Inde:Des rumeurs sur WhatsApp mènent au lynchage de sept hommes

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La semaine dernière, dans l’État de Jharkhand en Inde, sept hommes ont été tués après que des fausses informations eurent été diffusées sur l’application de messagerie WhatsApp. Selon la rumeur, un réseau d’enlèvement d’enfants sévissait dans la région. Une foule de plus de 500 villageois a commencé à s’attaquer aux hommes qu’ils ne connaissaient pas. Sept ont été tués en une semaine. Ce genre de violence est fréquent en Inde : comme les systèmes de police et de justice sont débordés, inefficaces et souvent corrompus, de nombreux habitants préfè- rent prendre directement les choses en main. «Des rumeurs d’enfants enlevés se sont répandues très vite sur WhatsApp, a expliqué le chef de la police locale au New York Times. Les villageois se sont mis à monter la garde autour de leurs villages. Comme ils sont illettrés, ils ne savent pas faire la différence entre de véritables informations et des rumeurs». Dans plusieurs cas, la police n’a pas aidé les victimes mais, depuis les meurtres, vingt personnes ont été arrêtées. L’origine de la fausse information sur WhatsApp n’a pas été identifiée. Ce genre de lynchage fondé sur des rumeurs n’est pas rare en Inde : en avril, deux musulmans soupçonnés de vol de vaches avaient été battus à mort. Dans le Hindustan Times, un réalisateur originaire de la région raconte que les smartphones sont encore une nouveauté pour ces villageois, et qu’ils croient tout ce qui est diffusé sur mobile. Le superintendant de police du district a commencé à discuter avec les opérateurs de téléphonie afin de potentiellement bloquer les réseaux sociaux dans la région pendant un ou deux jours jusqu’à ce que les rumeurs se calment. Comme le rappelle Buzzfeed, près de 300 millions d’Indiens possèdent un smartphone, et presque tous utilisent WhatsApp. La messagerie a déjà permis de diffuser de nombreuses fausses informations, qui ont parfois des consé- quences tragiques. En novembre dernier, des rumeurs d’une pénurie de sel, diffusées sur WhatsApp, ont créé la panique dans plusieurs régions, menant à des bousculades dans des boutiques, dont une qui a fait un mort.