Industrie pharmaceutique: Développer les essais cliniques pour rationaliser la facture des médicaments

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Le développement des essais cliniques, notamment ceux dits «de vie réelle» sont nécessaires pour la rationalisation de la facture des médicaments en Algérie, ont convenu, dimanche à Alger, plusieurs responsables et professionnels du secteur. Interrogés en marge des premières Journées internationales sur l’évaluation des technologies de santé, plusieurs responsables du secteur de l’Industrie pharmaceutique se sont accordés sur l’intérêt de développement des essais cliniques «de vie réelle», menés après l’enregistrement du médicament, «afin de concilier le paramètre clinique et le paramètre économique».

Pour le sous-directeur de l’évaluation économique au ministère de l’Industrie pharmaceutique, Redha Belkacemi, ces études cliniques permettent d’obtenir les données réelles sur la population algérienne, «pour pouvoir ainsi définir pour chaque traitement son coût et son efficacité en termes de rémission, d’années de vie gagnées ou d’effets secondaires évités». En comparant plusieurs protocoles de traitement différents via ces essais, il sera possible de choisir le meilleur, c’est-à-dire, le protocole le plus efficace au moindre coût, explique M. Belkacemi. «Cela permet d’économiser la facture du médicament et de dispenser de médicaments plus efficaces à la population», résume-t-il, ajoutant que des textes réglementaires ont été transmis, dans ce cadre, au gouvernement pour promouvoir ces essais cliniques afin de parvenir à un meilleur accès aux traitements innovants pour les patients algériens. Pour sa part, la sous-directrice de la promotion des études cliniques et de la recherche pharmaceutique au niveau du ministère, Leila Adda Abbou, a fait savoir que ces essais englobent des études de pharmaco-vigilance, de pharmaco-épidémiologie et de pharmaco-économie. Elles sont menées à grande échelle sur une population variée prenant ainsi en considération ses différentes composantes, notamment génétique, socio-culturelle et diététique, indique-t-elle. Cela permet, poursuit Mme Adda Abbou, d’avoir des données contribuant à l’estimation des coûts des médicaments, mais également à l’évaluation des stratégies thérapeutiques. «Ces études sont nécessaires car concernant les médicaments de bio-technologie, contrairement aux médicaments chimiques traditionnels, il y a une influence de la génétique des populations sur leur efficacité et leur sécurité», explique la représentante du ministère. De son côté, le directeur général de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques, Kamel Mansouri, a indiqué que les études cliniques permettent de démontrer l’efficacité et la tolérance du médicament en question. «Les médicaments ont évolué devenant de plus en plus pointus et donc de plus en plus chers. De là, les budgets doivent s’orienter vers des stratégies de maîtrise des dépenses et des coûts», explique-t-il. Ainsi, ces essais cliniques réalisés avant ou après la commercialisation permettent de sélectionner le médicament le plus efficace pour le traitement de la pathologie, poursuit M. Mansouri. «D’autre part, le fait de s’ouvrir aux essais cliniques comporte un apport économique certain cumulé au transfert de la technologie vers nos services d’investigation et ainsi être à la page de la recherche clinique», souligne-t-il.  A noter que les Journées internationales sur l’évaluation des technologies de santé organisées, samedi et dimanche, ont pour intitulé «implémentation de la pharmaco-économie en Algérie : challenges et perspectives».  L’événement est organisé par la société algérienne de pharmacie clinique et oncologie (ASCOP) en collaboration avec l’Agence nationale des produits pharmaceutique et la société algérienne de médecine interne.

Ali B.