Les conclusions du dernier Conseil des ministres relatives au développement de l’industrie automobile nationale ont été saluées par les acteurs du secteur comme un « message fort » adressé aux investisseurs, constructeurs et sous-traitants, les incitant à s’engager davantage dans un domaine considéré comme stratégique.
Le président de la Bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat, Kamel Agsous, a souligné que la valorisation par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, des projets de concessionnaires visant à créer une véritable industrie automobile locale, marque un tournant pour l’écosystème industriel national. Ces orientations présidentielles constituent selon lui un appel clair à la mobilisation de tous les opérateurs économiques, en particulier les entreprises spécialisées dans la fabrication de pièces de rechange et d’accessoires de service après-vente. « Une réelle opportunité s’offre à ces entreprises à condition de répondre aux normes internationales », a déclaré M. Agsous, estimant que le secteur de la sous-traitance est capable de fournir plus de 3.000 composants aux usines automobiles, à l’exception du moteur. Lors du Conseil des ministres, le président Tebboune avait salué les efforts des concessionnaires « sincères », tout en rappelant que l’octroi des agréments pour la construction et l’importation de véhicules relève désormais exclusivement du Conseil des ministres. Cette mesure vise à garantir la transparence, la stabilité et la rupture avec les pratiques opaques ayant marqué la période antérieure à 2019. Le chef de l’État a également insisté sur l’implication des entreprises nationales de sous-traitance qualifiées, dans divers domaines de la chaîne de production automobile, notamment l’électricité automobile, les pièces de rechange et la fabrication locale. Plusieurs économistes ont salué ces décisions, y voyant les prémices d’une véritable industrie mécanique à fort potentiel. L’expert Abdelkader Slimani a notamment relevé que ces choix stratégiques traduisent une volonté claire de rompre avec les expériences inabouties du passé, et de favoriser des partenariats industriels productifs. Selon lui, l’intégration des micro-entreprises, des start-up et des groupes industriels dans le système de sous-traitance permettra de structurer un tissu industriel dynamique, adaptable, et apte à se projeter à l’échelle régionale. Il a estimé que l’Algérie dispose des capacités nécessaires pour devenir un hub automobile africain, en s’appuyant sur une base productive solide. Évoquant les atouts de l’industrie locale en matière de plasturgie, de composants électriques et de fabrication de batteries, M. Slimani a salué la centralisation des décisions d’agrément, qui devrait sécuriser les investissements et favoriser un cadre plus transparent et stable. De son côté, l’expert Houari Tigharsi a rappelé que les expériences précédentes dans le secteur automobile avaient été marquées par l’anarchie, la surfacturation et l’absence d’une réelle politique industrielle. Il a salué la nouvelle orientation prise par l’État, axée sur la structuration d’un véritable réseau national de sous-traitance, qui ouvre la voie à l’émergence de petites entreprises innovantes et de start-up. Selon lui, cette dynamique permettra à l’Algérie de répondre à la demande du marché local tout en préparant les bases d’une stratégie d’exportation régionale, faisant du pays un acteur majeur de l’industrie automobile en Afrique.






