On ne peut pas encore l’affirmer, mais ses chances, déjà très minces au départ de remporter une médaille olympique, s’amenuisent de plus en plus. Après l’élimination de la boxeuse Imane Khelif, hier, il ne reste plus que Yasser Triki en athlétisme et quelques lutteurs.
Il n’y a plus de représentants algériens en boxe. Tous nos pugilistes ont été éliminés, la plupart sans gloire. Dans les autres disciplines, ce n’est guère mieux.
Un petit tour puis s’en vont: un sort inéluctable auquel nos athlètes ne pouvaient pas échapper, tellement ils ne faisaient pas le poids dans les arènes nippones. Mais est-ce vraiment étonnant ? Tous les spécialistes savaient que la participation algérienne à Tokyo allait être l’une des plus faibles de son histoire, mais certains s’accrochaient au mince espoir d’un miracle, toujours possible dans le sport, même s’il y en a de moins en moins. Chaque nation, aussi petite soit-elle, mise surtout sur ses points forts, des disciplines dans lesquelles elle s’est investie pour remporter des médailles. L’Algérie n’en a aucun. Autrefois, l’athlétisme, la boxe et un degré moindre le judo étaient capables d’aller tutoyer les sommets, il n’en est rien désormais. Si l’on prend l’exemple du 1500 m, épreuve dans laquelle on a remporté quatre médailles d’or (deux chez les hommes et deux chez les dames), le constat est édifiant : aucun athlète algérien n’a pu réaliser les minimas pour ces JO. Ce qui résume, on ne peut mieux, la déliquescence dans laquelle se trouve la première discipline olympique et le sport en général chez nous. Rien de surprenant donc que l’Algérie fasse choux blanc au Japon, c’est même d’une logique implacable. Il faut dire que le mal du sport algérien ne date pas d’aujourd’hui. Même lors des éditions précédentes, à Rio et à Londres, s’il n’y avait pas Taoufik Makhloufi, le bilan aurait été le même. L’enfant de Souk Ahras a pu sauver la face par deux fois, pas une troisième malheureusement. Du coup, notre sport est mis à nu devant ses carences, ses faiblesses et l’incompétence de ses dirigeants. En l’absence d’une politique sportive claire et méthodique et une sérieuse prise en charge à tous les niveaux, il continuera à végéter dans le bas du classement mondial. Même si Yasser Triki, qualifié à la finale du Triple saut, programmée ce jeudi, possède une petite chance de décrocher une médaille, cela ne doit pas nous détourner de la crise latente dans laquelle vit le mouvement sportif national depuis des années. Le sport chez nous agonise, il vit sous perfusion pour ne pas dire qu’il est déjà mort, comme le pensent beaucoup. Un secteur névralgique complètement délaissé, dédaigné, il ne faut pas s’attendre du coup à des miracles. On ne récolte ce que l’on seme. Dans ce cas de figure, rien, «nada», le néant…
Ali Nezlioui