Le Front des forces socialistes (FFS) a rendu public, hier, le contenu de son initiative politique «pacte historique pour le parachèvement du projet national».
Lors d’une conférence de presse tenue au siège national du parti, à Alger, le premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, a précisé que cette initiative «s’adresse à toutes les forces politiques à la fois engagées dans la défense de l’Etat de droit, des libertés, de la justice sociale et intransigeants quand il s’agit de s’opposer fermement aux velléités, internes ou externes, de porter atteinte, sous quelques prétextes que ce soit, à l’intégrité et l’unité du pays, à l’Etat et à ses institutions». Elle vise, d’après lui, à «transcender -sans les nier- les clivages idéologiques et s’inscrit au-delà des échéances électorales», en précisant que «chaque parti, dont le FFS, étant libre de sa position et de son agenda électoral».
L’initiative «se veut consensuelle et constructive» et «n’est dirigée contre aucune partie», comme «elle ne vise pas non plus à entrer en concurrence avec d’autres initiatives». Pour Aouchiche, celle-ci «a pour objectif de réhabiliter le politique et la politique et libérer une dynamique qui renforcera l’Etat national en créant un climat apaisé et en réunissant les conditions nécessaires à l’engagement politique de nos concitoyens». C’est dans cet ordre d’idées, a-t-il indiqué que le parti va «engager des discussions approfondies avec l’ensemble des partis politiques autour des problématiques cruciales qui engagent l’avenir de la nation». Des problématiques qui s’articulent autour de quatre axes, à savoir les voies et moyens pour la «construction et le renforcement du front patriotique pour neutraliser toutes les menaces qui ciblent l’Etat national, l’unité et la souveraineté du pays» et «la conciliation entre la protection contre toutes les formes de subversion, de division et d’ingérence dans les affaires de notre pays et la nécessité de respecter le pluralisme politique, les libertés fondamentales et les droits de l’homme». Il est question aussi des «réformes politiques à initier pour consacrer l’Etat de droit, renforcer la légitimité des institutions élues tant au niveau national que local et favoriser une réelle démocratie représentative et participative» et les «réformes économiques structurelles à proposer pour accélérer la diversification de l’économie nationale, acquérir et maîtriser les nouvelles technologies et gagner la bataille du développement, tout en préservant les bases de notre Etat social et en garantissant une répartition équitable des richesses nationales sur les différentes régions du pays et sur les citoyens». Youcef Aouchiche a indiqué qu’à la fin des consultations, un texte «consensuel» sera proposé aux partis participants et après adoption le document sera adressé au président de la République. Le FFS a estimé que «la situation de gel politique imposé par une série de dispositions juridiques contraires aux principes de l’Etat de droit favorise un climat de défiance et nourrit le défaitisme, la résignation et la démission».
«Comment dans ces conditions s’opposer efficacement aux stratégies de déstabilisation internes et externes qui visent à briser le lien entre le peuple algérien et les institutions de l’Etat ?», s’est demandé Youcef Aouchiche pour qui «la stabilité et la sécurité nationale requièrent plus que jamais le raffermissement du lien national et la mise à contribution effective de l’ensemble de nos élites, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays». Et c’est dans cet objectif que le parti a proposé cette initiative. Jugeant la situation «préoccupante», le FFS espère que «les autorités prennent conscience de la complexité de la situation et engagent, dans l’urgence, les réformes nécessaires». Le FFS ne s’est pas par contre fixé de délai quant à la mise en œuvre de cette initiative. «Tout dépendra des consultations», a déclaré Youcef Aouchiche.
«L’essentiel est de créer une dynamique», a-t-il ajouté. En dernier lieu, par rapport à la demande formulée par l’Algérie de rejoindre le bloc des BRICS et rejetée par les pays constituant ce dernier, le premier secrétaire national du FFS, et tout en précisant que «la décision prise par les autorités du pays de rejoindre ce bloc des Nations émergentes est conforme à ses orientations historiques stratégiques», a estimé que «si le sommet des BRICS de Johannesburg n’a pas donné une suite positive à la demande d’intégration de notre pays, cela ne délégitime aucunement le processus engagé». «Ni catastrophisme ni banalisation, les autorités du pays doivent en tirer les enseignements, se raviser, se départir de toute attitude démagogique populiste et appréhender avec courage et lucidité nos fragilités structurelles, qu’elles soient politiques, économiques, sociales et culturelles», a lancé Youcef Aouchiche.