JO de Paris: « Kaylia », la fille en or !

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Elle l’a fait ! Kaylia Nemour est championne olympique à 17 ans. Un exploit retentissant qui restera gravé dans les annales du mouvement sportif national pour longtemps.

C’est la première médaille d’or de l’Algérie dans ces Jeux. Son titre est aussi important et aussi historique que celui de Hassiba Boulmerka qui avait remporté en 1992 à Barcelone la première médaille en vermeil de l’Algérie indépendante. Elle était attendue, Kaylia n’a pas flanché faisant preuve d’une solidité mentale impressionnante à son âge. Son passage aux barres asymétriques fut impérial obtenant la meilleure note (15,700), devançant la Chinoise  Qin Qiyuan (15,500) qui a pourtant réalisé une excellente prestation, alors que l’Américaine Sunisa Lee (14,800), termine à la troisième place du podium. Le couronnement de la jeune gymnaste algérienne n’est pas vraiment une surprise, puisqu’elle est considérée comme la meilleure au monde sur cet agrès, mais il fallait confirmer son statut et supporter la pression. Ce n’est pas toujours évident dans les grandes compétitions, surtout pour une jeune fille de 17 printemps. On a vu de grands champions, dans ces Jeux, passer à côté de leur sujet, car ils ont été rattrapés par le stress et l’énervement ou inhibés par l’importance de l’événement. Ce n’est pas le cas de Kaylia Nemour qui semblait sereine tout au long du concours souriant à ses rivales. Il faut dire que dans ce milieu où il règne un véritable esprit de camaraderie et de complicité. Il y a certes une rivalité sportive, mais toutes se congratulent à la fin de la compétition. D’ailleurs, ses concurrentes sont venues la féliciter chaudement après sa consécration. On ne voit pas ça dans les autres sports. Kaylia Nemour ravie et soulagée est remontée sur l’estrade drapée de l’emblème national sous l’ovation d’un public complètement acquis et tombé sous le charme de cette jeune gymnaste gracieuse et élégante. Cela faisait un peu bizarre de voir le drapeau algérien flotter et l’hymne national retentir dans un sport où on n’a pas vraiment des traditions au plus haut niveau, même si le premier représentant algérien aux Jeux Olympiques était un gymnaste, Mohamed Lazhari Yamani . C’était à Tokyo en 1964. Un clin d’œil pour l’histoire. Les Français n’en reviennent toujours pas et surtout ne comprennent pas comment ils ont pu laisser filer une telle pépite. Les commentaires sur les réseaux sociaux, fustigeant leur Fédération, sont légion.  « Franchement, j’ai vu sa prestation au général, j’étais halluciné par la grâce et l’élégance qu’elle dégageait. Ensuite, je tombe sur un article où j’apprends que la Fédération française l’a lâchée à son retour de blessure. Franchement, il y a des personnes qui doivent rendre des comptes. Belle revanche pour elle en tout cas », a réagi un internaute. « Honte à la Fédération française ! La seule qui gagne une médaille en or, ils l’ont jetée. On espère que des sanctions seront prises à leur encontre par le ministère », dira un autre. « La fédération française de gymnastique, médaille d’or de la bêtise ! ». Le débat ne risque pas de s’arrêter de sitôt en France où on regrette amèrement d’avoir abandonné une gymnaste aussi talentueuse. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. L’Algérie n’a pas hésité à la récupérer pour en faire son fer de lance durant ces Jeux. Un cadeau tombé du ciel qui ne se refuse pas. Aujourd’hui, elle récolte les fruits de son investissement et ce n’est que le début. Kaylia Nemour doit être considérée comme un trésor national qu’il faudra couver et préserver coûte que coûte.

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