Journée mondiale de lutte contre la rage: L’Algérie déplore 15 à 20 cas humains par an

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La rage humaine est une infection mortelle, le seul traitement repose sur la prévention et en cas de morsure par un animal suspect la sérothérapie est obligatoire. Les services sanitaires lancent régulièrement des campagnes d’informations et de sensibilisation à l’intention du grand public. C’est dans ce cadre que le directeur de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Fourar a appelé à la conjugaison des efforts de tous les secteurs en vue de sensibiliser au risque rabique, déplorant 15 à 20 cas de rage humaine clinique par an.

Cette maladie peut être éliminée «grâce à la prévention, à la vaccination et la garantie des moyens nécessaires pour la lutte contre la rage», a indiqué le Dr Fourar dans une déclaration à la veille de la journée mondiale de lutte contre la rage (28 septembre), regrettant le recensement de 900 cas de rage animale par an et déplorant 15 à 20 cas annuel de rage humaine clinique. Il n’a pas manqué de deploré que «la rage figure parmi les maladies qui ne bénéficient ni d’un budget spécifique, ni d’un intérêt particulier par la recherche scientifique», notamment dans les pays développés où la rage sévit, a affirmé le responsable, insistant sur «la volonté de l’Algérie d’éliminer définitivement le risque rabique d’ici à 2030, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ». Près de 120 000 personnes sont exposées au risque rabique dont plus de 95% dus à des morsures de chiens infectés, ce qui implique le renforcement des campagnes de sensibilisation en direction du grand public, l’organisation d’opérations de capture et d’abattage des animaux errants et la prise de mesures préventives d’urgence par les services communaux et de wilaya, notamment à travers le ramassage régulier des ordures ménagères. Fourar a cité l’instruction interministérielle publiée par les ministères de la Santé, de l’Agriculture et de l’Intérieur en 2015, définissant les responsabilités de chaque secteur en vue d’éliminer le risque rabique, grâce aux mesures de prévention. Le ministère de la Santé veille à doter les unités de lutte contre la rage, de vaccins nécessaires, outre la formation de médecins en matière de prise en charge des cas urgents de rage, a-t-il rappelé. Le ministère de l’Agriculture se charge d’inciter le citoyen à être un facteur actif dans la prévention et la lutte contre la rage à travers un programme de sensibilisation et d’éducation sanitaire, à faire vacciner les carnivores domestiques avec enregistrement au niveau des communes et à tenir un registre coté et paraphé relatif aux opérations de vaccination antirabique de la commune. Parmi les lacunes relevées en matiè- re de lutte contre la rage en Algérie, le Dr Fourar a cité l’absence de campagnes de sensibilisation sur la vaccination des animaux domestiques exposés à la rage. Le directeur de la prévention a mis l’accent sur la circulation des chiens ou chats sans mesures de protection (muselière, laisse et cages), en dépit de la loi qui oblige leurs propriétaires à respecter ces mesures. Selon l’OMS, plus de 60 000 personnes décèdent de rage chaque année, soit un décès toutes les 10 minutes. L’organisation a pour objectif d’éliminer définitivement le risque rabique d’ici 2030. La journée mondiale de lutte contre la rage sera célébrée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière le 27 septembre à Tlemcen, en coordination avec les secteurs concernés, à travers l’organisation de plusieurs activités et campagnes de sensibilisation à travers le pays. A noter que la vaccination contre la rage pour les animaux domestiques et les personnels exposés (vétérinaires ou personnes travaillants dans le monde animalier) est disponible à travers le territoire national.