Le coordinateur de l’Instance de dialogue et de médiation, Karim Younes, a affirmé dimanche à Alger que l’instance « accordera la chance de dialogue à toutes les franges de la société, en vue de trouver des solutions à la crise politique que vit le pays ».
Lors d’une rencontre avec des jeunes du Hirak populaire, issus des wilayas de Guelma, Souk Ahras, Batna, Tébessa et Khenchela, M. Karim Younes, a indiqué que l’instance veillait à « accorder une chance de dialogue à toutes les franges de la société algérienne, notamment aux jeunes, à travers l’ensemble du territoire national, en vue de trouver des solutions à la crise politique actuelle ». Il a, d’autre part, tenu à rappeler que l’Instance de dialogue et de médiation « ne parle pas au nom du peuple algérien, ni au nom du Hirak populaire ou du pouvoir ». La rencontre a été une occasion pour ces jeunes de formuler plusieurs propositions, dont celles de « fixer la date de la présidentielle dans les plus brefs délais et de garantir les conditions nécessaires pour la tenue d’une élection régulière et transparente, en sus de l’installation d’une instance nationale indépendante pour la surveillance de cette élection, depuis le début des préparatifs jusqu’à l’annonce des résultats définitifs ». Ils ont insisté, en outre, sur l’importance d’éviter le vide constitutionnel pour préserver les institutions de l’Etat, préconisant que « le président élu procède à une révision de la Constitution et engage de profondes réformes pour l’édification de l’Etat de droit ». La majorité des intervenants ont proposé de « démettre le gouvernement actuel et de le remplacer par un gouvernement technocrate, formé de compétences nationales ». Ils ont également appelé à « la libération des manifestants arrêtés lors du Hirak dans plusieurs wilayas », exigeant « d’écarter les partis pro-système et des personnes impliquées dans des affaires de corruption du dialogue national ». En marge de la rencontre, la présidente de la commission de la jeunesse, de la femme et de la société civile de l’Instance de dialogue et de médiation a souligné que cette commission « est ouverte à tous les jeunes, aux femmes et aux acteurs de la société civile et du Hirak à travers tout le territoire national, sans exclusive », ajoutant que « les propositions formulées pour la sortie de crise et leur débat se fait en toute liberté ».
« Des visites prochainement dans différentes wilayas du pays « souligne Benabou
D’autres parts les membres de l’Instance de dialogue et de médiation entameront des visites dans différentes wilayas du pays en vue d’organiser des rencontres avec les composantes de la société civile et les acteurs du Hirak populaire, c’est ce qu’ a indiqué, hier à Alger, Mme Fatiha Benabou, membre de l’Instance. Dans le but d’écouter les propositions de toutes les composantes de la société civile, sans exception, et des acteurs du hirak populaire, notamment les jeunes, les membres de l’Instance entameront des visites aux différentes régions du pays en vue d’écouter les propositions concernant le règlement de la crise politique, a déclaré Mme Benabou à la presse en marge de la rencontre tenue avec le jeunes du hirak issus de cinq wilayas. Elle a fait savoir, par ailleurs, que la date de la tenue de la conférence nationale « sera fixée au terme des rencontres de l’Instance avec toutes les catégories de la société algérienne mais aussi les parties politiques ». Pour rappel, il a été procédé, samedi, à l’installation du Conseil consultatif de l’Instance de dialogue et de médiation, composé de sages, d’experts, d’universitaires et d’acteurs du Hirak populaire. Lors de la cérémonie d’installation, M. Karim Younes avait affirmé que le Conseil consultatif constitue « une force de proposition pour l’Instance, par le biais de la concertation et l’échange d’opinions », soulignant que le Conseil est composé « d’élites nationales, en l’occurrence des universitaires, des intellectuels, des professionnels, et des acteurs de la société civile, ainsi que d’anciens cadres qui continuent à servir le pays avec abnégation et loyauté ». L’adhésion de ces personnalités à l’Instance nationale de dialogue et de médiation « a été dictée par leur conviction de l’importance de répondre à l’appel du pays pour la recherche d’une voie consensuelle, à même de faire sortir l’Algérie de la crise politique actuelle, et partant garantir une élection transparente et régulière, à la faveur d’un mécanisme indépendant qui se verra confier la mission de préparation, d’organisation et de surveillance de l’élection, et d’annonce des résultats ». M. Younes, a affirmé la détermination de son Instance à élaborer une charte d’honneur, engageant les candidats aux prochaines élections à appliquer les recommandations de la Conférence nationale de dialogue.
Synthèse Y. Derbal / Ag