La Ligue fait état de 12 000 décès par an et de 50 000 nouveaux cas recensés chaque année dont 1500 enfants. La journée internationale de lutte contre le cancer est célébrée le 4 février de chaque année. Une date qui est mise à profit pour faire le constat sur la situation des cancéreux du monde entier dont en Algérie où il semblerait que les choses n’avancent pas comme souhaité. En tous les cas, pour la Ligue algérienne de défense des Droits de l’Homme, le constat sur la prise en charge des malades est «amer» et, pire, 12 000 Algériens meurent chaque année du cancer. Selon en effet un communiqué de presse, la LADDH pointe du doigt la pénurie de médicaments vitaux, l’inégalité des soins et l’absence de radiothérapie et estime que les cancéreux vivent un «véritable drame» dans notre pays. Avec 21%, le cancer est la deuxième cause de mortalité en Algérie, derrière les maladies cardio-vasculaires, ajoute la même source qui avance le chiffre de 480 000 de cancéreux en Algérie et 50 000 nouveaux cas recensés chaque année dont 1500 enfants, soit une moyenne de 5 nouveaux cas par heure enregistrés chez les adultes, et 4 nouveaux cas par jour chez les enfants. Aussi, plus de 12 000 malades meurent chaque année faute de prise en charge adéquate et 70% des traitements effectués aux patients ne sont entamés qu’au stade avancé de la maladie, déplore encore cette organisation qui met à profit cette opportunité pour évoquer les principaux facteurs de risque des différents types de cancer en Algérie. «L’emballage de l’eau minérale, de limonade et lait en sachet, la vente de la viande blanche sans attendre élimination de la toxine de médicaments, la pollution dont les effets phytosanitaires tels les pesticides utilisés abusivement dans les cultures agricoles sont autant de facteurs causant le cancer. Tout comme d’ailleurs le tabagisme aggravé par la prolifération du faux tabac comme les produits des malfaçons, l’exposition aux colorants industriels tel le non-respect du dosage dans la fabrication des produits alimentaires et l’exposition à certains virus ou bactéries», a indiqué la LADDH qui citera également le stress chronique découlant de la décennie noire, la précarité des habitations avec la présence avérée de l’amiante nocive, les déchets industriels et hospitaliers des produits abandonnés en pleine nature, l’exposition prolongée au soleil à cause des effets du rayonnement ionisant et leur dangereux impact sur l’hérédité. Cependant la ligue algérienne pour la défense des Droits de l’Homme attire l’attention de l’opinion publique nationale pour que les gens sachent que plus de 12 000 malades meurent chaque année faute de prise en charge adéquate. La maladie du cancer est tellement «mal prise en charge» que le malade se sent dans une situation de «désespoir total» et «dramatique» au point que certains patients attendant leur traitement pendant plus d’un mois après le diagnostic et meurent avant même que le traitement ne commence malgré l’existence de 9 Centres anti-cancer opérationnels en 2016 à Alger, Blida, Oran, Ouargla, Constantine, Laghouat, Sétif, Batna, Annaba. «De nombreuses familles vivent le calvaire pour se procurer le fameux rendez-vous pour l’opération ou pour les séances de la radiothérapie. Si vous n’avez pas les bras longs, vous avez peu de chances d’y accéder», regrette la LADDH qui a relevé l’existence d’une pénurie de psychotropes et des médicamentations antidouleur nécessaires dans les séances de chimiothérapie faute de prévisions. Un déficit qui peut être «fatal» pour les malades. La ligue algérienne pour la défense des Droits de l’Homme attire également l’attention sur le fait que les frais des soins médicaux ne sont pas à la «portée» de tous les malades, sachant que le montant d’une séance de radiothérapie s’élève à 13.000 DA chez le privé tandis que les services de la Sécurité sociale n’en remboursent que 400 DA seulement alors que parfois la famille dépense entre 600.000 DA a 800.000 DA entre le transport, les frais de l’hôtel, les analyses sanguines et les examens radiologiques. Une séance de radiothérapie coûte 13.000 DA chez le privé Pour toutes ces raisons, la ligue algérienne pour la défense des Droits de l’Homme confirme le caractère «désastreux» de la prise en charge des malades cancéreux dans l’Algérie profonde qui restent «livrés à eux-mêmes» et affirme que «se soigner est un vrai parcours du combattant», notamment face à cette absence de centres de soins et de matériel spécialisé. Dans ce contexte le Secrétaire national chargé des dossiers spécialisés de la LADDH s’interroge sur une question légitime. Où va l’argent du Fonds spécial que les pouvoirs publics contribuent chaque année à hauteur de 18 milliard de dinars pour l’amélioration de la prise en charge des malades ? Houari Kaddour tient par conséquent à rappeler aux pouvoirs publics que le droit aux soins est un droit «constitutionnel inaliénable» et que tous les malades doivent bénéficier des «mêmes» droits quels que soient leurs origines, sexes, moyens et lieux de résidence, considérant qu’il est grand temps pour l’Etat s’investisse de façon «équitable» dans ce secteur afin de «sauver» des vie humaines. Comme solutions, la LADDH recommande la mise en place du plan de lutte contre le cancer, l’amélioration des campagnes de communication et de dépistage précoce de la maladie, l’amélioration de la prise en charge sanitaire du cancéreux et garantir une formation supplémentaire au profit des médecins généralistes qui prennent en charge les cancéreux au niveau local. Il est question également d’initier une série d’actions en matière de prévention et de prise en charge des malades par une campagne de sensibilisation et d’orientation des patients, de favoriser la coordination de l’ensemble des acteurs, notamment du mouvement associatif et enfin de solliciter les services afférents de la Sécurité sociale pour un accompagnement financier des malades démunis. Abdellah M
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