Un rapport de l’Autorité européenne des installations de gaz (GIE) a révélé que le vieux continent sera confronté à un réel problème à partir de l’automne prochain, compte tenu des niveaux des stocks de gaz qui ont presque diminué de moitié, ce qui donne à l’Algérie et à la Russie une opportunité de pomper plus de gaz au vu de la hausse des prix de cette substance vitale.
Le même rapport publié, il y a quelques jours par l’Autorité européenne des installations de gaz, indique que l’Europe a besoin de pomper d’énormes quantités de gaz de l’Algérie et de la Russie en particulier, en raison de la disponibilité de gazoducs pouvant transporter de grandes quantités de cette substance vers le continent européen, en plus du gaz naturel liquéfié GNL via les navires. L’utilisation du GNL par les navires élimine quasiment la totalité des émissions de soufre et de particules et réduit de plus de 80% les oxydes d’azote. Il réduit aussi les émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 20%, avec des perspectives de réduction bien supérieure. Le même rapport précise que le taux de remplissage des réservoirs de gaz sur le continent européen n’est que de 56%, ce qui nécessite de pomper du gaz pour atteindre un taux de remplissage acceptable avant l’automne et l’hiver caractérisé par une saison glaciale, tout en attribuant la raison de la baisse des stocks au mouvement économique observé en Europe dans la période récente, soit au début de la reprise et à l’expansion des campagnes de vaccination contre le virus corona. Compte tenu de cette situation, l’Algérie, à travers la compagnie pétrolière et énergétique Sonatrach, aura l’opportunité de réaliser des ventes historiques de gaz vers le vieux continent, tant en termes de quantités nécessaires pour remplir les réservoirs avant l’arrivée de la saison froide et neigeuse, aussi qu’en termes de prix, étant donné que les prix du gaz ont beaucoup augmenté cette année par rapport à l’exercice 2020, tant que les prix des contrats de gaz algériens sont liés aux prix du pétrole brut. Or, le site spécialisé dans les prix du gaz naturel (invest.com) indique que le prix d’une unité thermique britannique a augmenté de 114% entre juillet 2020 et juillet 2021, atteignant 4,16 dollars contre 1,795 dollar, il y a un an. Ces chiffres viennent s’ajouter aux données annoncées par Sonatrach en avril dernier, lorsqu’elle révélait que ses exportations de gaz vers l’Italie et l’Espagne avaient doublé au cours du premier trimestre de l’année en cours, malgré les conditions sanitaires imposées par la pandémie Covid-19. Par ailleurs et pour sa part, l’Union internationale du gaz (IGU) a souligné la fiabilité des approvisionnements de l’Algérie en gaz, destinés à l’Europe à travers la compagnie nationale Sonatrach, durant les 50 dernières années. L’IGU a publié sur le réseau social Twitter, l’organisme international a dit reconnaître «5 décades de fiabilité d’approvisionnement de l’Algérie et de Sonatrach pour maintenir l’Europe au chaud, industrialisée et électrifiée». Pour rappel, la première destination du gaz algérien reste le marché européen, essentiellement l’Italie (35%), l’Espagne (31%), la Turquie (8,4%) et la France (7,8%). En 2020, la production commerciale des complexes GNL du pays s’est établie à 24 millions de mètres cubes. Le volume global des exportations algériennes de gaz durant la même période a atteint à 40 milliards m3, ce qui équivaut à 7 milliard de dollars de recettes durant l’année écoulée.
M.W. Benchabane