Infrastructures: Ces stades où les travaux s’éternisent

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Des années après le lancement de leurs travaux, les nouvelles infrastructures, comme celles de Baraki, Douéra ou encore Tizi-Ouzou, sont loin d’être terminées.

Seul le nouveau stade d’Oran, qui  devait abriter les Jeux méditerranéens l’année prochaine avant d’être reportés, est sur le point d’être réceptionné. Les travaux s’éternisent. On a appris cette semaine, en marge de la visite du wali d’Alger, Youcef Charfa, en compagnie du ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi, au nouveau stade de Baraki, que les travaux ont atteint seulement 58%, alors qu’ils ont débuté…il y a 10 ans. Plusieurs ministres et autres responsables s’y sont succédé, ils ont tous fait le même constat, celui de la lenteur endémique des travaux. Ils ont beau insister sur les délais, exhorter l’entreprise de réalisation à faire preuve de plus d’entrain, passer aux menaces, rien n’y fit. Les travaux avancent au rythme d’un escargot. Comme une fatalité ou une malédiction, ce genre de problème est récurrent chez nous. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ces fâcheux impondérables forts coûteux au Trésor public, faut-il le rappeler. Il y a d’abord et en première position les problèmes financiers qui souvent perturbent grandement l’avancement du chantier. Aussi,  le choix du site est parfois inapproprié, nécessitant des aménagements qui font perdre énormément de temps.Ailleurs, la construction d’un nouveau stade aux normes internationales varie entre trois ou quatre ans, chez nous il faut multiplier la durée par deux, voire plus. Les responsables passent, mais le problème persiste et se pose toujours avec acuité. Il est en somme structurel, relevant  de la capacité d’un pays à résorber et prendre en charge efficacement toutes les difficultés ayant trait à la réalisation d’un ouvrage ou d’une infrastructure. Même les finitions, on a beaucoup de mal à les mener à bien. «C’est quand même malheureux qu’un tel projet, qui a coûté des sommes colossales à l’État, tourne encore en rond, alors qu’il ne reste que quelques travaux de finition», s’est désolé le président de la JSK à propos de la nouvelle enceinte de Tizi-Ouzou. Et dire que l’Algérie était candidate à l’organisation de la CAN 2021 ! En attendant la livraison de ces infrastructures que l’on souhaite le plus tôt possible, nos équipes, notamment celles de la capitale, évoluent dans des stades vétustes exigus ne leur permettant pas vraiment de fournir un spectacle digne d’intérêt. Certaines ont parfois du mal à trouver de bons terrains pour s’entraîner  convenablement.  L’on ne peut pas, dès lors, leur exiger de la grande performance.  Le problème  de l’infrastructure qui dure depuis des décennies et dans lequel on a pris beaucoup de retard par rapport à nos voisins est un frein au développement du football, mais aussi pour les autres disciplines. Il est urgent de mettre un terme à la gabegie qui règne dans ce secteur. Il y va de la crédibilité de tout le pays.

Ali Nezlioui