Journée d’études sur la numérisation de la radiodiffusion : Pour Bouchouareb, la transition numérique doit être aussi importante que celle de l’énergie

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S’exprimant lors de la journée d’études sur la numérisation de la radiodiffusion, organisée, au Cercle de l’Armée de Beni Messous (Alger), le ministre de l’Industrie et des Mines estime qu’avec la transition numérique actuelle, l’Algérie vit une période « d’accélération technologique et scientifique » que nulle autre époque n’a connu et pense que l’enjeu de cette journée doit s’inscrire dans un esprit et une vision « plus larges », celui de la transition numérique, celle de notre « grand » pays d’abord et du continent africain « inévitablement ». Abdesselam Bouchouareb explique à cette occasion que la construction de notre nouveau modèle industriel, inspiré, selon lui, du modèle de croissance économique, s’attache à adosser à chaque grand projet structurant une « démarche » industrielle et met en avant la transition numérique pour laquelle l’Algérie dispose déjà d’une plateforme industrielle installée en mesure de « s’adapter rapidement » aux « nouvelles » réalités moyennant l’implémentation de mises à jour industrielle, managériale et une montée en compétences. « Nous investissons dans la transition numérique parce qu’au même degré d’importance que l’énergie, elle a un rôle transversal dont dépendent d’autres industries. L’initiative d’organiser cette journée s’inscrit dans le cadre du programme du gouvernement et c’est une occasion nouvelle de rappeler le rôle du secteur de l’industrie dans la mise en œuvre de cette stratégie avec le secteur de la communication », a-t-il affirmé en présence du ministre de la Communication. Il a souligné que dans ce cadre, la stratégie industrielle de notre pays s’appuie sur la politique de « développement » des filières, notamment la filière électronique, aujourd’hui « en plein développement » à travers la réforme des textes réglementaires la régissant. Pour le ministre, des mesures « incitatives » et des « avantages » ont été accordés au profit des opérateurs économiques pour les amener à « adhérer » à la démarche de « promotion » de l’activité industrielle du pays, notamment dans le cadre de loi relative à la promotion de l’investissement, les différentes lois de finances, le dispositif régissant les industries de montage et d’assemblage CKD/SKD. Aussi, la filière des industries électroniques a été déclarée comme « prioritaire » en vertu des dispositions de l’article 75 de la loi de finances pour 2015, et bénéficie ainsi de plusieurs avantages d’ordre fiscal et financier. « En prolongement, l’article 110 de la loi de finances pour 2017 a renforcé les mesures déjà prises par une exemption totale, pour une durée de 5 années, des droits de douanes et de la TVA appliqués sur les intrants importés ou acquis localement, utilisés par des sous-traitants activant dans plusieurs filières dont celles de l’électronique. Nous visons à travers ces mesures, le développement de cette filière structurante ; à augmenter ses taux d’intégration dans la fabrication des produits grand public par une remontée de la filière, à diversifier notre gamme de produits vers des segments d’activités à forte valeur ajoutée ; à une recherche d’une maîtrise des process technologiques, notamment dans le domaine du numérique et enfin une substitution progressive aux importations dans une première phase, puis l’exportation dans une seconde », a-t-il indiqué.

Des mesures pour maîtriser les process technologiques

En vue de « consolider davantage » l’environnement propice au développement des filières industrielles dont celle de l’électronique, Bouchouareb a rappelé l’ensemble de textes législatifs et réglementaires,  promulgués en 2016 et 2017, à l’instar la loi sur la normalisation et la loi sur la métrologie ainsi que  la loi d’orientation sur la PME, promulguée en 2016, laquelle vient « encourager » l’émergence des PME et Start-up innovantes. Il ajoutera que cette filière a été identifiée dans la stratégie industrielle d’Algérie comme « porteuse » de promesses pour nos jeunes talents, les jeunes entrepreneurs, nos techniciens et nos ingénieurs, trouvera, à travers ce projet de radiodiffusion numérique un vecteur de lancement et de développement. « C’est pourquoi je dis que cette journée est importante parce qu’elle est un carrefour de rencontres entre les industriels de la filière de l’électronique grand public, les éditeurs de contenus audio-visuels et les start-up innovantes. Nos attentes sont celles qui nous indiqueront la meilleure voie pour développer des synergies entre les parties prenantes ; celles qui aboutiront à la fabrication d’équipements et accessoires de réception par les industriels de la filière de l’électronique et, enfin, celles qui nous esquisseront la feuille de route pour la généralisation de la TNT », a jugé le ministre de l’Industrie et des Mines qui fait remarquer que le rôle du gouvernement est de se saisir des recommandations des participants à cette journée d’étude pour mettre en place les incitations « utiles ». En revanche, et aux yeux de l’intervenant, le rôle des ces dernier ainsi que celui des entreprises et des fabricants est de « proposer » des solutions à un « coût abordable ». « Quant au rôle des chercheurs et des universitaires, celui-ci est de nous faire voir les opportunités et les innovations de demain. Je crois fermement que face à la globalisation des moyens de communication, l’Algérie doit accroître son effort d’innovation en recourant notamment, à une utilisation systématique des TIC et du tout numérique pour une meilleure insertion dans l’économie de la connaissance », a-t-il déclaré non sans relever que l’Algérie a besoin de tout un chacun mais aussi de tous ses entrepreneurs, de toutes ses entreprises, de tous ses chercheurs, universitaires, étudiants, innovateurs, de toutes ses énergies. Des talents pour « provoquer » cette transformation que chacun espère « porteuse d’espoir en un avenir meilleur ».