’accès aux soins et à la scolarité des enfants, les conditions d’accès au marché du travail. La présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), Fafa Benzerrouki Si Lakhadar a plaidé pour la création d’un centre pour réfugiés et demandeurs d’asile et la promulgation d’une législation nationale conforme aux principes des droits de l’homme et aux engagements de l’Algérie aux plans international et régional. Pour la présidente du Croissant Rouge Algérien (CRA), la célébration de la Journée Mondiale du Refugié « doit être un moment de réflexion et d’évaluation de la gestion de ce dossier ». Saida Benhabyles insiste sur la nécessité de déterminer les origines du phénomène. « Il faut s’attaquer aux vraies causes. L’ingérence étrangère et l’intervention militaire principales causes de ce drame notamment dans la région du Sahel », confie t elle. L’Algérie reste fidèle à sa tradition de solidarité mais également attachée au principe de respect de la souveraineté des pays. Le dossier des réfugiés et autres demandeurs d’asile est traité à travers le bureau algérien des étrangers ouvert au ministère des Affaires étrangères en coordination étroite avec le bureau Algérie de l’UNHCR et la société civile.
M.M